Vivonne de Jérôme Leroy
Jérôme Leroy est un auteur à facettes multiples : nouvelles, poésie, littérature générale ou roman noir. Il n’est jamais où on l’attend et me surprend à chaque fois.
Mais une chose ne change jamais c’est son écriture magnifique qui nous charme.
Vivonne ne déroge pas à la règle de cette écriture si belle. Par contre, ce roman est à l’image de son auteur, à multiples facettes.
Vivonne est le nom d’un auteur de poésie, publié par Alexandre dont il est l’ami depuis de nombreuses années. Un ami qui souffre d’un mal que l’amitié ne peut supporter : la jalousie. Quand Adrien Vivonne disparait et qu’Alexandre se rend enfin compte que ce poète n’était pas comme les autres, qu’il avait quelque chose dans sa plume qu’aucun autre auteur n’a, il décide de le retrouver et d’écrire sa biographie comme une épreuve de rédemption.
Ça pourrait sembler simple sauf qu’Alexandre recherche Adrien alors qu’on est dans notre « monde d’après », pas si lointain qu’on pourrait le croire, en plein chaos politique et climatique.
Parce que Jérôme Leroy n’est pas non plus un auteur comme tous les autres, il nous offre un roman envoûtant.
Il nous parle littérature, édition mais surtout de tout ce que la poésie a de beau et de tout ce qu’elle peut apporter à ceux qui savent l’apprécier. Il nous parle d’évasion par la lecture, de mondes plus beaux que celui dans lequel on est.
Il nous parle politique, d’extrémisme, de luttes, de survie, de gouvernements démissionnaires et de peuple livré à lui-même, de violence, de guerre qui ne s’arrête jamais.
La guerre m’ennuie.
C’est toujours la même chose. Des actions brèves, des massacres atroces, de longues périodes de promiscuité. Parfois, je me dis que je n’avais pas besoin de la faire pour savoir à quoi elle ressemblait : j’avais déjà tout appris dans les romans. J’en ai tellement lu, à la cité Bauer ou à l’île de Ré, entre grand-mère Thi-Tu-Tao et maman, dans les chaises longues qu’on installait sous les pins du jardin.
Seuls les idiots croient que la réalité apprend plus de chose que les romans. Les romans sont les Guides du Routard de l’existence. En mieux écrits et avec des personnages qui nous ressemblent, même s’ils ne nous plaisent pas, surtout s’ils ne nous plaisent pas.
Il nous parle de dérèglement climatique et des catastrophes naturelles qui nous guettent et nous transporte dans un monde quasi postapocalyptique.
Il nous parle du monde d’Après qui est celui de demain et qui, déjà, a commencé à se former même si tout le monde ne le voit pas encore.
Finalement, il nous dit aussi, que même si tout est fichu, si tout semble sans espoir, la poésie, et la littérature toute entière, est réellement essentielle à notre santé mentale car on a tous besoin de s’évader, de rêver, d’oublier le temps de quelques pages.
Vivonne est un roman inclassable tout comme son auteur et ce texte arrive à concilier noirceur, poésie, beauté, chaos, violence, amour, amitié et folie. C’est une explosion des sens et des pensées, une quête et une bataille, un rêve et des regrets.
4ème de couverture :
Alors qu’un typhon dévaste l’Île-de-France, l’éditeur Alexandre Garnier contemple le cataclysme meurtrier depuis son bureau, rue de l’Odéon : une rivière de boue coule sous ses fenêtres, des rats surgissent des égouts. Le passé aussi remonte à la surface. Devant ce spectacle de fin du monde, Garnier se souvient de sa jeunesse et surtout de son ami, le poète Adrien Vivonne, auteur entre autres de Danser dans les ruines en évitant les balles. Garnier a publié ses livres avant que celui-ci ne disparaisse mystérieusement en 2008, il y a presque vingt ans.
Qu’est devenu Vivonne ? Partout en Europe, la « balkanisation climatique » sévit et les milices s’affrontent tandis que la multiplication des cyberattaques fait craindre une Grande Panne. Lancé à la poursuite de Vivonne, Garnier essaie de le retrouver avant que tout ne s’effondre. Est-il possible, comme semblent le croire de plus en plus de lecteurs dans le chaos ambiant, que Vivonne ait trouvé un passage vers un monde plus apaisé et que la solution soit au cœur de ses poèmes ?
L’auteur :
Né à Rouen le 29 août 1964, Jérôme Leroy est un écrivain français auteur de romans, de romans noirs, de romans pour la jeunesse et de poésie.
Il a été professeur de français dans différents collèges du Nord, pendant près de vingt ans.
Après un premier roman, il découvre le néo-polar par l'intermédiaire de Frédéric Fajardie. Jérôme Leroy est l'auteur du livre Le Bloc (Gallimard, 2011) qui met en scène un parti d'extrême droite, nommé le " Bloc Patriotique ". En 2017, il est le co-scénariste du film de Lucas Belvaux, Chez nous, adapté de son ouvrage. Il publie également de la poésie et reçoit le prix de l'Académie française Maïse Ploquin-Caunan 2011 pour Un dernier verre en Atlantide (La Table Ronde, 2010). L'Ange Gardien (Série Noire, 2014) reçoit le Prix des Lecteurs Quais du polar/20 minutes en 2015. Jérôme Leroy est contributeur aux pages livres de Causeur et chroniqueur politique de l'hebdomadaire communiste Liberté Hebdo depuis 2008. En 2017, il reçoit le prix Rive Gauche à Paris pour Un peu tard dans la saison (La Table Ronde). Son roman La petite Gauloise, est paru à la Manufacture de livres en 2018. Son dernier roman, Vivonne, est édité par les Editions de la Table Ronde.
Danser dans les ruines en évitant les balles. Garnier a publié ses livres avant que celui-ci ne disparaisse mysté rieusement en 2008, il y a presque vingt ans. Qu'est devenu Vivonne ? Partout en Europe, la " balkanisation climatique " sévit et les milices s'affrontent tandis que la multi plication des cyberattaques fait craindre une Grande Panne.
http://www.gallimard.fr
Éditeur : La Table Ronde (janvier 2021)
ISBN : 978-2710388982