Se cacher pour l'hiver de Sarah St Vincent
Traduit de l’anglais par Eric Moreau.
Pennsylvanie, un parc naturel au cœur de l’hiver, déserté de ses touristes.
Kathleen travaille dans le petit snack du Parc.
Daniil arrive à pied d’on ne sait où à la recherche d’un gîte pour la nuit.
Elle souffre d’anciennes blessures suite à un accident de voiture qui a coûté la vie à son mari.
Il est maigre et sans argent.
Elle a toujours vécu dans ce coin retiré où elle vit de sa grand-mère.
Il arrive d’Europe de l’Est.
Elle est pleine de rage et de rancœur.
Il est habité par la peur et la honte.
Mais ils ont en commun la littérature, les échecs et un passé lourd de secrets qu’ils ne peuvent partager.
Le temps d’un hiver, ils vont s’apprivoiser à coup d’aveux et de mensonges.
C’est une très belle histoire qui garde jusqu’à la fin une part d’ombre en ce qui concerne Daniil.
Le personnage de Kathleen est superbe. Cette jeune femme contient en elle tant de souffrance, de colère, de regrets, de rancune qu’elle en devient une sorte de martyr, victime de rejet, de violence, seulement coupable d’être toujours là pour les autres.
Celui de Daniil est volontairement plus flou, incernable.
Tout dans ce roman est voilé de secrets. Le lieu et son passé caché, la grand-mère de Kathleen, Martin qui travaille avec la jeune femme, tous ont un secret qui sera dévoilé au fil du récit.
L’auteure, avocate des Droits de l’Homme, nous parle ici de violences conjugales et familiales au travers de Kathleen mais aussi d’atteinte aux droits de l’Homme au travers de Daniil.
Dans un style tout en nuances et de façon subtile, Sarah St Vincent éveille la curiosité du lecteur pour amener ces deux thèmes et évoquer l’inacceptable que, finalement, les deux personnages principaux ont accepté, ont subi et tentent de se pardonner à eux-mêmes.
Dans un décor magnifique, Sarah St Vincent dévoile une histoire tragique superbement écrite.
4ème de couverture :
On a coutume de dire qu’il y a deux types d’histoires : celle où le héros part en voyage et celle où un étranger arrive en ville. Les derniers touristes se sont envolés depuis longtemps quand, ce jour de décembre 2007, « l’étranger » – Daniil – pousse la porte de l’auberge dans laquelle travaille Kathleen, au cœur du parc naturel. À son accent et son allure, il n’est à l’évidence pas d’ici, mais Kathleen, qui a choisi ce coin pour son silence, n’est pas du genre à jouer les indiscrètes. À seulement 27 ans, elle est veuve depuis quatre ans déjà, depuis l’accident de voiture qui a coûté la vie à son mari…
« L’étranger » dit être un étudiant ouzbek – rien ne le prouve, par contre contre il semble évident qu’il a peur, qu’il fuit quelque chose, quelqu’un. Les jours passent, se ressemblent, peu à peu une amitié se noue. Plus Kahtleen apprend des secrets de Daniil (« J’ai trahi »), plus il lui devient impossible de continuer à ignorer les siens. Et, pendant ce temps, le danger se rapproche…
Une histoire d’amitié et de violence, de trahison et de rédemption. Un pur roman noir, dans le décor grandiose des Blue Ridge Mountains.
L’auteure :
SARAH ST VINCENT a grandi en Pennsylvanie. Avocate spécialiste des droits de l’homme, elle s’est investie notamment auprès de victimes de violences domestiques. Elle travaille aujourd’hui pour l’organisation Human Rights Watch en tant qu’observatrice des politiques et pratiques de sécurité intérieure. Se cacher pour l’hiver est son premier roman.
On a coutume de dire qu'il y a deux types d'histoires : celle où le héros part en voyage et celle où un étranger arrive en ville. Les derniers touristes se sont envolés depuis longtemps quand, ce jour de décembre 2007,
https://www.delcourt-litterature.fr
Editeur : Delcourt littérature (octobre 2020)
ISBN : 978-2413029991