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EVADEZ-MOI
5 septembre 2018

Au Loin d'Hernan Diaz

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Nouveauté Delcourt de cette rentrée littéraire, Au Loin, commence autour d’un feu de camp, de ceux autour desquels on se racontait des histoires, des contes. C’est bien à cela que nous amène Hernan Diaz, un conte, l’histoire d’Håkan , un jeune Suédois qui part vers la terre promise avec son frère Linus. Mais les garçons vont être séparés. Håkan  croit se trouver sur le bateau pour New York mais accoste en Californie.

Håkan  raconte autour de ce feu de camp son histoire, son rêve de retrouver son frère à New York et sa traversée d’Ouest en Est de ce qu’on appelle aujourd’hui les Etats-Unis.

Linus accaparait toutes ses pensées. Par moments, il l’imaginait prospérer dans sa nouvelle vie, et cette réussite était extravagante, à défaut d’être précise. Håkan  se le représentait travaillant dur, résolu à percer spectaculairement et à s’élever à une position prééminente, non par ambition ni cupidité mais afin de faciliter la tâche à son cadet quand celui-ci partirait à sa recherche. Son succès serait une balise. Håkan  arriverait à New York et le nom de Linus Söderström serait sur toutes les lèvres.

Son rêve va lui prendre des années pendant lesquelles il va rencontrer beaucoup de personnages et de communautés différentes.

Ce roman, poétique parfois, c’est la transformation d’un adolescent en homme, c’est une quête incroyable.

Håkan  est ce qu’on appellerait un survivaliste parce qu’il va devoir faire son chemin souvent seul et affronter solitude, douleur, colère.

C’est aussi une peinture des fondations de ce que sont aujourd’hui les Etats-Unis. Des migrants, des voleurs, des assassins, dans une quête incessante de fortune.

Autre message fort dans ce roman, c’est ce frein social que représente une quelconque différence. Parce que Håkan  ne parle pas leur langue, parce qu’il est très grand, robuste, mais aussi parce que son voyage à lui se fait à contre courant, d’Ouest en Est, alors que tous cherchent à atteindre cet Ouest prometteur, il va devoir subir les mauvais traitements, l’humiliation, le désaveu.

« Approchez, approchez ! Ameuta le shérif. Venez voir la bête sauvage ! L’assassin des Frères ! Je l’ai attrapé de mes propres mains, tel Benayahu, le preux général de David qui abattit à la fois un géant et un lion ! Avancez, messieurs dames ! Venez voir ! Il doit faire cinq coudées de long, exactement comme le géant égyptien. Et il est féroce, à l’égal du lion de la citerne enneigée. »

Chercheurs d’or, tenanciers de saloons, assassins, fanatiques en tous genres, colonies de pionniers, indiens et même scientifiques, Håkan  va croiser tout l’éventail de personnages qui hantent la littérature américaine retraçant cette période de la ruée vers l’or.

La perte des illusions, de la foi, de la santé aussi, rien n’est plus nocif à l’homme que l’homme lui-même.

Une jolie épopée avec cependant quelques longueurs qui donnent un rythme un peu trop lent à ce roman bien qu’il nous offre certaines belles scènes de batailles. Cela reste le portrait d’un homme mélange de Rambo et de Chuck Noland (Seul au Monde) que l’on découvrira avec plaisir et intérêt.

 

4ème de couverture :

Jeune paysan  suédois, Håkan débarque en Californie, seul et sans le sou. Il n’a qu’un but : retrouver son frère Linus à New York. Il va alors entreprendre la traversée du pays à pied, remontant à contre-courant le flux continu des pionniers qui se ruent vers l’Ouest. Les caravanes se succèdent et les embûches aussi. Trop souvent, la nature et les hommes essaieront de le tuer. Håkan croise ainsi la route de personnages truculents et souvent hostiles : une tenancière de saloon, un naturaliste original, des fanatiques religieux, des arnaqueurs, des criminels, des Indiens, des hommes de loi…

Et, tandis que s’écrivent à distance les mythes fondateurs de l’Amérique, il devient un héros malgré́ lui. Peu à peu, sa légende grandit. Håkan n’a plus d’autre choix que de se réfugier loin des hommes, au cœur du désert, pour ne plus être étranger à lui-même et aux autres.

 

L’auteur :

« Est-ce que la question de la nationalité́ importe encore quand on arrive nulle-part ? J’ai été un étranger toute ma vie. Je suis né en Argentine, que j’ai quittée à deux ans pour la Suède, suivi d’un bref retour en Argentine, avant de partir pour Londres, puis New York où je vis depuis vingt ans. C’est une question qui me tient à cœur. » Auteur d’un essai sur Borges, HERNÁN DÍAZ est aujourd’hui directeur adjoint de l’Institut hispanique de la Columbia University. Finaliste du Prix Pulitzer et du Pen/Faulkner Award, Au loin est son premier roman.

 

Editeur : Delcourt (5 septembre 2018)

Collection : littérature étrangère

Traduction : Christine Barbaste (traduit de l’anglais USA)

ISBN : 9782413005407

 

 

 

Au loin - La littérature en mouvement

FINALISTE DU PRIX PULITZER 2018 Jeune paysan suédois, Håkan débarque en Californie, seul et sans le sou. Il n'a qu'un but : retrouver son frère Linus à New York. Il va alors entreprendre la traversée du pays à pied, remontant à contre-courant le flux continu des pionniers qui se ruent vers l'Ouest.

https://www.delcourt-litterature.fr

 

 

 

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