Les gangsters, les parrains, tout ça, vous connaissez. Mais les mafieuses ? Eh bien ce sont les épouses de ces messieurs. Celles qu’on pense ignorantes des activités de leurs époux, celles qui s’occupent des enfants et enterrent les fils et les maris ou vont leur rendre visite aux parloirs.

C’est presque ça mais pas tout à fait.

Pascale Dietrich nous présente ici Michèle, la femme d’un parrain de la pègre Grenobloise dont le mari est dans le coma. Sur son lit de mort, il lui fait transmettre ses dernières volontés par un vieil ami. Il veut qu’ils soient rassemblés dans la mort, a mis un contrat sur sa tête et engagé un tueur à gage.

J’ai trouvé l’idée de départ excellente et peu banale et je me suis régalée à suivre Michèle et ses deux filles. Dina travaille pour une ONG et veut surtout rester bien éloignée des affaires de sa famille. Romantique et naïve elle n’hésite cependant pas à prêter main forte à sa soeur Alessia, déjà haute dans la hiérarchie de la mafia, afin de sauver leur mère du tueur lancé à ses trousses.

Ce roman est très court, dans un style léger mais fait preuve d’une originalité dans son scénario qui donne tout son cachet à ce texte. C’est un roman qui fait la part belle aux femmes et qui veut démontrer que si l’homme détient les muscles, la tête pensante reste les femmes qui ont beaucoup plus d’influence sur leurs chers et tendres qu’on ne pourrait le croire.

Ses 150 pages sont aussi le seul défaut que je retiendrai car j’aurais beaucoup aimé rester un peu plus avec ces dames au lieu de devoir imaginer la suite. C’est un trio féminin qu’on découvre avec plaisir.

Pour résumer, c’est original, très bien construit, sans trop en faire, sans rien qui manque. A lire pour le plaisir.

4^ème de couverture :

Il y a toujours moyen de s'arranger avec la réalité chez les gangsters. A condition de respecter le code d'honneur, on peut même mener une vie formidable ! C'est en tout cas ce que Leone Acampora, vieux mafioso grenoblois, a enseigné à sa famille. Michèle et ses deux filles ont donc appris à fermer les yeux lorsqu'elles trébuchaient sur un cadavre ou une valise de cocaïne dans leur joli salon en marbre. Et si, aujourd'hui, Dina a parfois mauvaise conscience, elle espère se racheter en travaillant dans l'humanitaire. Quant à Alessia, pharmacienne inspirée, elle a pas mal d'idées pour moderniser le business paternel. Ainsi va la vie chez les femmes Acampora, entre coups de fusil à pompe et séances de tai-chi. Jusqu'à ce que le vieux Leone perde les pédales. Car avant de mourir, il a laissé une dernière instruction : lancer un tueur à gages aux trousses de sa femme... L'occasion pour les mafieuses de déboulonner un vieux monde machiste et ringard.

L’auteure :

Pascale Dietrich est née à Tours en 1980. Sociologue à l'Ined à Paris, ses travaux portent sur les populations précaires et les inégalités. Côté écriture, elle est l'auteur de nouvelles et de courts romans flirtant avec le polar, dont Le Homard (In8, 2013) et Une île bien tranquille (Liana Levi, 2016).

• Editeur : Liana Levi (février 2019)
• ISBN: 979-1034900909