Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
EVADEZ-MOI
7 septembre 2018

Route 62 d'Ivy Pochoda

31LakKi5rOL

 

 

Il est difficile de parler de ce roman sans trop en dire, au risque de dévoiler certains de ses rouages.

Ivy Pochoda nous entraîne sur la Route 62, un route Californienne dont le terminus est Los Angeles.

Un homme court, complètement nu, à contre-sens sur la voie rapide, en pleine heure de pointe à Los Angeles, puis disparaît.

Et dans ces embouteillages, Ren, Tony et Blake vont voir passer ce coureur.

L’auteur nous ramène alors loin de là, toujours sur la route 62 mais cette fois-ci en plein désert californien.

Nous faisons la connaissance de Ren. Récemment sorti de prison, son vœu le plus cher est de retrouver sa mère dont il n’a plus eu de nouvelles après son incarcération. Ses recherches le poussent à Los Angeles, parmi les sans abri.

Blake traverse le désert avec son ami Sam. Ils vivent d’attaques, vols, trafics en tous genres.

Britt réchappe d’un accident de voiture et trouve refuge au sein d’une communauté dirigée par Patrick et sa femme Grace. Là vivent un groupe de « stagiaires » ainsi que les jumeaux du couple : Owen et James, des adolescents de 15 ans.

Tony, lui, est avocat à Los Angeles. Victime d’une vie monotone qui ne lui plait plus, il décide de retrouver le coureur, poussé par un besoin qu’il ne s’explique par forcément.

Dans ce roman très noir, l’auteur va tisser une toile implacable et dramatique, reliant petit à petit chacun des personnages, les entraînant dans une chute vertigineuse.

C’est aussi un roman qui dépeint de façon très nette la société américaine encore une fois très éloignée de ce qu’on peut voir dans les films ou séries tv, une peinture de ces mégalopoles égoïstes où les fossés entre les pauvres et ceux qui ont un toit et un travail se creuse chaque jour de plus en plus.

Ici vous ne visiterez pas Hollywood. Mais vous découvrirez le Los Angeles, à deux pas de l’océan, qui se meurt dans l’alcool, la misère, la drogue et la prostitution, où les malades n’ont pas de quoi se payer leurs traitements ou sont tellement sans ressource qu’ils sont obligés de revendre leurs médicaments pour pouvoir se nourrir.

L’écriture est aussi noire que les histoires qu’elle raconte. Superbe, elle écorche et fait résonner autant l’espoir que le désespoir. C’est un texte puissant à côté duquel il ne faut pas passer.

On croit qu’on a tout prévu – on chronomètre son trajet, on réussit ou on échoue à caser un jogging le week-end, on calcule sa vie, on la réduit à une équation mathématique composée de temps, de motivation et d’énergie. Mais un jour quelque chose nous déroute, nous surprend à un endroit où on s’était promis de ne jamais être surpris. C’est alors qu’on se met à courir. On court à contresens au milieu des voitures. On croit que ça fonctionne. Mais quelque chose au fond, l’instinct qui rythme l’allure de nos pas, nous dit que ça ne suffit pas. Alors on réessaie. On cherche en soi l’espace infime, intact, pur de toute expérience et de tout traumatisme.

 

4ème de couverture :

Blond, athlétique et complètement nu, il court sur l’autoroute au milieu des embouteillages du matin à Los Angeles. Comme s’il n’attendait que ça pour s’arracher à un univers trop lisse, Tony, un avocat, quitte brutalement sa voiture pour le suivre. La poursuite de cet étrange coureur l’entraîne du côté sombre de la Cité des Anges, là où tous les déglingués de la vie semblent s’être donné rendez-vous. Britt, porteuse d’un lourd secret, et un temps réfugiée dans un ranch aux allures de secte en plein désert des Mojaves. Ren, ex-taulard et graffeur à la recherche de sa mère. Blake, dealer tourmenté qui veut venger la mort de Sam, son partenaire de galère… Parce qu’il s’est mis en danger, la carapace sociale de Tony se fissure, annulant la distance qui d’ordinaire le sépare des gens qui peuplent les rues crasseuses de Downtown. Et à travers son regard, qui pourrait être le nôtre, se déroulent les destins singuliers de ces personnages en rupture qui un jour, sans s’en rendre compte, ont emprunté la mauvaise route…

 

 

L’auteur :

Ivy Pochoda est née à Brooklyn où elle a vécu jusqu’en 2009. Elle vit actuellement à Los Angeles. Elle est l’auteur de deux romans parus aux éditions Liana Levi, L’autre côté des docks (2013), unanimement salué par la critique et lauréat du Prix Page-America, et Route 62 (2018).

 

 



 

  • Editeur : Liana Levi (6 septembre 2018)
  • Collection : LITTERATURE
  • Traduction : Adélaïde Pralon
  • ISBN: 979-1034900503

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Archives
Publicité