Je l'avais promise sur les réseaux cette battle !

Le premier round oppose la Suède représentée par Camilla Läckberg contre l'Islande avec Ragnar Jonasson.

Et puisqu'il faut quand même comparer sur des bases similaires, j'ai lu les premiers opus de leurs sagas mondialement connues de leurs fans respectifs. (attention, la phrase précédente contient une subtilité)

Hormis qu'ils sont tous les deux jeunes et beaux, ont-il quelque chose d'autre en commun ?

Ce sont des auteurs de polars "nordiques", oui, ça tout le monde avait compris.

Parlons avant tout des romans choisis et je commancerai par Camilla Läckberg avec sa Princesse des glaces, paru chez Actes Sud/Actes Noirs en 2008 et traduit par Lena Grumbach et Marc de Gouvenain.

En voici la 4ème de couverture :

Erica Falck, héroïne décalée et irrésistible, enquêtrice au foyer façon «Desperate Housewives», décoiffe la bonne société provinciale. Dans une petite ville tranquille de la côte suédoise, deux suicides – une jeune femme, puis un clochard peintre – s’avèrent être des assassinats dont la police a bien du mal à cerner les causes.

Le résumé est légèrement faux car dans ce premier "épisode", Erica n'est pas femme au foyer. C'est une écrivaine-biographe qui rêve de devenir romancière et donc d'écrire de la fiction. Elle revient dans le village de son enfance pour trier les affaires de ses parents, tous deux décédés et régler la succession avec sa soeur qui ne pense qu'à vendre la maison familiale. Son amie d'enfance est retrouvée morte, les poignets tailladés et Erika fait alors la connaissance de l'inspecteur Patrick Hedström. Erica va mener son enquête de son côté, ou presque...

Bref, c'est prenant, très bien ficelé, les personnages sont parfois drôles, souvant attendrissant et cette petite romance entre les deux personnages principaux apporte un peu de légèreté à cette intrigue dense dont la fin est assez inattendue.

Le style est dynamique, le texte garde un rythme constant entretenu par divers rebondissements.

C'est un excellent polar, on ne s'ennuie pas, c'est plutôt bien écrit et donne envie de lire les suivants.

D'un coup d'aile, envolons-nous vers l'Islande et visitons Siglufjördur (mazette, je ne me ferai jamais au noms de ces patelins du Nord).

Snjor est paru aux Editions de la Martinière en 2016, traduit par Philippe Reilly puis en poche chez Points.

En voici le résumé officiel :

Siglufjördur, ville perdue au nord de l'Islande, où il neige sans discontinuer et où il ne se passe jamais rien. Ari Thór, qui vient de terminer l'école de police à Reykjavik, y est envoyé pour sa première affectation. Mais voilà qu'un vieil écrivain fait une chute mortelle dans un théâtre et que le corps d'une femme est retrouvé, à moitié nu, dans la neige. Pour résoudre l'enquête, Ari Thόr devra démêler les mensonges et les secrets de cette petite communauté à l'apparence si tranquille.

Cette fois-ci nous faisons la connaissance du tout jeune Ari Thór. Sa première enquête va porter sur la mort suspecte d'un célébrissime auteur durant les répétition d'une pièce de théatre adaptée de son oeuvre.

Ici le style est quasiment à l'inverse de celui de Camilla Läckberg. C'est beaucoup plus lent et plus plat. On ressent une énorme inspiration du style aujourd'hui un peu désuet d'Agatha Christie. Personnellement, j'aime autant les deux styles. Le premier est certes plus énergique mais le second a ce charme qu'aiment retrouver les lecteurs de polars :  plus lent, parfois plus réfléchi. Il n'en reste pas moins que ça relève quand même beaucoup du colonel moutarde dans les loges du théâtre avec le chandellier mais j'ai vraiment beaucoup apprécié également.

Pour résumer et le champion en conviendra, Erika gagne quand même par KO et on espère qu'Ari se remettra dans les cordes pour un prochain combat.