A hell of a woman de Jim Thompson
Traduction de Danièle Bondil pour l’Edition 2013 publiée par les éditions Payot Rivages Noirs « Une femme d’enfer ».
Illustrations de Thomas Ott.
Livret biographie de l’auteur par Markus Rottman.
Première parution aux Editions La Baconnière en 2014.
Quand j’ai vu que A hell of a woman était réédité en édition augmentée des illustrations de Thomas Ott, je n’ai pas hésité une seconde à jeter mon dévolu sur ce roman.
Ou plutôt sur cette reliure de fascicules qui se trouvent au nombre de 7, chacun comportant plusieurs chapitres d’un même polar qui retrace les boires et déboires de Franck Dillon, un démarcheur vendeur de camelotes. A l’image des plus grands losers, Franck se pose en victime…de ses victimes.
- vol 1 chapitres 1 à 3 : Aimer tout de suite, payer plus tard. Jim Thompson ne fait pas dans la dentelle. Ce roman a été écrit dans les années 50. On était encore bien loin de la fin du machisme. N’espérez pas voir les femmes dans leur plus beau rôle, vous seriez déçu. Mais ce roman est le reflet de toute une époque et doit être lu en se remettant dans ce contexte.
- vol 2 chapitres 4 à 7 : Des putes, c’est tout ce qu’il pêchait. Le langage est plus châtié que dans les romans d’aujourd’hui, souvent plus soft par crainte d’être accablé de toutes parts certainement : féminisme, antiracisme, tout les mouvements actuels qui conduisent parfois à se sentir obligé de réécrire des classiques et, par-dessus tout, à les dénaturer, à les massacrer. Mais bref, c’est un autre débat.
- vol 3 chapitres 8 à 10 : Dans un monde moche, la seule chose qui te sauve, c’est un caractère de cochon (cool, je suis donc sauvée – pardon- je m’égare)
- vol 4 chapitres 11 et 12 : 100 000 dollars, c’est 100 000 bonnes raisons (mais de quoi ? facile à deviner mais pour en être sûr, il faut lire le roman)
- vol 5 chapitres 13 à 15 : Un plan diabolique a son prix. Oui, mais lequel et pour qui ?
- vol 6 chapitres 16 à 19 : Tu penses que ça ne peut pas être pire et ça ne fait que commencer. On sait bien que ça peut toujours être pire mais là, Franck Dillon cumule pas mal.
- vol 7 chapitres 20 à 22 : La perdition était sa seule issue. A moins que ça n’ait été perdu d’avance.
A hell of a woman est un bijou de polar des années 50, un classique du genre.
C’est un vrai régal à lire et ça a un réel charme de lire un style qu’on ne lit plus de nos jours mais dont on peut trouver les descendants directs dans quelques grands noms du polar moderne.
Plus qu’un excellent polar, ce livre est un magnifique objet, imprimé sur de papier « jauni » de qualité et en donnant l’impression de réellement avoir un relié de fascicules.
Les illustrations sont superbes et nombreuses, sans compter les magnifiques couvertures des « fascicules ».
Cet ouvrage est à découvrir absolument aux éditions La Baconnière.