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EVADEZ-MOI

15 juin 2025

Le goût des secrets - Jodi Picoult et Jennifer Boylan - Actes Sud

 

Jodi Picoult. Voici une auteure que je n'ai découverte que l'an dernier mais en un seul roman, La tristesse des éléphants, je suis tombée sous le charme et j'adore chacun de ses livres. 

 

Le goût des secrets est le dernier texte paru, écrit à quatre main cette fois-ci.

Comme pour chacun de ses romans, on a l'impression que Jodi Picoult maîtrise tous les sujets qu'elle choisit d'aborder, à un point inimaginable.

Strictement rien n'est laissé au hasard ou survolé. Chaque personnage est sondé de la tête aux pieds et tous sont inoubliables.

Le goût des secrets est un roman à multiples facettes à l'image des différents narrateurs. Roman choral magistral, il est d'un enseignement qui devrait être largement dispensé.

Le roman s'ouvre sur le décès de Lily, une adolescente de 17 ans. Asher, son petit ami, est très vite mis au banc des accusés.

La première voix sera celle de Lily. Cette jeune fille vit avec sa mère. Toutes deux ont quitté un père en conflit permanent avec sa fille allant jusqu'au harcèlement moral et les humiliations.

La deuxième voix est celle d'Asher. Lui aussi vit seul avec Olivia, sa mère. Eux ont fui un mari et un père violent qui a terrorisé pendant des années sa femme Olivia. C'est Asher qui a trouvé le corps de Lily. Accablé de chagrin, il se retrouve très vite accusé d'avoir tué celle qu'il aime par dessus tout.

La troisième voix est celle d'Olivia. Femme battue pendant des années, elle est retournée là où elle a grandi afin de devenir apicultrice. Mère courage, elle va devoir être là pour soutenir son fils.

Au travers de ces personnages, les deux auteures vont aborder également plusieurs sujets.

Ce que j'appellerai le "fond d'écran", l'élevage des abeilles. Comme dans La tristesse des éléphants, on a là une véritable leçon de zoologie concernant le rythme de vie de ces insectes, leurs fonctions ainsi que tous les bienfaits du fruit de leur travail : le miel.

En ce qui concerne les sujets plus difficiles, il y a évidemment, à travers Olivia, la question des violences faites aux femmes, qu'elles soient physiques ou psychologiques, les deux allant malheureusement de pair et les cicatrices indélébiles qu'elles laissent. Ainsi, plus de dix ans après s'être sauvée, elle est encore terrorisée rien qu'en repensant à son ex-mari.

Il y a aussi le stress d'un procès alors qu'on crie son innocence. Asher est effondré et doit aussi, malgré sa jeunesse, affronter les soupçons, les doutes de ses amis, de ses proches, se retrouver à la merci de jurés qui vont devoir décider qui croire entre une procureure et un avocat.

Et enfin, le sujet qui va être le plus décortiqué, expliqué, sans jugement, c'est celui de l'identité. Ce que vous êtes, qui vous êtes, étant deux choses distincte. La transexualité, ou transgenre comme il faut le dire à présent, est ici expliquée d'une façon tellement évidente qu'on en arrive à se demander pourquoi on se pose souvent tant de mauvaises questions. C'est un sujet que je n'ai jamais réellement vu abordé dans mes précédentes lectures et c'est pourquoi je pense sincèrement que ce roman est un de ceux qui enrichissent et ouvrent un peu les esprits.

C'est réellement une superbe histoire comme Jodi Picoult sait si bien en écrire.

A lire chez Actes Sud dans une traduction de Marie Chabin.

 

Résumé éditeur :

Quand le corps d'une adolescente de 18 ans est retrouvé chez elle, seules deux personnes connaissent la vérité. L'une est morte, l'autre est votre fils. 
Le Goût des secrets a tout d’un roman addictif : deux voix féminines en alternance, du suspense, un drame judiciaire doublé d'un livre de procès palpitant, une histoire d'amour inoubliable en son coeur. Avec lucidité, subtilité et une réelle connaissance de leurs sujets, les deux autrices abordent les thématiques sociétales des violences conjugales et intrafamiliales, de l'acceptation de la différence, des mères célibataires luttant seules pour s'en sortir. 
Une exploration émouvante et puissante des secrets que nous gardons et des risques que nous prenons pour devenir nous-mêmes. 

