Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
EVADEZ-MOI
7 juillet 2021

La vraie vie d'Adeline Dieudonné

vraie vie

 

 

Cette chronique a été repêchée dans ma corbeille des éléments supprimés de mon PC.

Je la publie parce que le roman et son auteure méritent que quelques un(e)s continuent à en parler.

Plutôt que de lire Kerozène que je viens d’acheter, j’ai préféré lire le premier roman d’Adeline Dieudonné : La vraie vie. Ça fait bien deux ans qu’il dort sur mon étagère.

Je ne lis que dans de très très rares occasions les chroniques d’autres blogueurs et, de toute façon, ce roman est paru depuis si longtemps que j’aurais oublié tout ce que j’aurais pu en lire.

Je suis donc entrée dans la vie de cette famille, dans ce pavillon où « il y a quatre chambres, la sienne, celle de son petit frère, celle de ses parents et celle des cadavres ».

Toute l’histoire est racontée par une gamine et je me rends compte en rédigeant ce billet que je n’ai aucune idée de son prénom. Cette gamine, c’est moi, c’est vous. Ce court roman est si fluide qu’il se lit en un souffle et l’auteure vous glisse sans aucun problème dans la peau de cette enfant qui a assisté avec son petit frère à un accident terrible qui semble avoir complètement changé le petit garçon de six ans.

La grande sœur, elle, à partir de ce jour maudit, n’a qu’un seul rêve, celui de construire une machine à remonter le temps comme dans Retour vers le futur pour pouvoir préserver son petit frère et « retrouver son sourire avec ses dents de lait ».

S’il existait la moindre possibilité de revenir en arrière, je devais la trouver et l’exploiter. Pour retrouver le rire de Gilles, ses dents de lait, ses grands yeux verts…

Mes professeurs étaient ravis par ma curiosité et ce qu’ils appelaient ma « vivacité d’esprit ». En réalité, c’était juste une histoire de motivation. S’ils avaient su que le rire d’un petit garçon en dépendait…

Elle endosse cette responsabilité avec courage car elle sait qu’elle est la seule à pouvoir redonner le sourire à son petit frère. Sa mère est une femme battue que la gamine considère comme inexistante, une « amibe », transparente, inutile. Son père est un homme violent, féru de chasse dans laquelle il assouvit son plaisir de tuer comme en témoigne cette chambre des cadavres, remplie de trophées de chasse. Mais alors que la domination du père va peu à peu déteindre sur le fils, en grandissant, la gamine devenue ado va devoir perdre son innocence et comprendre enfin ce qu’est La vraie vie.

C’est vraiment un magnifique texte que nous a offert Adeline Dieudonné, emprunt d’innocence mais aussi de violence. On ne peut que s’attendrir en lisant ces lignes. On a envie de lui souffler les réponses, de la protéger, cette petite fille de dix ans qui va grandir avec une idée en tête qu’elle s’est créée et à laquelle elle s’accroche pour ne pas voir cette vraie vie si difficile.

En tout cas moi, j’ai été attendrie et paradoxalement ça fait du bien de trouver encore en soi un peu de compréhension, de compassion et d’empathie.

 

4ème de couverture :

 Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère est transparente, amibe craintive, soumise à ses humeurs.

Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en attendant la petite musique qui annoncera l’arrivée du marchand de glaces. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.

 

L’auteure :

Adeline Dieudonné est née en 1982, elle habite Bruxelles. Elle a remporté avec son premier roman, La Vraie Vie, un immense succès. Multi-primé, traduit dans plus de 20 langues, ce livre a notamment reçu en 2018 le prix FNAC, le prix Renaudot des lycéens, le prix Russell et le prix Filigranes en Belgique ainsi que le Grand Prix des lectrices de ELLE en 2019. Il s’est vendu à 250 000 exemplaires.

 

La vraie Vie

C'est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, soumise aux humeurs de son mari.

https://www.livredepoche.com


A
 se procurer en poche, c'est moins cher et la maison d'édition du grand format n'a de toute façon pas besoin d'une quelconque visibilité même minime.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Archives
Publicité