Parfois c'est le diable qui vous sauve de l'enfer de Jean-Paul Chaumeil
Nouveauté Rouergue Noir de cette rentrée littéraire, Parfois c’est le diable qui nous sauve de l’enfer, de Jean-Paul Chaumeil nous parle d’extrémisme. Vous me direz que l’actualité littéraire en regorge. Ce n’est pas faux ! Sauf qu’ici sont abordés tous les extrémismes.
La femme de Boris est morte dans une des tours jumelles du World Trade Center (le 11 septembre 2001, pour ceux qui auraient vécu dans une grotte depuis 17 ans). Boris s’en sort miraculeusement mais est totalement brisé par ce qu’il a vécu. Il ne peut même pas s’occuper de leur petite fille Julia qui est confiée à sa tante. Ici l’auteur nous parle du manque, du vide infini que peut laisser la perte d’un être aimé dans un attentat, de la colère, de la soif de vengeance.
Quinze ans plus tard, Boris s’interpose dans une bagarre, à Bordeaux, entre un groupe d’extrémistes de droite et quelques homosexuels. Dans la rixe, un homme est jeté d’un balcon et meurt dans la rue. Boris est privé mais a toujours des liens avec la police. Turan, le commissaire, montre alors une vidéo du meurtre où l’on voit un membre du « Groupe Identitaire » pousser la victime, flic infiltré. Boris voit alors que le présumé coupable est accompagné de Julia. Boris va alors tenter de sortir sa fille de ce groupe d’extrême droite ultra violent. L’auteur aborde dans cette seconde partie une autre extrême, plus ancienne que la première abordée mais nourrie par elle.
Puis viennent les mots, qui cherchent à blesser les hommes, les qualificatifs gorgés d’une haine purgée de toute humanité. Des paroles destinées à faire mal, à déchirer le tissu social, à nier le droit de certains d’entre nous à être ce qu’ils sont, à briser la fierté, l’honneur, le cœur, l’âme, et tout ce qui va avec. Quelles souffrances faut-il avoir endurées pour désirer faire souffrir mille et mille fois davantage que tout ce qu’on a subi ? L’homme assis près de sa fille énonce son refus d’être un homme parmi ses semblables et brandit le monstre qui est en lui.
L’auteur parle aussi, plus légèrement, de l’extrême gauche pour laquelle il semble avoir plus d’indulgence.
En tout état de cause, sous une couverture de roman noir, ce roman s’avère un texte sur le pardon, sur le deuil, mais aussi un texte politique qui se veut faire le contrepoids entre fanatisme religieux et fanatisme racial, l’un n’allant pas sans l’autre finalement.
A travers cet homme brisé qu’un évènement à changé à tout jamais, on découvre un personnage qui doit réapprendre à aimer, faire confiance et surtout accepter.
L’écriture semble aussi à vif que Boris, c’est noir, très noir tout en conservant une lueur d’espoir de survie.
L’auteur :
Jean-Paul Chaumeil vit à Bordeaux. Son premier roman, Ground Zero, est paru en 2015 dans la collection Rouergue noir. En 2018, avec Parfois c'est le diable qui vous sauve de l'enfer, dans la même collection, il aborde la question de la radicalisation.
4ème de couverture :
La femme de Boris est morte à New York, le 11 septembre 2001. Aujourd’hui, revenu de ses vengeances, qui l’ont mené combattre les talibans en Afghanistan, il vit à Bordeaux, sur la dalle de Mériadeck, où il est enquêteur privé. Une nuit, alors qu’il intervient dans une ratonnade anti-homos, un homme est jeté dans le vide. C’était un flic, il infiltrait un mouvement d’extrême-droite préparant un attentat. La mort n’est rien, c’est la vie qui parfois est plus difficile à vivre, Boris va le constater une nouvelle fois. Car sur une vidéo clandestine, aux côtés du leader du Groupe Identitaire, c’est sa fille Julia qu’il reconnaît. Julia à qui il n’aura transmis, en définitive, que la force de sa haine. Et qui est, selon les rapports du renseignement, « en voie de radicalisation violente ».
Dans un Bordeaux envoûtant et électrique, arpenté par des sentinelles, où défilent les manifestants contre la loi travail et où veillent les foules des NuitsDebout, Boris va tenter de prendre la police de vitesse. S’il n’a pas su élever sa fille, du moins croit-il pouvoir la sauver.
Sur la face cachée de l’ultra-droite, Jean-Paul Chaumeil jette un ancien soldat, père défaillant mais protecteur, et une poignée de flics qui tentent de ne perdre ni leur âme ni leur conscience dans une France sous la menace de tous les terrorismes.
La femme de Boris est morte à New York, le 11 septembre 2001. Aujourd'hui, revenu de ses vengeances, qui l'ont mené combattre les talibans en Afghanistan, il vit à Bordeaux, sur la dalle de Mériadeck, où il est enquêteur privé. Une nuit, alors qu'il intervient dans une ratonnade anti-homos, un homme est jeté dans le vide.
https://www.lerouergue.com
Editeur : Editions du Rouergue (5 septembre 2018)
Collection : Rouergue noir
ISBN: 978-2812616341