 

12 juin 2025

Dans le terrier du lapin blanc - Sébastien Le Jean - Liana Levi

 

Après avoir "joué" au jeu des 7 familles avec Isabelle Villain dans Game Over (Taurnada), voici le lecteur confronté à une relecture du chef d'oeuvre de Lewis Caroll : Alice au pays des merveilles.

Nous retrouvons ici un groupe de ravisseurs d'enfants dont chaque membre a pour pseudonyme un des personnages du roman culte :  Le valet de coeur, le lapin blanc, etc...

Lily, huit ans, est enlevée alors qu'elle est sous la surveillance de sa tante, par des soi-disant représentants des services de la petite enfance.

En parallèle, la section de recherche parisienne retrouve un garçon, Sasha, dans une cave, apeuré, léthargique, qui, pour seuls mots, révèle au commandant de police que ses ravisseurs parlaient d'amener une fille qui s'appelle Lily.

Ces deux enquêtes, la recherche de Lily, l'une par les gendarmes, l'autre par la section de recherche parisienne, vont conduire les enquêteurs vers un réseau terrifiant dont les membres semblent faire partie d'un groupuscule s'inspirant des personnages d'un conte célèbre. Mais rien n'est vraiment ce que l'on croit, dans le conte de Lewis Caroll comme dans le roman de Sébastien Le Jean.

 

Quoi de plus terrifiant pour un adulte que de relire ces contes qui l'ont bercé dans son enfance d'une façon plus noire ? En lisant l'oeuvre de Caroll, les petites filles d'identifient à Alice et s'amusent d'un lapin blanc, d'un chat qui sourit ou d'un chapelier fou. Dans celle de Le Jean, comme dans le conte en vérité, Lily est une prisonnière qui risque sa vie avec des personnages dont les desseins sont loin d'être honorables, en tout cas pas toujours.

Si l'écriture est très plaisante, il manque peut-être un peu de construction. Certains passages ne s'imbriquent pas tout à fait même si au final, l'ensemble est cohérent. J'ai beaucoup aimé ce fil rouge d'Alice au pays des merveilles, l'innocence de Lily, et cette quête pour, quelque part, sauver cette innocence qui a été volée à Sacha, neuf ans.

Un thriller français très correct à retrouver chez Liana Levi.

 

Résumé éditeur :

Dans la quiétude hivernale du Haut-Jura, la petite Lily est enlevée en plein

jour par deux hommes se faisant passer pour des agents des services sociaux. Le capitaine Santelli, hanté par le fiasco de l’affaire du petitGrégory au début de sa carrière, se lance dans une course contre la montre pour la retrouver avant qu’il ne soit trop tard. Au même moment, à

Paris, Ronan Sénéchal est confronté à une mise en scène macabre et à un énigmatique message codé inspirés d’Alice au pays des merveilles. Il faudra que les deux enquêtes se croisent pour assembler toutes les pièces du puzzle. Mais de l’autre côté du miroir, les apparences sont parfois trompeuses. À tel point qu’il sera difficile de distinguer les victimes, les bourreaux et les sauveurs...

En s’inspirant de faits divers et de phénomènes réels, Sébastien Le Jean explore les marges de notre société et les dangers impensables qui s’y cachent.

 

 

7 juin 2025

Les maitres du domaine - Jo NESBO - Série Noire

Les maitres du domaine - Jo NESBO - Série Noire

Il y a près de quatre ans la Série Noire publiait le premier tome de cette histoire : Leur Domaine.

Soyons clairs dès le départ, il est plus que fortement conseillé de lire cette première partie avant d'entamer Les maîtres du domaine.

Dans le premier tome, nous faisions la connaissance de Roy et Carl, sans oublier la femme de Carl.

