Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
EVADEZ-MOI
26 décembre 2018

1974 de David Peace

51aQBIIcWyL

 

La vérité sous forme de mensonge, le mensonge sous la forme de la vérité, voilà ce que j’ai écrit.

Ça faisait longtemps que j’entendais parler de la quadrilogie Le quatuor du Yorkshire de David Peace. Un ami m’a dit « c’est très dur et ça te fait te poser des questions ».  Après quelques années de lectures de polars, il était évident que je devais découvrir cet auteur. J’ai tenu entre mes mains un polar époustouflant, ultra violent, dur, impitoyable, avec un personnage central unique, narrateur de cette histoire, et qui nous fait plonger parmi les autres protagonistes.

Pourquoi ce polar est différent ? parce que tous ses aspects sont tous aussi travaillés et efficaces les uns que les autres et surtout parce que cette histoire est intemporelle.

Parlons du décor. Nous sommes en décembre 1974. Le climat politique britannique est très sombre. L’IRA terrorise l’Angleterre, les prix flambent, la misère s’installe définitivement parmi la population des mineurs. Il fait froid, humide, sombre. Le roman se termine le 24 décembre 1974, je l’ai terminé exactement 44 ans plus tard alors que les prix flambent, que le peuple tente de se soulever contre une misère grandissante parmi les moins riches.

Parlons de la trame de l’histoire. Une petite fille de 10 ans est enlevée, torturée, violée et assassinée. Un journaliste, Edward Dunford, remonte la piste de deux autres fillettes assassinées dans la même région. Petit à petit, les médias effacent ces petites victimes au profit du sport et des articles économiques. Edward, lui, ne renoncera à aucun prix.

Dans quel monde nous vivons.

On massacrait des enfants et tout le monde s’en foutait.

Mais, par-dessus tout ça, Peace dénonce aussi la vénalité, la corruption, la cupidité et, dans une scène fantastique, l’extorsion d’aveux lors d’un interrogatoire totalement illégal par des policiers. Alors, oui, tout cela reste de la fiction officiellement, mais cela nous amène à nous interroger sur les présumés coupables qu’on nous sert à longueur d’année dans les médias, quand on voit les agissements de certains représentants des forces de l’ordre et, parfois, leurs mises en examen.

Pour la première fois, mes prières ne furent pas pour moi, mais pour tous les autres, et je priais pour que toutes les choses qui étaient dans tous mes carnets, sur toutes ces bandes, dans toutes les enveloppes et les sacs qui se trouvaient dans ma chambre, pour que rien de tout ça ne soit vrai, pour que les morts soient vivants et les disparus retrouvés, et pour que toutes ces vies puissent être revécues.

En lisant Peace, nous perdons peut-être nos dernières illusions.

Ce qui est certain c’est qu’après l’avoir lu, on se dira qu’on n’avait jamais vraiment lu de polar et que tous les autres perdent de leur saveur.

Je ne lirai pas les trois autres en suivant, voulant savourer cette plume précise, brutale aussi, sans fards, je l’étalerai sur l’an prochain, me refaisant un petit shoot de Peace de temps en temps, histoire de me rappeler pourquoi le Noir est ma couleur littéraire de prédilection.

Merci à mon ami Séb pour me l’avoir conseillé, merci à Thierry pour ce précieux cadeau qu’il m’a fait en m’offrant cette intégrale parue chez Rivages Noirs bien-sûr.

 

4ème de couverture :

Après Jeanette Garland et Susan Ridyard, la jeune Clare Kemplay vient de disparaître sur le chemin de l'école. Son cadavre sera bientôt retrouvé dans une tranchée sur un chantier. Nous sommes en 1974, dans la région de Leeds. Noël approche. Edward Dunford, reporter à l'Evening post, est encore un néophyte qui fait ses premières armes dans l'ombre du journaliste vedette de la rédaction, Jack Whitehead. Au volant de la vieille voiture de son père, il sillonne les routes de l'ouest du Yorkshire à la recherche d'indices susceptibles d'éclairer les meurtres de ces trois fillettes. Au début, il croit seulement chasser le scoop, mais plus il enquête, plus il découvre que bien des choses sont pourries au royaume du Yorkshire : policiers corrompus, entrepreneurs véreux, élus complices... Depuis ce premier volume de la tétralogie que David Peace a consacrée au Yorkshire, la réputation de l'auteur n'a cessé de grandir. Dès la parution de 1974, la presse avait été quasi unanime : " on ne saurait échapper à la musique d'une telle douleur ", lisait-on dans le New York Times, tandis que Michel Abescat parlait dans Telérama d'un " requiem bouleversant d'humanité et de compassion ".

 

L’auteur :

David Peace est né en 1967 dans le Yorkshire, en plein pays minier. Sa jeunesse est marquée par les crimes de l’Éventreur du Yorkshire, qui constituent la trame et l’inspiration de sa tétralogie noire. Après le succès de ce « quatuor », adapté à la télévision britannique en 2009 sous le titre The Red Riding Trilogy, il se lance avec Tokyo année zéro et Tokyo, ville occupée dans un nouveau cycle consacré au Japon de l’après-guerre. Après la victoire de John Major en 1992, il quitte le Royaume-Uni et s’installe à Tokyo.

 

 

Le Quatuor du Yorkshire | Rivages

1974. Edward Dunford, reporter à l'Evening Post, fait ses premières armes dans l'ombre de Jack Whitehead, journaliste vedette de la rédaction. Il enquête sur la disparition de trois fillettes autour de Morley, dans l'Ouest du Yorkshire. 1977. Dans la région de Leeds, plusieurs prostituées sont agressées ou assassinées.

https://www.payot-rivages.fr



 

51X4mIMLGUL

  • Editeur : Rivages (novembre 2017)
  • Traduction : Daniel Lemoine (anglais UK)
  • ISBN: 978-2743641368

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Archives
Publicité