Les nouveaux auteurs français méritent qu’on leur porte attention.

Les éditions Liana LEVI nous proposent depuis janvier 2020 le premier roman de Boris Marme.

L’auteur a choisi d’écrire un roman qui se veut dans le style purement américain de la fiction qui ressemblerait à un documentaire et assoit son histoire aux Etats-Unis.

Visiblement inspiré par les différentes fusillades qui ont eu lieu dans des lycées américains, l’auteur en profite pour montrer du doigt les médias et pas seulement les journalistes, mais aussi les internautes qui ne vivent que par Facebook, Insta et j’en passe, interposés (réseaux dont il change le nom et nous donne l’impression qu’il nous prend un peu pour des imbéciles mais passons…)

Pour dénoncer ces sources de désinformations, de fake et trolls en tous genres, il choisit comme victime un policier, un flic qui était sur les lieux de la fusillade et qui, paralysé par la peur, non formé à ce genre de situations, n’a pas eu le courage d’intervenir. Et quand cela se sait, tous, parents, élèves, collègues, supérieurs et, semble-t-il, le pays entier, le fustigent et le lynchent en direct et en public, faisant de sa vie un enfer et attisant encore son sentiment de culpabilité.

Malgré beaucoup de redondances, le roman est assez juste à ce niveau. On le voit tous les jours et les politiciens en jouent beaucoup : c’est l’opinion publique qui accuse, qui juge et exécute la sentence. Rien de nouveau mais il est utile parfois de montrer à quel point tout ce que nous entendons ou faisons est souvent corrompu par ce que l’on voit aux infos mais aussi sur ces réseaux (a)sociaux.

Quelques mots simplement écrits pour le moment et qui défilent comme tous les autres sur le rouleau du destin au bas de l’écran, tandis que la journaliste rit de bon cœur, avec ses belles dents blanches, à la plaisanterie de du représentant de l’Organic Farmers Association. Elle ne le sait peut-être pas encore, ou reste très professionnelle. On doit lui demander en régie de gagner du temps, l’information est toute fraîche, un message tout juste publié sur le compte Crumble du bureau du shérif informant qu’une fusillade est en cours au lycée de Folksridge dans le comté de Farno. La police intervient.

Rien de plus pour le moment.

L’histoire est à construire.

[…] Dans la ville de Folksridge, au sein du comté de Farno, et dans les alentours, des mots d’urgence et d’angoisse, des mots de peur et d’horreur sonnent en catastrophe dans les appels et les SMS des élèves et des parents, et résonnent déjà frénétiquement dans les veines des réseaux sociaux.

Côté faiblesse, on notera un style au ton neutre qui fait d’avantage penser à un long article de journaliste plutôt qu’à un texte littéraire ce qui est un peu surprenant quand on sait que l’auteur est enseignant en lettres modernes.

On ressent beaucoup aussi le regard extérieur. On parle d’un massacre de gamins dans un lycée aux Etats-Unis, on parle de la NRA (là aussi en changeant l’acronyme) et de son pouvoir mais c’est superficiel, vu par un étranger et cela se ressent.

En lisant ce roman on pense à celui de Lisa Gardner « Tu ne m’échapperas pas » dont le pitch ressemble fortement au point de départ de « Aux armes ».

C’est un bon premier roman avec un fond intéressant.

A lire aussi :

-      Jake de Brian Reardon, qui parle d’un père qui affronte l’incompréhensible : 

Jake de Bryan Reardon - EVADEZ-MOI

Je m'appelle Simon Connolly. Vous avez peut-être entendu parler de mon fils Jake. Comme la plupart des gens. Mais en réalité personne ne le connait. Pas vraiment. Ainsi commence ce roman de Bryan Reardon. On a tous vu aux infos des reportages sur des fusillades aux Etats-Unis, sur des attentats en France ou ailleurs, perpétrés par des jeunes.

http://www.evadez-moi.com

-      La petite gauloise de Jérôme Leroy qui se déroule en France 

La Petite Gauloise de Jérôme Leroy - EVADEZ-MOI

Une fois n'est pas coutume, je ne vous mettrai pas le " pitch " du roman. Cela risquerait de contrecarrer totalement l'effet qu'aura sur vous cette lecture. C'est un roman qui m'a complètement décontenancée au départ, puis intriguée et enfin totalement conquise. Parlons d'abord, brièvement, de l'histoire.

http://www.evadez-moi.com

4^ème de couverture :

Un beau matin à la fin de l’hiver, dans les couloirs d’un établissement scolaire américain, des bruits semblables à des tirs d’arme à feu résonnent subitement. Alerté, l’officier responsable de la surveillance, Wayne Chambers, accourt sur les lieux, mais demeure figé à proximité du bâtiment, derrière la porte où semblent se produire les déflagrations. Tétanisé, il hésite à̀ en franchir le seuil. Doutes sur la provenance des balles ? sur la conduite à tenir ? peur ? Quand la fusillade prend fin, il n’est pas entré dans les classes où sont étendus les corps de quatorze jeunes élèves, mais déjà réseaux sociaux et chaînes d’info s’emballent : la machine médiatique affûte ses armes. Une machine au service des voyeurs de l’actualité, des donneurs de leçon et des aspirants justiciers qui entendent s’ériger en tribunal populaire et faire un sort à cet homme que rien ne pouvait préparer à devenir un héros.

L’auteur :

Boris Marme enseigne les lettres modernes dans un lycée de la région parisienne. Dans son premier roman, Aux armes (janvier 2020), il dresse un tableau de la société implacable vers laquelle nous cheminons.

Editeur : Liana Levi (janvier 2020)

ISBN : 9791034902118

Aux armes - Boris Marme * Éditions Liana Levi

Un beau matin à la fin de l'hiver, dans les couloirs d'un établissement scolaire américain, des bruits semblables à des tirs d'arme à feu résonnent subitement. Alerté, l'officier responsable de la surveillance, Wayne Chambers, accourt sur les lieux, mais demeure figé à proximité du bâtiment, derrière la porte où semblent se produire les déflagrations.

https://www.lianalevi.fr