Carl, le cadet, après des études et un début de carrière au Canada, revenait à la ferme familiale avec sa belle et jeune épouse ainsi qu’un projet : construire un hôtel-spa sur les terres de ses parents et en espérant convaincre tous les habitants du village de mettre la main à la poche pour financer son hôtel.

 

Je ne parlerai pas plus de l'intrigue, au risque d'en dévoiler beaucoup trop.

 

A présent, Roy tient toujours la station service mais il est aussi le propriétaire d'un bar. Il a surtout un rêve, construire les plus grandes montagnes russes en bois du monde entier. Un rêve de gamin pour lequel il doit emprunter des sommes à la hauteur des futurs loopings. Carl, lui, rêve toujours de son hôtel-spa de luxe et de se construire le palais que mérite le "roi" de Os.

 

Si dans le premier tome il était question de liens de sang, d'amour et de solidarité fraternelle, dans ce second volet on retrouve les deux frères plusieurs années plus tard et loins d'être aussi fusionnels que par le passé. Cet amour fraternel a gagné en toxicité et les précipitera tous deux au fond d'un puit de trahison, de malversations, de mensonges et d'escroqueries.

 

Jo Nesbo sait faire monter la tension et semble se plaire à torturer ses personnages tant et si bien que le lecteur finit par prendre en pitié certains d'eux alors que ce sont loin d'être des enfants de coeur.

Peut-on tout pardonner à un frère ? La fin ou les liens du sang justifient-ils les moyens ? Y-a-t'il des limites au-delà desquelles aucun retour en arrière n'est possible ?

C'est un peu tout ça que Roy devra se poser comme questions.

 

C'est, comme toujours, un roman dans lequel on plonge et qui, pour ma part, m'a obligée à une longue nuit blanche car il est quasiment impossible de laisser ce roman inachevé de côté.

 

OK, je l'avoue, je suis une fan de l'auteur mais il n'empêche que Leur domaine était le roman que je préférais de Jo Nesbo. Les maîtres du domaine le surpasserait presque.

 

C'est une nouveauté Série Noire et une traduction de Céline Romand-Monnier.

 

 

Résumé éditeur :

Roy et Carl Opgard, frères toxiques, ont sept meurtres à leur actif, commis ensemble ou séparément. Et sont prêts à continuer si nécessaire.
Car ils ont des problèmes à régler.
Neutraliser un projet de tunnel, d’abord. Faute de quoi le tracé de la route nationale sera modifié et Os, leur bourg, restera à l’écart. Or ils ont de grands desseins pour leur domaine… Ensuite, museler le lensmann, qui rêve de faire profiter les deux épaves de voitures, en contrebas du virage des Chèvres, des progrès de la police scientifique. L’une abrite le corps de son père, qui l’a précédé dans ses fonctions. L’autre ceux des parents Opgard.
Et surtout, la solidité de leur lien fraternel est menacée par une nouvelle rivalité.
Y a-t-il de la place pour deux maîtres au royaume d’Os ?

 

 

 

29 mai 2025

Le bouc émissaire - Daphné Du Maurier - Le livre de poche

On ne présente plus Daphné du Maurier.

Hitchcock a adapté certaines de ses oeuvres en films qui sont devenus des films culte, parmi eux le célébrissime Les Oiseaux.

 

Daphné Du Maurier c'est une écriture magnifique au service d'un genre que certains ont encore de mal à voir comme de la vraie littérature.

Daphné Du Maurier, c'est aussi un sens du suspense incroyable. Un talent inouï pour faire monter la pression insidieusement. C'est également des personnages d'une précision et d'une cohérence rare.

 

Dans Le bouc émissaire deux hommes se rencontrent. Ils sont tellement semblables qu'on les prendrait pour de vrais jumeaux. Ils se racontent leurs vies et l'un deux se réveille le matin suivant dans la peau de l'autre, bien involontairement.

Mais peu à peu, il va prendre goût à cette tromperie.

Qu'est devenu son sosie ? Qui des deux aura joué un mauvais tour à l'autre au final ?

