Les lumières de Tel-Aviv d'Alexandra Schwartzbrod
Ce n’est plus un secret pour ceux qui me connaissent un tout petit peu, j’aime la littérature et la culture orientale, Afrique du Nord et Moyen Orient.
J’ai une autre passion à part la littérature, bien que cela en soit un vecteur, c’est découvrir d’autres cultures parce que j’ai toujours pensé que nos différences étaient notre richesse.
Quand on combine tout ça dans un roman, comme dirait mon ami Benjamin Fogel, d’anticipation politique, forcément, je suis une lectrice comblée.
Alexandra Schwartzbrod, dans ce troisième roman consacré à Israël, après Balagan Adieu Jérusalem, nous offre une histoire dans laquelle on s’engouffre et on se régale.
Nous sommes en… on ne sait pas trop mais certainement après la fin du XXIème siècle, en Israël, mais dans un pays coupé en deux. Un mur sépare d’un côté le « Grand Israël » habité par des ultra-orthodoxes mais dont les Russes agitent les ficelles, et de l’autre, Tel-Aviv, ou se sont réfugiés Juifs et Palestiniens, vivant ensemble, refusant l’extrémisme quel qu’il soit et qui ont pris le nom de Résistants. Véritable Eldorado, terre d’espoir et de liberté, nombreux sont ceux vivant dans le Grand Israël qui veulent franchir ce mur alors que le 1er ministre israélien, aidé par Moscou, met en place des robots intelligents détectant les fuyards pour les abattre lors qu’ils tentent de franchir le mur. Certains y arriveront, d’autres pas, mais peu importent leurs motivations, ils ne changeront pas de but.
Ce roman est un pur moment d’évasion dans tous les sens du terme. L’évasion, bien sûr, des personnages mais aussi celle du lecteur. L’auteure décrit si bien les couleurs, les odeurs et jusqu’au son du brisant marin, le sable qui s’insinue partout, la chaleur, que le lecteur part là-bas et n’a aucun mal pour visualiser le décor.
Alors oui, c’est un roman engagé, politique mais chargé d’espoir dans la paix, dans la laïcité qui peut permettre de vivre ensemble, de s’accepter dans ses différences qu’elles soient ethniques, religieuses ou culturelles.
C’est aussi un beau roman d’amour et d’amitié entre les personnages mais aussi envers un pays, loin des images de fortunés sur les belles plages, dans des palaces.
Vous l’aurez compris j’ai été vraiment happée par ce roman profondément humain.
4ème de couverture :
Les ultrareligieux ont pris le pouvoir à Jérusalem pour former le Grand Israël. Les Résistants, composés de laïcs juifs et arabes, se sont regroupés à Tel-Aviv pour vivre selon les préceptes des premiers kibboutzim. Signe de la division, un nouveau mur a fait son apparition, entre Jérusalem et Tel-Aviv cette fois. Un mur surveillé par des robots tueurs fournis par la Russie, le parrain du Grand Israël. Ils sont six à devoir franchir cette frontière au péril de leur vie : Haïm, un ultra-orthodoxe en cavale ; Moussa et Malika, deux jeunes Palestiniens en exil ; Ana, la femme d’un religieux éprise de liberté ; Isaac, un conseiller du Premier ministre en proie au doute ; et Eli Bishara, un ex-commissaire de police à la recherche de son amour perdu. Tous n’y parviendront pas.
L’auteure :
Alexandra Schwartzbrod est romancière, essayiste, spécialiste du Moyen Orient et directrice adjointe de la rédaction de Libération. Elle a reçu le Prix SNCF du polar en 2003 pour Balagan et le Grand prix de littérature policière en 2010 pour Adieu Jérusalem, deux romans qui composent, avec Les Lumières de Tel-Aviv, un cycle consacré à Israël.
Les ultrareligieux ont pris le pouvoir à Jérusalem pour former le Grand Israël. Les Résistants, composés de laïcs juifs et arabes, se sont regroupés à Tel-Aviv pour vivre selon les préceptes des premiers kibboutzim. Signe de la division, un nouveau mur a fait son apparition, entre Jérusalem et Tel-Aviv cette fois.
https://www.payot-rivages.fr
Editeur : EDITIONS PAYOT & RIVAGES (mars 2020)
Collection : Rivages Noir
ISBN : 9782743649845