De bonnes raisons de mourir de Morgan Audic
On dit bien qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis…
On m’avait parlé et conseillé ce roman mais quand on m’a dit « thriller », j’ai répondu « non merci ».
J’ai lu la 4ème de couverture et j’ai pensé « non, vraiment pas ».
Et puis, le roman a atterri dans ma boite aux lettres et je me suis dit « allez, pourquoi pas ».
Les 100 premières pages ont été laborieuses. Tout cela ressemblait bel et bien à un thriller comme les fans en raffolent avec surenchère de descriptions sanguinolentes et d’autopsies sombrant dans le gore.
Sauf que l’auteur a su me happer avec la toile de fond de son roman qui prend rapidement le pas sur l’intrigue.
On découvre Tchernobyl et toutes ses retombées, radioactives mais aussi, et surtout, humaines, écologiques et politiques. On apprend beaucoup sur ce qu’il s’est passé juste après l’explosion du réacteur 4 : le sacrifice des pompiers pour empêcher une catastrophe encore plus importante, l’évacuation de Tchernobyl et des villes avoisinantes, les séquelles sur les gens, sur la nature et sur les animaux, c’est tout cela que raconte ce thriller, sans oublier tous ceux qui en ont profité et en profitent encore.
Au-delà, c’est aussi du conflit entre Russes et Ukrainiens, du régime soviétique et de tout un environnement politique depuis la fin des années 80 que tente de nous expliquer Morgan Audic.
Peu importe si tout n’est pas vrai. Ce roman s’avère réellement passionnant et on finit par s’intéresser aux personnages, le détective bouffé par des cancers suite aux retombées quand il était enfant, le flic de Tchernobyl dont l’épouse ne veut plus de lui de peur d’être contaminée, de cette jeune femme qui travaille pour une ONG et finance un centre pour enfants handicapés parce que nés de parents irradiés ou vivant dans « la zone ».
Et on se laisse prendre par l’intrigue même si pour le coup elle ne se démarque des autres thrillers ni par sa trame tirée par les cheveux et regorgeant de scènes qui tachent mais n’apporte rien à part du sensationnel, ni par le style qui reste assez banal, sans touche personnelle de l’auteur.
Alors j’en connais un qui va bien rigoler (n’est-ce pas Bruno Lamarque ?) mais oui, j’ai vraiment apprécié ce thriller mais essentiellement pour son fond, pas pour sa forme, ni pour son intrigue.
4ème de couverture :
Un cadavre atrocement mutilé suspendu à la façade d'un bâtiment. Une ancienne ville soviétique envoûtante et terrifiante. Deux enquêteurs, aux motivations divergentes, face à un tueur fou qui signe ses crimes d'une hirondelle empaillée. Et l'ombre d'un double meurtre perpétré en 1986, la nuit où la centrale de Tchernobyl a explosé...Morgan Audic signe un thriller époustouflant dans une Ukraine disloquée où se mêlent conflits armés, effondrement économique et revendications écologiques.
L’auteur :
Morgan Audic est né à Saint-Malo en 1980 et a grandi à Cancale. Il vit depuis plus de dix ans à Rennes, où il enseigne l'histoire et la géographie au lycée. Il est l'auteur de Trop de morts au pays des merveilles, un thriller publié en 2016 aux éditions du Rouergue.
Un cadavre atrocement mutilé suspendu à la façade d'un bâtiment. Une ancienne ville soviétique envoûtante et terrifiante. Deux enquêteurs, aux motivations divergentes, face à un tueur fou qui signe ses crimes d'une hirondelle empaillée.
https://www.albin-michel.fr
Editeur : Albin Michel (mai 2019)
ISBN : 978-2226441423