 

Magnifique représentation d'un "vis ma vie" de fils de famille à la tête d'un empire qui s'effondre, l'auteure dépeint aussi un homme qui a choisi la fuite pour échapper aux responsabilités et aux contraintes et un autre qui n'a plus rien à perdre mais qui pourtant ne manque ni de courage ni d'espoir. Deux hommes si semblables mais que tout oppose.

Un petit bijou dans la catégorie des classiques à découvrir ou à redécouvrir.

Une traduction de Denise Van Moppes.

 

Résumé éditeur :

John, un historien anglais en vacances en France, rencontre au Mans par hasard son sosie parfait, Jean de Gué. Les deux hommes font connaissance : l'un est solitaire, sans famille, l'autre, épicurien désinvolte, se plaint de la sienne qui l'étouffe. Le lendemain matin, John se réveille, vêtu des affaires de Jean, qui a disparu. À la porte, le chauffeur l’attend pour le ramener au château. John prend alors la place de Jean… Comme dans Rebecca, on retrouve dans ce livre la cruauté, l’étrangeté et l'art du suspense de Daphné du Maurier.

16 mai 2025

Taxi de nuit - Jack Clark - Sonatine

 

"Deux tueurs et un chauffeur de taxi dans les rues de Chicago" telle est la phrase d'accroche de cette nouvelle parution chez Sonatine.

Je mettrais plutôt le chauffeur de taxi, Eddie, au premier plan puisque le lecteur va passer quelques heures sur le siège passager de son taxi de nuit.

 

Ce roman m'a beaucoup fait penser à 911 de Shannon Burke paru il y a plus de 10 ans également chez Sonatine. Au lieu d'une chronique de la vie d'un ambulancier des services d'urgence, nous avons ici celles d'Eddie, chauffeur de taxi à Chicago qui passe ses nuits à trimballer les clients en évitant autant que faire se peut certains quartiers sensibles. 

 

Le moins que l'on puisse dire c'est que l'auteur maîtrise son sujet puisqu'il est lui-même chauffeur de taxi à Chicago.

Il aurait pu se contenter de raconter les alcooliques, les prostituées, les gosses de riches complètement défoncés, oui il aurait pu, mais il a inséré dans tout ceci les meurtres de plusieurs chauffeurs et les agressions sauvages de jeunes prostituées laissées pour mortes.

 

Clark nous livre sa ville la nuit, l'extrême violence, les quartiers fantômes qui ont été désertés par les habitants et qui sont à présent les territoires de gangs tous plus dangereux les uns que les autres. Il nous parle des quartiers "blancs" qui sont devenus "noirs" et vice versa. Il nous parle de son métier, du danger que les taxis trimbalent parfois dans leur voiture. Mais, même si la prudence s'impose, en particulier dans les mégalopoles, le besoin de travailler pour subsister est parfois plus grand que la peur de tomber sur un détraqué ou un junkie qui va vous tuer pour une dizaine de dollars.

 

J'ai beaucoup aimé ces ballades avec Eddie qui n'arrive pas à éviter les ennuis, Eddie le sauveur, Eddie qui fait son possible pour aider la police à arrêter non seulement un tueur de chauffeurs de taxi mais aussi un homme qui a mutilé une jeune femme et l'a laissée pour morte dans une ruelle.

Si 911 était pas mal, Taxi de nuit est encore meilleur.

 

Traduction de Samuel Sfez.

 

Résumé éditeur :

Eddie Miles est taxi de nuit à Chicago. C'est un homme solitaire, qui connaît chaque recoin de la ville, depuis les quartiers les plus huppés jusqu'à ceux où il est devenu dangereux de s'aventurer. Du crépuscule à l'aube, chacune de ses courses est une nouvelle aventure, parfois heureuse, parfois périlleuse. Alors qu'un mystérieux tueur s'en prend aux chauffeurs de taxis, Eddie essaie tant bien que mal de ne pas se laisser gagner par la violence qui gangrène la ville. Jusqu'au jour où celle-ci l'atteint personnellement : il sauve de justesse une jeune prostituée passée à tabac, et un de ses meilleurs amis est victime du tueur. Eddie décide alors de prendre les choses en main...

