La Frontière de Don Winslow
Traduction de l’anglais par Jean Esch.
Il y a un an, je vous parlais de Corruption dans lequel l’auteur dressait une fresque incroyable de New-York et de sa police par le biais de Malone.
Cette année, Don Winslow clôture sa trilogie consacrée aux cartels après La Griffe du chien (Fayard 2007) et Cartel (Seuil, 2016) avec La Frontière, cette fois-ci chez HarperCollins.
Encore une fois, ce roman est grandiose, de part son volume (912 pages quand même), par sa richesse de personnages, et par son intrigue. Mais au-delà de ça, ce sont tous les mécanismes des cartels d’Amérique Centrale et du Sud qu’il démêle afin de donner une vision précise, violente, du pouvoir de ces narco-trafiquants, tant au niveau économique et social de leurs pays qu’au niveau politique, bien au-delà des frontières.
Don Winslow a un talent rarement vu pour ce qui est d’assoir ses personnages. Dans ce roman, ce n’est pas un personnage principal que nous suivons mais plus d’une dizaine. Le tour de force réside dans le fait que, malgré la profusion de personnages principaux, l’auteur ne perd jamais le lecteur. On sait toujours exactement où et avec qui on se trouve. Tout s’enchaîne à la perfection.
Ne cherchez pas les bons et les méchants, il n’y a aucun « bon » et malgré tout, chacun de ces personnages a un côté humain.
La Frontière c’est surtout des histoires de vengeances, peut-être plus que de conquête de territoire ou de marchés.
Art Keller, ancien agent de la DEA qui a déjà combattu le puissant cartel de Sinaloa, prend du gallon et revient en directeur de cette même DEA.
Il se retrouve face à Los Hijos après que la plupart des parrains soient soit en prison, soit morts. Los Hijos sont leurs fils. Ils se sont partagé les territoires mais se mènent une guerre sans merci pour être le nouveau parrain, étendre leur territoire, leur pouvoir, leurs comptes en banque et leur influence sur la politique et le juteux marché Nord-Américain.
On pourrait penser qu’il est vraiment nécessaire d’avoir lu les deux précédents tomes. Même s’il est dommage de ne pas les lire, La Frontière se lit sans problème en « one shot » puisque l’auteur glisse subtilement les éléments des deux précédents romans dans le déroulé de son histoire.
Le style reste le même qu’avec Corruption pour un texte formidablement documenté.
Don Winslow est un maître aux romans tous époustouflants.
4ème de couverture :
Art Keller, ancien agent de la DEA, est recruté par le sénateur républicain O’Brien pour participer à une opération officieuse au Guatemala : aider le cartel de Sinaloa, dont la mainmise sur le Mexique assure un semblant de stabilité à la région, à se débarrasser d’une organisation rivale sanguinaire, Los Zetas. La rencontre organisée entre les dirigeants des deux cartels tourne au bain de sang : les trafiquants s’entretuent et le parrain de Sinaloa disparaît. Keller retourne alors au Mexique, où il retrouve la femme qu’il aime, Marisol. Maire d’une petite ville, celle-ci résiste vaillamment aux cartels, malgré la tentative d’assassinat qui l’a laissée infirme quelques années plus tôt. Quand O’Brien propose à Keller de prendre la tête de la DEA, il y voit l’occasion de lutter contre les organisations qui sèment la mort en Amérique. Il accepte.
L’auteur :
Don Winslow est l’auteur de dix-neuf romans traduits en une vingtaine de langues, dont les best-sellers Cartel (en cours d’adaptation au cinéma par Ridley Scott) et La Griffe du chien. Il vit en Californie.
Editeur : HarperCollins (octobre 2019)
Collection : HarperCollins Noir
ISBN : 979-1033903697
Un final grandiose Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Esch Art Keller, ancien agent de la DEA, est recruté par le sénateur républicain O'Brien pour participer à une opération officieuse au Guatemala : aider le cartel de Sinaloa, dont la mainmise sur le Mexique assure un semblant de stabilité à la région, à se débarrasser d'une organisation rivale sanguinaire, Los Zetas.
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