La nuit tombée sur nos âmes de Frédéric Paulin
Toutes celles et tous ceux qui ont lu la « trilogie Benlazar » de Frédéric Paulin composée de :
- La Guerre est une ruse
- Les Prémices de la chute
- La Fabrique de la terreur
Toutes et tous savent de quoi l’auteur est capable.
Il a cette faculté de passionner ses lecteurs et lectrices sur un sujet difficile ou, comme ici, un évènement presque isolé, passé à la trappe, gommé par un évènement sans précédent qui a secoué la terre entière.
Un sommet du G8, regroupant les dirigeants des grandes « forces » mondiales, dont le but est de s’accorder ou en tout cas d’essayer, sur des sujets de politique, d’économie ou de stratégie, n’est pas forcément un des sujets que l’on attend avec impatience et que l’on suit avec fébrilité.
Frédéric Paulin, lui, a décidé de nous relater celui de juillet 2001, du côté de militants anti-mondialistes, de black-block, de jeunes gens pour qui un tel sommet est à l’opposé de ce qu’ils attendent.
Il nous parle de violence policière, de répression sous un gouvernement (très très) à droite en Italie à cette époque. Une Italie dirigée par Berlusconi.
Le fascisme, avant ou après 1945, a les mains pleines de sang, aucune pureté n’est sienne.
Il nous raconte cette violence policière sur laquelle les politiciens ferment les yeux, parfois l’encouragent, et qui mène à la mort des gamins. (On se souviendra au passage que ceci n’est pas l’apanage de l’Italie et on ne peut penser qu’à Rémi ou à Steve en lisant certains passages).
Nous sommes donc à Gênes en juillet 2001 parmi les contestataires de ces gouvernements capitalistes. Des militants d’extrême-gauche, infiltrés de policiers et de membres des diverses agences de renseignements des pays représentés au G8, dont la France. Nat est une black-block, Wag une taupe de la DGSE et ils sont amants. Ils vont vivre 3 jours de violence, de chaos.
Comme pour sa trilogie, Frédéric Paulin a visiblement effectué un travail de recherche impressionnant. Et de la même façon, il nous happe dans cette histoire et tout ce qu’on ne sait pas ou ne comprend pas devient limpide.
Si on se souvient parfaitement de l’attentat qui a secoué le monde entier deux mois après, pour ma part, je n’avais aucun souvenir de ces évènements s’étant déroulés dans un pays voisin. Ce qu’on a pu vivre ensuite, surtout ces dernières années, fait qu’on n’est même pas étonné que de telles choses aient pu arriver, qu’on est presque habitués à ce que la police soit synonyme de violence, de répression, de menace plutôt que de protéger et servir…
Encore une fois, j’ai été plongée dans un roman de Frédéric Paulin, comme infiltrée, moi aussi.
Toujours la même qualité, toujours la même force, l’auteur ne faiblit pas et on en redemande.
4ème de couverture :
Gênes, juillet 2001.
Les chefs d'État des huit pays les plus riches de la planète se retrouvent lors du G8. Face à eux, en marge du sommet, 500 000 personnes se sont rassemblées pour refuser l'ordre mondial qui doit se dessiner à l'abri des grilles de la zone rouge. Parmi les contestataires, Wag et Nathalie sont venus de France grossir les rangs du mouvement altermondialiste. Militants d'extrême-gauche, ils ont l'habitude des manifs houleuses et se croient prêts à affronter les forces de l'ordre. Mais la répression policière qui va se déchaîner pendant trois jours dans les rues de la Superbe est d'une brutalité inédite, attisée en coulisses par les manipulations du pouvoir italien. Et de certains responsables français qui jouent aux apprentis-sorciers.
Entre les journalistes encombrants, les manœuvres de deux agents de la DST, et leurs propres tiraillements, Wag et Nathalie vont se perdre dans un maelstrom de violence. Il y aura des affrontements, des tabassages, des actes de torture, des trahisons et tant de vies brisées qui ne marqueront jamais l'Histoire. Qui se souvient de l'école Diaz ? Qui se souvient de la caserne de Bolzaneto ? Qui se souvient encore de Carlo Giuliani ?
De ces journées où ils auront vu l'innocence et la jeunesse anéanties dans le silence, ils reviendront à jamais transformés. Comme la plupart des militants qui tentèrent, à Gênes, de s'opposer à une forme sauvage de capitalisme.
L’auteur :
Frédéric Paulin écrit des romans noirs depuis presque dix ans. Il utilise la récente Histoire comme une matière première dont le travail peut faire surgir des vérités parfois cachées ou falsifiées par le discours officiel. Ses héros sont bien souvent plus corrompus ou faillibles que les mauvais garçons qu'ils sont censés neutraliser, mais ils ne sont que les témoins d'un monde où les frontières ne seront jamais plus parfaitement lisibles.
A lire aussi :
La Guerre est une Ruse est le premier roman français publié par les éditions Agullo. Il est également un des trois finalistes du Prix des Chroniqueurs de Toulouse Polars du Sud. Et ce n'est pas un hasard. Frédéric Paulin nous offre ici une fresque remarquable sur l'Algérie du début des années 90 quand le monde bascula dans le terrorisme et l'intégrisme.
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En septembre 2018, on a pu découvrir le premier auteur français des éditions Agullo : Frédéric Paulin. Son roman, La Guerre est une ruse, premier volet d'une trilogie était finaliste du prix des Chroniqueurs de Toulouse Polars du Sud.
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Avec La fabrique de la terreur, Frédéric Paulin clos sa trilogie sur le terrorisme après La guerre est une ruse et Les prémices de la chute. L'auteur, dans le premier volet, La guerre est une ruse, dessinait une fresque remarquable sur l'Algérie du début des années 90 quand le monde bascula dans le terrorisme et l'intégrisme.
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