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EVADEZ-MOI
18 avril 2022

Le bourreau du Pape de Serena Gentilhomme

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Quel meilleur moment que ce week-end de fêtes religieuses catholiques pour parler de ce roman ?

C’est une brillante démonstration de la grande miséricorde de ceux qui agissent au nom d’une religion.

Mastro Titta, de son véritable nom Giovanni Battista Bugatti, était ce qu’on appelle un bourreau mais pas n’importe quel bourreau, le bourreau d’un Pape.

Il rendait donc des justices « divines » ordonnées par des ecclésiastiques qui n’étaient autre que des tortures monstrueuses, en place publique, devant femmes et enfants.

Mais Mastro, sur son lit de mort à quelques 90 printemps, ne livre pas une confession pour se départir de tous ces meurtres avant de rejoindre son « créateur ». Non.

Mastro est fier de sa vie et de toutes ces formes de « justices » qu’il a rendu. Ces façons de tuer, décapiter, démembrer, écorcher ses « patients ». Car, pour lui, il n’a fait aucune victime.

Cette biographie romancée d’un véritable assassin du Vatican et présentée comme un dialogue entre Mastro et un jeune homme, auprès de lui pour ses derniers instants. Plus qu’un dialogue, il s’agit d’un monologue entre-coupé de quelques remarques.

L’auteure en profite pour faire l’inventaire des exécutions perpétrées par le bourreau de la fin du XVIIIème à la moitié du XIXème siècle. Plus de 500 morts en plus de 70 ans de « carrière ».

Alors quand on lit les paroles supposées de Titta on ne peut que le trouver pathétique de n’avoir jamais réalisé quel était vraiment son « métier », on ne peut qu’être choqué par ce manque d’empathie, par ce que l’Eglise a rendu légitime.

J’ai aimé l’originalité du propos et son aspect véridique.

J’ai apprécié cette « confession » crue et sans fard.

J’ai trouvé certains passages assez drôles (non je n’ai pas encore perdu toute ma raison) parce que le narrateur est souvent au summum de l’ignorance, de la bêtise et du pathétique.

J’ai énormément apprécié la plume de l’auteure, ce style qu’elle a su adapter à l’époque où se situe son roman.

J’ai aimé mais je ne suis pas croyante. Je présume que pour des catholiques, le roman sera perçu différemment.

Pour ma part, je me suis attachée au fond et à la forme, comme pour n’importe quel roman et non influencée par une éducation religieuse quelconque.

Plus que jamais, faites-vous votre propre opinion, tout est question de sensibilité. Mais c’est un court texte à lire au moins pour les enseignements qu’il apporte sur une des facettes du Vatican.

 

J'ai failli oublier de vous parler du livre en tant qu'objet ! J'ai été impressionnée par la qualité du papier, du choix des polices d'écriture, de la couverture. C'est un livre magnifique qui sera partie intégrante des curiosité de toute bibliothèque qui se respecte.

 

Résumé de l’éditeur :

De 1796 à sa mort, Giovanni Battista Bugatti, devenu légendaire sous le nom de Mastro Titta, rendit cinq cent seize «Justices» pour le Vatican, torturant et exécutant sur la place publique, au nom du Pape. De ce bourreau passionné par son art et porté par sa foi, il ne nous est resté que peu de choses. Quelques lignes de description de Charles Dickens et Lord Byron qui assistèrent au spectacle, le catalogue de ses exécutions commentées de sa main et des mémoires, fictives, publiées sous la forme de feuilleton dans la presse à sensation du 19ème siècle. Spécialiste de la culture italienne, passionnée par le monde du crime, Serena Gentilhomme reprend ces sources diverses pour nous livrer les mémoires apocryphes du bourreau légendaire.

 

 

Le Bourreau du pape

Contrairement à son compatriote, Byron montre une certaine attraction pour la " cérémonie " qui avait dû faire vibrer sa veine sombre et qui aurait peut-être stimulé l'imagination de sa colocataire préférée, Mary Shelley... Toutefois, ces deux récits ont un point commun : ils n'évoquent pas le nom de l'exécuteur, lequel, n'en déplaise à l'auteur d' Oliver Twist, était tout sauf un hors-la-loi, détestable ou pas.

https://www.lamanufacturedelivres.com



 

 

 

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