12 mai 2025

Personne sur cette terre - Victor Del Arbol - Actes Noirs

 

Victor Del Arbol est un auteur dont je parle régulièrement, enfin disons plutôt de ses romans.

 

Ceux qui me connaissent savent que j'affectionne particulièrement la littérature espagnole.

 

Pour ceux qui ont déjà lu des romans de Victor Del Arbol, ils ne seront pas surpris de lire cette histoire imprégnée, encore une fois, des faits et méfaits perpétrés durant la guerre civile espagnole et les années qui ont suivi puisque une partie de cette histoire se déroule en 1975 quand la Galice était alors en pleine reconquête de son autonomie.

C'est un décor historique récurrent et qui devient peu à peu la "signature" de l'auteur.

 

Après les chefs d'oeuvre que sont La tristesse du samouraï ou encore La maison des chagrins, on a ici un roman noir moins dense et plus classique mais tout aussi prenant. Les personnages sont si bien mis en scène qu'on a l'impression qu'ils prennent vie. C'est toute une atmosphère comme sait si bien les créer Victor Del Arbol et il place son histoire dans un village perdu de Galice, un microcosme qui semble oublié de tous sauf des trafiquants. Les villageois ont toujours vécu ensemble comme cloisonnés si bien qu'ils se détestent autant qu'ils ont pu s'aimer. Les meilleurs amis d'hier ne sont pas forcément ceux d'aujourd'hui. 

Comme souvent dans les romans et dans la vie, Julian, le personnage central, va se rendre compte que personne n'est ni un saint ni totalement démon et que son propre père n'est pas mort sans raison même si la raison ne justifie pas le crime.

 

Julian a assisté au meurtre de son père alors qu'il était enfant et revient trente ans plus tard dans son village natal. Il y retrouve ses amis d'enfance mais aussi certains des responsables de la mort de son père. Bien que les cadavres s'accumulent autour de lui, que les soupçons se tournent vers cet enfant devenu flic à Barcelone, il continue à chercher à savoir pourquoi son père a été exécuté par ses amis.

 

Drogue, trafics en tous genres, clans rivaux, trahisons sont les jalons de ce roman toujours construit avec talent même s'il reste bien moins foisonnant que d'autres romans qui relevaient plus de la saga mais tout aussi efficace.

C'est donc ici un polar captivant que signe Victor Del Arbol, entre Galice et Catalogne.

 

Traduction de Alexandra Carrasco.

 

Résumé éditeur :

Dans un village côtier de Galice, en 1975, un enfant assiste à l’incendie criminel de sa maison et au meurtre
de son père. En 2005, à Barcelone, l’adulte qu’il est devenu semble avoir enfreint toutes les règles éthiques et morales qui avaient présidé à son entrée dans la police. Il a battu (presque) à mort un entrepreneur sans histoire et reste obstinément muet sur les raisons de son acte. Atteint d’une maladie incurable, il revient sur les terres où il est né. Pour déterrer le passé et venger sa triste enfance ? Ou pour affronter ses vieux démons et trouver le repos de l’âme ? Trente années défilent alors, qui voient des hommes chasser en meute pour garder leurs secrets, des serments d’amitié se briser contre l’intérêt supérieur du clan, la “blanche” mexicaine remplacer le bourbon irlandais de contrebande, des hommes puissants cachés
derrière des masques de loup abuser d’enfants rêveurs, et un tueur à gages aux yeux noirs accomplir son office avec une éblouissante humanité.
Car “personne sur cette terre n’est innocent, personne n’oublie, personne ne pardonne”.

 

 

9 mai 2025

A retardement - Franck Thilliez - Fleuve Noir

 

Sharko est de retour !

 

Même si je n'aime pas forcément tous les romans de Franck Thilliez, j'avoue les lire à chaque parution.

Il en va de même pour la série consacrée à Sharko dont je n'ai pas aimé toutes les enquêtes. Mais cette fois-ci il faut admettre que "A retardement" est un excellent opus. 

