Cette année, La Manufacture de livres a décidé de rééditer Le polar de l’année de Luc Chomarat.

Si vous n’avez encore jamais lu un de ses romans, c’est le moment de commencer et dans le cas contraire vous ne serez pas dépaysés.

Dans la plupart de ses romans, l’auteur, avec humour et parfois un peu de cynisme, aborde le thème des livres, de la littérature, des métiers qui y sont rattachés.

Ainsi, par exemple, dans son dernier roman Le dernier thriller norvégien, il se moquait un tout petit peu des thrillers nordiques mais avec énormément d’humour.

Dans Le polar de l’été, il nous parle d’un auteur qui rêve, justement, d’écrire LE polar de l’été, dépité de voir sa compagne lire les « best-sellers » en vogue. Mais cet auteur n’a pas d’idée de scénario alors il se rappelle un vieux polar « oublié » et qui n’apparaît même pas dans les moteurs de recherche sur le net et décide de s’en « inspirer ». Mais pour cela, il faut d’abord le retrouver, ce vieux polar.

L’auteur tacle gentiment certains auteurs qui ont tendance à beaucoup s’inspirer d’autres textes en manquant donc cruellement d’inspiration.

Mais c’est aussi un roman de réflexion, une introspection du personnage et un retour aux sources. Tout à la recherche de ce fameux roman oublié, il part à la rencontre de sa mère et de son frère. Même si ses motivations premières sont loin d’être louables, il retourne sur les lieux de son enfance pour renouer avec ce passé à qui il avait tourné le dos.

Le polar de l’été n’est pas un polar mais un texte lucide, grinçant, empli d’autodérision, de réflexion et d’humour.

4^ème de couverture :

- Moi aussi, dit-elle, je vais écrire. Pas des polars, bien sûr. De la littérature.

Je m'abstiens de répondre quoi que ce soit. Cela nous entraînerait trop loin. Je pose quand même la question :

- Quoi comme littérature ?

- Je ne sais pas encore. J'aimerais écrire quelque chose de vraiment universel, un truc qui touche tout le monde. Tous ces livres avec des meurtres, des scènes de sexe, des grossièretés, en fait c'est loin de la vraie vie.

- Il n'y a pas de meurtres dans mon livre. Et pas de grossièretés. Enfin très peu.

L’auteur :

Luc Chomarat est né en Algérie en 1959. Remarqué dès son premier roman par le magazine littéraire, il choisit d’exercer ses talents de rédacteur dans la publicité où, dit-il, « on trouve l’argent et les filles ». Poursuivi pour fraude fiscale, il se réfugie dans un monastère tibétain. Il revient au roman en 2014 avec L’Espion qui venait du livre. En 2016, il reçoit le Grand prix de Littérature Policière pour Un trou dans la toile. Traducteur de Jim Thompson, il est également l’auteur d’essais pour le moins atypiques : Le Zen de nos grands-mères (Le Seuil, 2008) sur son expérience bouddhiste et Les 10 meilleurs films de tous les temps (Marest, 2017) dont le sujet n’est pas clair.

Le Polar de l’été (La Manufacture de livres, 2017) et Un petit chef-d’œuvre de littérature (Marest, 2018) confirment son goût pour les constructions en abyme, et son regard particulier sur l’époque, mélange d’ironie et de désenchantement.

Editeur : La manufacture de livres (réédition de juin 2020)

ISBN : 9782358876698

Le Polar de l'été

Mon père rangeait les romans policiers à part, dans une petite bibliothèque munie d'une porte vitrée qui, si ma mère acceptait aujourd'hui de s'en séparer, ferait le bonheur d'un amateur de meubles vintage. Il n'y avait pas là que des chefs-d'œuvre, tant s'en faut.

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