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1 mai 2018

Janvier Noir d'Alan Parks

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Plus tard, les flics ayant travaillé sur Janvier noir expliqueraient aux jeunes qu’ils n’imaginaient pas ce que cela avait été. Cinq victimes en une semaine. Au pub, désormais retraités et bedonnants, poussés à la boisson par le désœuvrement, ils évoqueraient leurs souvenirs. Ils raconteraient leurs exploits, comment ils avaient failli arrêter quelqu’un ou découvrir l’un des corps. Les jeunes hocheraient la tête en souriant, une oreille tournée vers les résultats des matchs de foot s’échappant du téléviseur. Ils se diraient : « ça n‘a pas pu être aussi méchant ».

Ils se tromperaient.

 

J’ai toujours aimé la littérature noire Anglo-saxonne. Gamine, j’ai lu tous les Agatha Christie ou presque, ado j’ai découvert celui qui reste mon auteur classique préféré Shakespeare. Dans les romans récents, j’ai beaucoup aimé ceux de Sam Millar, de R.J. Ellory,  et aujourd’hui d'Alan Parks.

Nous sommes à Glasgow en 1973. Tout commence à la prison de Barlinnie.

Le seul avantage de Barlinnie, c’était qu’on n’avait pas besoin d’aller ailleurs. Tout l’éventail de la criminalité de Glasgow terminait là.

L’inspecteur McCoy est convié sur les lieux par Howie, un taulard qui a une étrange info à lui donner. Une jeune femme va bientôt être assassinée. McCoy repart avec seulement deux indices : le prénom de la jeune femme et deux endroits où elle pourrait travailler.  Mais McCoy arrive trop tard, la jeune femme est abattue en pleine rue et son meurtrier se suicide sous les yeux de l’inspecteur. Nous sommes le début 1973 et ainsi commence le Janvier noir de Glasgow.

Alan Parks nous offre ici un polar, même s’il reste classique, d’un très très bon niveau. L’intrigue est parfaitement pensée, son déroulement totalement cohérent. Tous les ingrédients qui font les bons polars y sont réunis.

Vous avez pour commencer une ville d’Ecosse, en plein hiver, sombre, neigeuse et froide. Le cadre idéal pour instaurer un climat pesant ajoutant de la noirceur à la trame de l’histoire.

Vous avez un flic (im-)parfait. Un peu camé, un peu paumé, un peu obsédé par une famille qui se retrouve impliquée dans son enquête, il a aussi à supporter un bleu qu’on lui assigné : Wattie. Rien de très original me direz-vous ? Peut-être pas de prime abord mais le personnage de McCoy est beaucoup plus complexe qu’on ne le croit et il est un élément essentiel dans cette histoire glauque, terriblement noire, outre le fait qu'il soit en charge de l'enquête.

Vous avez aussi des bastons, des règlements de compte, des luttes de pouvoir et l’éternel gouffre entre riches et simples travailleurs.

Alan Parks nous dépeint le pire des instincts humains, la recherche du pouvoir sur l’autre, moral, social ou physique et ce, jusqu’aux extrêmes.

Sans débordement de violences gratuites comme on peut en trouver dans de mauvais thrillers, ce polar n’en est que plus profond et intense. Le style est simple mais efficace, l’enquête est fournie en rebondissements pour un final qui n’est pas forcément explosif mais qui laisse l’espoir de retrouver très vite cet inspecteur écossais tenace et loyal.

Alors enfilez vos « pattes d’ef » et faites ce voyage dans le temps sans hésiter. C’est un des meilleurs polars que j’ai pu lire dernièrement.

 

4ème de couverture :

"Le regard du gamin se fixa soudain, comme s'il venait seulement de remarquer sa présence. Son bras pivota dans sa direction, le pistolet se braqua droit sur sa tête. McCoy se figea tandis que le gamin affinait sa visée. Une détonation sèche retentit. Une nuée de moineaux s'envola du toit et la foule paniqua pour de bon." Dans l'un des secteurs les plus passants de Glasgow, devant la gare routière, un garçon d'à peine vingt ans ouvre le feu sur l'inspecteur McCoy et sur une jeune femme, avant de retourner l'arme contre lui. La scène se déroule sous les yeux de Wattie, l'adjoint de McCoy. Qui est ce mystérieux garçon ? Quel est le mobile de son acte ? C'est ce que les deux policiers vont s'efforcer de découvrir, malgré l'opposition de leurs supérieurs. Une enquête en forme de déambulation dans une ville âpre, noire, parfois désespérée et pourtant palpitante d'humanité. Une ville qui vous saute à la gorge et ne vous lâche pas.

 

L’auteur :

Alan Parks est né en Ecosse et a fait ses études à l'université de Glasgow. Après avoir travaillé dans l'univers de la musique à Londres, où il s'est occupé de promotion artistique et de la direction du label 679 Recordings, il se tourne vers l'écriture. Passionné par le roman noir, il a pour ambition de dépeindre la ville de Glasgow à travers une série qui a pour héros le policier McCoy et dont Janvier noir est le premier volet.

 

  • Editeur : Rivages (7 mars 2018)
  • Traduction : Olivier Deparis
  • Prix : 22.50 €
  • ISBN: 978-2743643058

 

 

Janvier noir | Rivages

" Le regard du gamin se fixa soudain, comme s'il venait seulement de remarquer sa présence. Son bras pivota dans sa direction, le pistolet se braqua droit sur sa tête. McCoy se figea tandis que le gamin affinait sa visée. Une détonation sèche retentit.

http://www.payot-rivages.fr



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Commentaires
G
c'est en lisant ton avis sur le deuxième volet que je me dis qu'il serait plus judicieux de commencer par ce premier qui me tente aussi. merci !
Répondre
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