 

On retrouve, comme très souvent chez l'auteur, un aspect scientifique très marqué, ici médical et psychiatrique puisque le thème de ce roman est la schizophrénie.

A l'image du roman "A l'intérieur" de Jodi Picoult (chronique disponible sur le blog) qui place le lecteur dans le corps d'un enfant autiste, Franck Thilliez invite le sien à entrer dans l'esprit torturé de plusieurs schizophrènes. A l'image de Sharko qui a été en proie à ses propres démons dans une précédente enquête, cette fois-ci c'est Nicolas Bellanger, leur collègue, papa célibataire après le décès de sa compagne, qui sombre de plus en plus.

 

Une enquête sur plusieurs meurtres perpétrés par des malades schizophrènes, sans aucun antécédent pour certains, va permettre à l'équipe de Sharko de mieux appréhender cette maladie mentale et leur permettre de réaliser que ces hommes et ces femmes sont peut-être, avant tout, des victimes, qu'ils et elles sont en souffrance.

 

Comme toujours dans les romans de cette série, c'est très violent, parfaitement rythmé et particulièrement bien ficelé quant au scénario pour le moins tortueux.

On apprend toujours également une foule de choses que j'ai toujours la curiosité de vérifier ensuite et qui ne sont pas franchement faites pour me rassurer...

 

Quoi qu'il en soit, ça se lit toujours aussi bien et aussi vite. Même si Sharko est quand même un peu (beaucoup) vieillissant, on aimerait bien une autre enquête avant la retraite.

 

Résumé éditeur :

Unité pour malades difficiles de Chambly. Un nouveau patient est accueilli. Délirant, sans papiers, inapte à la garde à vue, celui-ci a poussé sans raison un passager sur les rails et prétend " fuir des vers ".
Seine-Saint-Denis, à cinquante kilomètres de là. Sharko et son équipe découvrent le corps d'un quinquagénaire sauvagement assassiné près de son lit. Chez lui, aucune empreinte digitale ni trace d'ADN, pas même les siennes.
Qui sont ces deux hommes ? Quelles sont leurs histoires ?

5 mai 2025

Les oreilles de Buster - Maria Ernestam - Actes Sud Babel

 

Traduction de Esther Sermage.

 

Je ne sais pas vous mais parfois un titre, une couverture, accrochent mon attention. Comme je le fais souvent avec certaines maisons d'édition, je vais regarder leur "fond" sur leurs sites internet respectifs et je passe parfois plus d'une heure à lire chaque résumé. En ce qui concerne Les oreilles de Buster c'est le trio résumé/couverture/titre qui m'a convaincue d'acheter ce roman qui, pourtant, est bien loin du thème habituel de mes lectures.

 

Ici, pas de roman noir, pas d'enquête policière, pas de tueur (quoi que), pas de fantastique.

Par contre, vous y trouverez de l'amour, de l'amitié, de la joie, de la douleur, du désespoir aussi.

 

Eva, pour faire plaisir à sa petite-fille qui lui a offert un joli carnet, passe ses nuits d'insomniaque à coucher sur papier ses "mémoires". Les premières phrases de ce récit sont "J'avais sept ans quand j'ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j'ai finalement mis mon projet à exécution".

Eva va revivre son enfance avec une mère qui l'a toujours rejetée. Eva, plus que d'être une enfant maltraitée, a été une fillette négligée, dans l'ombre d'une mère exubérante et foncièrement égoïste.

Avec Eva, le lecteur va revivre une enfance sans bonheur, une adolescence sans pilier pour montrer le chemin, un premier amour qui la marquera d'une façon indélébile.

 

On pourrait croire à un roman plat mais ce n'est rien de tout ça. On sourit souvent, on rit même parfois et on se prend à se moquer avec Eva de certains des personnages qui ont traversé sa vie. On souffre aussi pour elle et on apprend à détester cette maman qui n'en a jamais été vraiment une.

C'est superbement écrit et on ne s'ennuie à aucun moment.

