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EVADEZ-MOI
3 octobre 2019

Zippo de Valentine Imhof

41+An48gdsL

 

 

En 2018, une bonne fée m’a confié le premier roman d’une auteure, sans savoir si j’allais l’aimer.

Par les rafales  a été l’un des romans marquants parmi toutes mes lectures de l’an dernier.

Valentine Imhof avait donné vie à Alex, un personnage féminin exceptionnel, une jeune femme, sauvage, indépendante, imprévisible.

Dans Zippo, l’auteure donne corps à Mia et on retrouve énormément d’Alex en Mia. Tout en étant totalement différentes, on ressent la même souffrance intérieure que Mia doit évacuer. Si Alex était une meurtrière, Mia est flic.

Le talent de Valentine à créer son personnage central est encore plus fort ici avec une impression de réalité que l’on retrouve rarement aussi prononcée dans les polars. A l’image de Mia qui oscille entre ange et démon, on l’aime et on la déteste, on compatit et on la juge sans circonstance atténuante mais avec la bienveillance du jury. L’auteure malmène ses personnages autant que ses lecteurs.

Le style reste le même mais gagnant en maturité avec un rythme saccadé de phrases et de chapitres courts, incisif et piquant.

Si Alex cachait ses cicatrices avec des tatouages, Mia les cache sous du cuir et du latex noir pour disparaitre dans des soirées SM. Oui, disons-le clairement, ce polar est chaud, très chaud, à l’image de la flamme du Zippo. Il faudra le réserver à un public adulte mais la trame policière, inédite, ne pourrait pas exister sans ce décor et cet aspect érotique flirtant avec un niveau un peu plus hard.

Quant au personnage masculin qui hante le roman et qui sème les cadavres sur le chemin de Mia, il s’avère un peu comme l’image miroir de Mia. Monstre oui, mais de la même façon que pour Mia, on le jugera et le condamnera tout en comprenant ce qui l’a conduit à devenir qui il est et ce qui l’a conduit aux portes de la folie.

Elle a les cheveux plus longs que dans son souvenir. Il la regarde tanguer un peu, un instant prisonnier de l’ondulation de ses hanches, et il ouvre son Zippo. Le déclic la fait sursauter légèrement. Elle se retourne. Elle lui sourit. Il lui propose alors une cigarette, qu’elle accepte bien volontiers. Un banc se profile, opportun. Ils s’y installent. Leur côte à côte se tord en face à face. Leurs genoux se frôlent. Il frissonne. Puis il se penche vers elle avec son briquet. La flamme, qu’il approche doucement de son visage, pourra lui dire, comme un révélateur, si c’est bien elle. Il n’en est plus très sûr…

Non, il s’est encore trompé.

Il ne retrouve pas dans ces yeux-là les scintillements d’aurore qu’il espérait, ces parcelles d’incendie qui l’ont dévoré et l’irradient encore après toutes ces années… Il sent monter en lui un déchaînement qu’il ne peut contrôler, une colère qu’il ne veut pas réprimer, contre cette nouvelle usurpatrice.

C’était certainement un challenge pour Valentine Imhof de faire aussi bien que pour Par les rafales. Elle l’a relevé avec brio.

Alors merci à la bonne fée qui nous a rapprochées, l’écriture de Valentine et moi.

 

Zippo

Lorsqu'ils se sont rencontrés, elle était très jeune. Il lui a fait porter un loup noir, il l'a appelée Eva, il lui a appris à jouer avec le feu. Il était le maître de ses émotions, de sa volonté, de sa souffrance. Il l'a perdue.

https://www.lerouergue.com



Les éditions du Rouergue offrent en extrait le début de ce polar sulfureux ici :

https://issuu.com/rouergue/docs/zippo-intbat-2019/4?ff&hideShareButton=true

 

 

4ème de couverture :

Lorsqu’ils se sont rencontrés, elle était très jeune. Il lui a fait porter un loup noir, il l’a appelée Eva, il lui a appris à jouer avec le feu. Il était le maître de ses émotions, de sa volonté, de sa souffrance. Il l’a perdue. Où qu’elle soit, où qu’elle se cache, il lui manque, il en est persuadé. Il ne cesse de la chercher, son zippo à la main, qu’elle reconnaîtra entre mille. Ce son unique quand il l’ouvre du pouce avant d’en faire rouler la molette, et le claquement sec du capot sur charnière qui étouffe abruptement la flamme charment sa solitude en ce neuvième anniversaire de leur rencontre. Mais comme elle tarde à ressurgir, il décide de lui laisser des messages. Et affole la police. Parce que ces blondes aux visages brûlés retrouvées mortes sur les bancs de Lincoln Park à Milwaukee, elles soulèvent les cœurs. Les lieutenants Mia Larström et Peter « Casanova » McNamara vont devoir faire la paix pour remonter jusqu’au tueur pyromane. Plus encore, démêler leurs parts de fureur et de nuit, se débattre avec les questions qui roulent dans leurs têtes jusqu’à l’usure, affronter ce qu’aucun lavage de cerveau n’a pu extraire de leurs mémoires.

Avec ce roman ardent où des enquêteurs cagoulés de cuir traquent le détenteur d’un briquet à essence dans des loges de bondage, Valentine Imhof ouvre le reliquaire des douleurs du passé et nous donne la fièvre.

 

 

L’auteur :

Née en 1970 à Nancy, Valentine Imhof s'est fixée en 2000 à Saint-Pierre-et-Miquelon où elle est professeur de lettres. Avant ça, elle a vécu aux États-Unis et beaucoup voyagé en Scandinavie. Elle est l'auteure d'une biographie d'Henry Miller, La Rage d'écrire (2017), aux éditions Transboréal. Son premier roman, Par les rafales, est sorti aux éditions du Rouergue en 2018. Zippo est son deuxième roman.

 

Editeur : Editions du Rouergue (octobre 2019)

Collection : Rouergue Noir

ISBN : 978-2812618666

 

 

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