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EVADEZ-MOI
20 avril 2022

Le festin de Margaret Kennedy

le festin

 

 

Traduction de Denise Van Moppès.

Les éditions de la Table Ronde nous proposent en cette première moitié d’année un voyage dans le temps et dans l’espace.

Nous voici, avec le Festin de Margaret Kennedy, en Cornouailles, juste après-guerre, en 1947.

Le Royaume Uni, même s’il a été bien moins « touché » par la Seconde Guerre Mondiale que l’Europe continentale, n’en a pas moins souffert du rationnement, de la chute et déchéance de certaines fortunes ainsi que de puissants revers qu’a dû essuyer la bourgeoisie britannique.

Cet été 1947 un drame est arrivé à l’hôtel de Pendizack, manoir reconverti en ce qu’on appellerait de nos jours une « chambre d’hôte ». A l’ombre d’une falaise, surplombé par ces tonnes de roches, le manoir est tenu par un couple et leurs enfants.

Le roman s’ouvre sur l’arrivée au village d’un révérend qui rend visite à l’un de ses amis. Celui-ci lui apprend qu’une affreuse catastrophe endeuille tous les habitants : la falaise s’est écroulée sur le manoir et plusieurs personnes sont mortes, écrasées sous les décombres.

L’auteure opère ensuite un retour en arrière d’une semaine afin de nous présenter tous les personnages vivant ou travaillant au manoir au moment de l’accident, une portion de la fin de leur vie, leurs relations, leur passé, par-dessus tout leurs travers, leurs défauts, leurs espoirs aussi.

Margaret Kennedy dépeint également d’une façon très précise la lutte des classes dans cette Angleterre d’après-guerre où persistent les jalousies et les rancœurs exacerbant l’envie, provocant des petits et grands larcins, où l’amour est aussi compliqué qu’impatient, et où les erreurs et les négligences peuvent parfois avoir de très lourdes conséquences.

Parlons aussi de ce style d’une autre époque, un style que les adeptes des romans policiers connaissent ne serait-ce qu’au travers de l’œuvre d’Agatha Christie. On adore. Il y a cette retenue et en même temps une certaine liberté perdue dans les mots utilisés qui nous transportent dans un autre siècle, pas si lointain.

La traduction est parfaite.

L’histoire est inédite, les personnages un poil caricaturaux mais on adore les détester.

En quelques mots, une très belle lecture.

 

Résumé de l’éditeur :

Cornouailles, 1947. Comme tous les étés, le révérend Seddon rend visite au père Bott. Hélas, son ami n’a pas de temps à lui accorder cette année, car il doit écrire une oraison funèbre : l’hôtel de Pendizack, manoir donnant sur une paisible crique, vient de disparaître sous l’éboulement de la falaise qui le surplombait. Et avec lui, sept résidents…

Dans cette maison reconvertie en hôtel par ses propriétaires désargentés étaient réunis les plus hétéroclites des vacanciers : une aristocrate égoïste, une écrivaine bohème et son chauffeur-secrétaire, un couple endeuillé, une veuve et ses trois fillettes miséreuses, un chanoine acariâtre et sa fille apeurée… Le temps d’une semaine au bord de la mer dans l’Angleterre de l’après-guerre, alors que les clans se forment et que les pires secrets sont révélés, les fissures de la falaise ne cessent de s’élargir…

Auteure talentueuse et espiègle, Margaret Kennedy pousse à leur comble les travers de ses personnages dans une fable pleine d’esprit et de sagesse.

Ce Festin est un régal !

 

Le Festin de Margaret Kennedy - Editions Table Ronde

Le Festin : présentation du livre de Margaret Kennedy publié aux Editions Table Ronde. Cornouailles, 1947. Comme tous les étés, le révérend Seddon rend visite au père Bott.

https://www.editionslatableronde.fr

 

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