Le final réserve même une révélation totalement imprévisible.

J'ai tellement aimé ce roman que j'en ai commandé deux de plus de cette autrice.

 

Et si je vous dit que Les oreilles de Buster a été récompensé par le Prix Page des Libraires, le prix du Festival Lire en poche et le grand prix des lecteurs de l'Armitière, je finis de vous convaincre de découvrir ce petit bijou ?

 

Gageons que le résumé éditeur vous convaincra :

Eva cultive ses rosiers. À cinquante-six ans, elle a une vie bien réglée qu'elle partage avec Sven. Quelques amies, des enfants, et une vieille dame acariâtre dont elle s'occupe. Pour se donner bonne conscience ? Le soir, lorsque Sven est couché, Eva se sert un verre de vin et écrit son journal intime. La nuit est propice aux souvenirs, aussi douloureux soient-ils. Peut-être aussi la cruauté est-elle plus douce lorsqu'on l'évoque dans l'atmosphère feutrée d'une maison endormie. Eva fut une petite fille traumatisée par sa mère, personnage fantasque et tyrannique, qui ne l'a jamais aimée et a toujours tout fait pour la ridiculiser.
Très tôt, Eva s'était promis de se venger. Et elle l'a fait, avoue-t-elle d'emblée à son journal intime.

 

2 mai 2025

Le livre des portes - Gareth Brown - Sonatine


Traduction de Julie Sibony

 

J'avais envie de quitter un peu le monde des thrillers et autres romans policiers pour lire un autre genre que j'apprécie beaucoup : la littérature fantastique.

Je ne pouvais pas mieux tomber avec Le livre des portes. 

 

C'est un petit pavé mais qui se dévore avec gourmandise tant le rythme reste incroyablement soutenu tout au long de ses presque 600 pages.

Pour tous les amoureux des livres, ce roman est un condensé de tout ce qui rend la lecture si magique.

 

Cassie, l'héroïne de ce roman, est libraire. Un soir, l'un de ses clients, très âgé, décède dans sa librairie en lui laissant en héritage un mystérieux livre, écrit dans une langue tout aussi mystérieuse. Cassie va vite découvrir que ce livre est magique et ouvre des portes vers le passé.

L'apprentissage des pouvoirs de ce livre va entrainer Cassie vers certains retours dans le passé qui vont lui chavirer le coeur et émouvoir bien des lecteurs.

Cassie va aussi découvrir que le livre des portes n'est pas le seul livre avec des pouvoirs et que certaines personnes en font la chasse avec des intentions plus ou moins innocentes et bienveillantes.

 

Cette histoire emporte le lecteur vers des infinis possibles car qui ne rêverait pas de pouvoir revoir des êtres chers ou avoir la possibilité de dire tout ce qu'il n'a pas eu le temps de dire à ceux qui ne sont plus là ?

 

Mais c'est aussi une flamboyante allégorie de tout ce que peut apporter la littérature.

Voyager dans le temps avec les romans historiques, vivre de grandes amitiés ou des histoires d'amour qui, pour une fois, finiraient bien. Pouvoir maitriser les éléments, ressentir de la joie en lisant un roman "feel-good", rire avec une comédie ou simplement se détendre, tout oublier, vivre mille vies.

Ce roman est rempli d'aventure, d'action, l'auteur s'amusant à faire et défaire les noeuds de son intrigue vers un final superbe.

 

Cette lecture a vraiment été un régal.

 

Résumé éditeur :

Cassie Andrews travaille dans une petite librairie newyorkaise. Elle mène une vie plutôt tranquille jusqu'au jour où un de ses clients décède en laissant derrière lui un ouvrage rempli d'inscriptions dont il allait lui faire cadeau, le Livre des Portes. Cassie et sa colocataire Izzy vont bientôt découvrir que cet ouvrage a un incroyable pouvoir. Grâce à lui, chaque porte s'ouvre à l'époque et à l'endroit que l'on désire. Les deux amies font alors la connaissance d'un homme, Drummond Fox, qui leur révèle l'existence d'autres livres magiques : le Livre de la Chance, le Livre des Illusions, le Livre de la Douleur... Autant d'artefacts qui, s'ils tombaient dans de mauvaises mains, pourraient s'avérer terribles. Leur mission est désormais claire : percer le mystère de l'origine de ces livres, et les réunir afin de les mettre à l'abri. Mais, dans l'ombre, une mystérieuse femme veille, avec d'obscurs desseins...

