Le pitch :

William Wistling, policier, fait la une du journal, accusé d’avoir falsifié des preuves dix-sept ans plus tôt afin de faire condamner Rudolf Haglund pour le meurtre de la jeune Cecilia Linde. Il décide de prouver l’innocence des services de police en reprenant l’affaire dès le départ.

Mon avis :

Je découvre le Polar Nordique avec cet auteur Norvégien. Si le début est assez calme, on plonge très vite dans cette enquête, ou plutôt contre-enquête, avec beaucoup d’intérêt.

Dénonciation des possibles erreurs ou tricheries policières, ce roman est surtout un très bon polar mais qui tend vers le thriller.

En effet, si l’enquête menée par William relève de très bon polar, la partie concernant l’enquête menée par la fille du personnage principal, la journaliste Line, s’apparente beaucoup plus au genre thriller.

Nous avons donc une partie polar avec l’enquête minutieuse dans les archives menée par William. Les comptes-rendus d’interrogatoires, des rapports de la police scientifique étayent cette quête de la vérité au cours de laquelle William va devoir tout remettre en question. On plonge avec lui dans ces vieux rapports et l’envie d’en savoir plus grandit au fil des pages.

Sous la pression, on pouvait être amené à tirer des conclusions hâtives. Les enquêteurs se formaient leur propre avis dès que les premières preuves apparaissaient et ensuite, leur opinion faite, il s’instaurait un processus inconscient pour en chercher la confirmation. Ils se mettaient des œillères et ne recueillaient que les infos qui allaient dans le sens de leur hypothèse principale. Ils se transformaient en chiens de chasse qui traquaient le gibier dont ils avaient flairé la trace. Toutes les pistes secondaires et les éléments qui pouvaient les distraire de leur but étaient écartés.

Pour la partie plus thriller, Line mène une enquête journalistique concernant un meurtre. Elle n’en oublie pas pour autant les déboires de son père et va lui prêter main forte dans sa quête de vérité. Dans cette partie on est moins dans les détails procéduriers mais plus dans l’action.

Finalement, ce tandem père-fille, thriller polardeux, fonctionne à merveille et par cela saura plaire aux adeptes du thriller comme à ceux qui leur préfèrent les polars.

Difficile de juger une écriture sur une traduction mais l’ensemble n’est pas forcément original. Pas vraiment de style « à part » mais une écriture classique pour le genre. Sans surprise mais réellement agréable. On se détend et on se laisse porter par ce scénario qui, bien que convenu, recèle de multiples facettes et rend cette histoire très prenante.

Moi qui rechignait un peu à découvrir ces polars venus du froid, j’ai réellement apprécié cette découverte et me suis laissée entrainée dans le scénario.

Un roman que je recommande pour ceux qui aiment les polars, comme ceux qui préfèrent les thrillers, sans scènes violentes, avec un réel scénario d’investigation.

Ce roman a reçu, notamment, le Prix Clé de Verre 2013 du meilleur polar scandinave et l’auteur sera présent à Quais du Polar cette année, profitez-en !

4^ème de couverture :

Dix-sept ans après son incarcération pour l'enlèvement et le meurtre de la jeune Cecilia Linde, Rudolf Haglund retrouve la liberté... Et son nouvel avocat affirme être en mesure de démontrer que Haglund a été condamné sur la base de preuves falsifiées. William Wisting, à l'époque jeune policier chargé de l'enquête, est devenu une figure exemplaire et respectée, incarnant l'intégrité et les valeurs d'une institution souvent mise à mal dans l'opinion publique. Au cœur d'un scandale médiatique et judiciaire, suspendu de ses fonctions, Wisting décide de reprendre un à un les éléments du dossier. Les policiers auraient-ils succombé au syndrome des "chiens de chasse", suivant la première piste que leur indique leur instinct, au risque d'en négliger d'autres, et s'acharnant à étayer leurs soupçons pour prouver la culpabilité supposée de leur "proie" ? Ou l'enquête aurait-elle été manipulée ? Mais par qui, et dans quel but ?

L’auteur :

Ancien inspecteur de police, Jorn Lier Horst est considéré comme le digne héritier d'Henning Mankell. Deux millions et demi d'exemplaires de ses livres ont été vendus à travers le monde, traduits en vingt-six langues. Après Fermé pour l'hiver, Les chiens de chasse (lauréat du prix Riverton, du prix Clé de verre et du Martin Beck Award) est son deuxième roman à paraître à la Série Noire.

• Editeur : Gallimard (8 mars 2018)
• Collection : Série noire
• Traduction : Hélène Hervieu
• prix: 21.00 €
• ISBN: 9782072695001

Les chiens de chasse - Romans d'enquête - Série Noire - GALLIMARD - Site Gallimard

Dix-sept ans après son incarcération pour l'enlèvement et le meurtre de la jeune Cecilia Linde, Rudolf Haglund retrouve la liberté... Et son nouvel avocat affirme être en mesure de démontrer que Haglund a été condamné sur la base de preuves falsifiées.

http://www.gallimard.fr