La Manufacture : toutes les couleurs du noir
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La Manufacture de Livres est une maison d'édition que j'affectionne tout particulièrement et depuis des années.
C'est la raison pour laquelle je suis ravie de découvrir une nouvelle collection, La Manuf. Les cinq premiers titres arrivent et certains de mes auteurs favoris de la maison inaugurent cette toute nouvelle collection.
Pour commencer j'ai choisi La dernière étape de Guillaume Guéraud ainsi que La petite fasciste de Jérôme Leroy.
Je commencerai par vous présenter La dernière étape de Guillaume Guéraud.
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Il y a du Tarentino dans ce roman terriblement original. J'ai tout simplement adoré.
Un règlement de compte a lieu dans un restau perdu au bord d'une route voyant peu de véhicules. On a l'impression d'arriver devant le Bagdad Café (vous avez la réf ?).
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Le lecteur va alors revivre la même scène, inlassablement, selon le point de vue de chacune des personnes se trouvant sur les lieux, vivants ou morts à la fin. Ça canarde à tout va, avec des ralentis littéraires bluffants. C'est un roman ultra "visuel", vous ne pouvez que vous représenter la scène dans votre esprit.
Je suis prête à parier que vous le lirez d'une traite comme je l'ai fait. Franchement un grand bravo à l'auteur, c'est original, millimétré avec brio.
Résumé éditeur :
Un rade paumé dans le Sud. Un vieil homme boit un thé, un flic tendu sirote un café, un routier à cran commande une bière, un homme impatient attend quelqu’un et une serveuse navigue entre les tables sans y croire. Jusqu’à ce que deux tueurs se pointent... Quinze coups de feu éclatent alors en moins de trois minutes. Rien ne se déroule jamais comme prévu même si tout est écrit d’avance. Hormis le chaos.
Ce roman décrit précisément chaque coup de feu comme un ballet nihiliste dont les victimes racontent leurs dernières heures.
Second roman que j'ai lu dans cette collection, La petite Fasciste de Jérôme Leroy.
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Jérôme Leroy je l'ai déjà lu à maintes reprises. Je me souviens encore d'un court roman que j'avais beaucoup aimé : La petite gauloise.
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Et ce n'est pas un hasard si le titre de sa nouvelle novella rappelle ce précédent roman. La petite fasciste pourrait être la petite soeur de la petite gauloise. On retrouve un personnage de jeune fille attachant, tiraillé entre son coeur et sa raison ou encore son éducation. Quand l'amour efface les préjugés qui, parfois, peuvent mener à la mort.
L'auteur place à nouveau son histoire dans une France en plein chaos politique, juste à pleine plus que ce que l'on subit actuellement. Dans ce texte rien n'est tout blanc ou tout noir mais on assiste bel et bien à un dégradé de croyance, d'opinions, de propagande.
J'ai encore cette fois été touchée par ce texte écrit avec cette écriture parfois un peu cynique mais toujours d'une acuité parfaite. L'auteur porte un regarde bienveillant sur ses personnages, leur passé et leur présent, leurs faiblesses et leurs forces dans ce climat politique qui ne nous laisse guère de chances.
Résumé éditeur :
Dans une France en plein chaos politique et social, qu’ont de commun une jeune militante flamande identitaire de vingt ans et un député socialiste qui va remettre son siège en jeu sans vraiment y croire ? Pas grand-chose apparemment. C’est compter sans l’amour qui frappe où il veut et quand il veut, même dans un pays en proie à une violence généralisée qui vient de loin…