27 avril 2025

Everglades - RJ Ellory - Sonatine

 

Traduit par Etienne Gomez.

 

Ahhhh chaque année je l'attends avec beaucoup d'impatience le nouveau roman de R.J. Ellory !

Je n'ai encore jamais été déçue et chacun de ses nouveaux livres devient mon préféré.

Celui-ci ne fait pas exception et j'ai adoré chacune des pages de ce thriller à la sauce américaine.

 

Cette fois-ci, l'auteur nous emmène en Floride dans les si dangereuses Everglades, peuplées d'alligators qui semblent attendre l'imprudent qui oublierait qu'il se promène dans des marécages inhospitaliers.

Si en plus dans ce décor on y plante les murs d'une prison à haute sécurité dont certains des pensionnaires attendent l'application de leur sentence dans le couloir de la mort, l'ambiance est définitivement posée.

Et dans ce décor, un ancien flic, mis sur le banc de touche suite à une blessure, tombe amoureux de sa kinésithérapeute dont le père et le frère sont agents pénitenciers dans cette prison. Embauché lui aussi comme gardien dans cette prison, il se retrouve à devoir non seulement apprendre à gérer des pensionnaires dangereux mais aussi à accompagner les condamnés à mort jusqu'au bout, à assister à leur exécution, alors qu'une évasion et une mutinerie secouent les murs d'enceinte.

 

Abordant des thèmes comme les conditions de détention ou la peine de mort, R.J. Ellory traite également des conditions de travail du personnel pénitentiaire. C'est un sujet plus que d'actualité ces jours-ci en France avec des attaques répétées contre du personnel de certaines centrales. Les salaires insuffisants, les risques qui semblent négligés par les directions, le manque cruel de personnel, tout ceci peut entrainer certaines dérives de la part de ces fonctionnaires qui, faut-il le rappeler, ne sont ni juges ni parties.

 

Quant au thème de la peine de mort, certains passages sont durs, très durs, si durs qu'on a du mal à imaginer la réalité. Chacun a son opinion sur la peine capitale et à l'image, je pense, de bon nombre de personnes, Nelson, le personnage central de ce roman, hésite sur sa réelle position face à la peine de mort. Est-ce qu'un crime horrible mérite la mort du coupable ? Est-ce qu'il existe un risque d'exécuter un innocent ? Nelson se posera toutes ces questions et devra décider si ce métier est fait pour lui ou si cela va le changer jusqu'à en perdre la raison et la femme de sa vie.

 

Ce roman c'est encore un grand "Ellory" et je reste grande fan de cet auteur que j'ai eu la chance de rencontrer de nombreuses fois, de mener une rencontre avec lui lors d'une des éditions du salon de Lectoure (32).

J'attends déjà le prochain en trépignant d'impatience.

 

 

Résumé éditeur :

Août 1976. Garrett Nelson est shérif adjoint en Floride. Lors d'une arrestation qui tourne mal, il est grièvement blessé. C'en est fini pour lui du service actif. Suivant les conseils de sa thérapeute, Hannah Montgomery, il rejoint le père et le frère de celle-ci à Southern State, en tant que gardien au pénitencier d'État. Édifiée sur l'emplacement d'une ancienne mission espagnole située au beau milieu des Everglades, la prison est censée être d'une sécurité absolue. Et pourtant... Entre un étrange suicide et une curieuse évasion, l'instinct d'enquêteur de Nelson reprend vite le dessus. Dans ce milieu clos, cerné par une nature hostile, il va bientôt se rendre compte que les murs renferment des secrets aussi dangereux que bien gardés.

 

 

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