La valse des damnés de Philippe Chlous
En 2019, La Manufacture de Livres fêtait ses 10 ans. Pour l’occasion, Pierre Fourniaud, l’éditeur, avait choisi de republier et donc de remettre en avant quelques-uns des titres qui ont fait ce que la maison d’édition est devenue : une maison dénicheuse de talents, une incontournable pour qui veut lire « autre chose ».
Et pour cette occasion avait été réédité le premier roman de Philippe Chlous : Les vents barbares. C’est là que j’avais eu un coup de foudre pour le texte mais aussi pour l’écriture magnifique que sait si bien manier l’auteur.
Ce printemps, La Manufacture de Livres propose un deuxième roman : La valse des damnés.
Ici nous nous projetons au XIXème siècle. Un homme richissime agonise mais avant de s’éteindre souhaite revoir ses deux enfants afin de les informer de l’héritage qui les attends et de tous ceux qui veulent leur perte.
Emilie, sa fille, est une artiste un rien bohème. William, son fils, fréquente les milieux les plus sombres de la capitale et adhère aux idées qu’on qualifiera plus tard de nazisme.
Emilie est bientôt enlevée. Pour quelle raison ? Rançon ? Pression sur le frère ? sur le père ?
En pleine affaire Dreyfus, dans une mouvance antisémite d’une puissance inimaginable, Philippe Chlous trame une énigme à multiples facettes dans un Paris divisé qui semble un terrain dangereux où règnent la haine, la violence.
Parsemé d’informations historiques sur l’époque, nous faisant croiser tous les grands de ce monde qu’aucun de nous n’a connu, qui n’existe que dans les livres d’Histoire ou dans les films, Philippe Chlous redonne vie à ces acteurs de notre passé qui ont aussi contribué à construire celles et ceux que nous sommes aujourd’hui et le milieu politique actuel dans lequel nous évoluons.
C’est aussi passionnant que son précédent roman, sur plein d’aspects.
A lire absolument !
Résumé de l’éditeur :
1898. Dans sa maison de l’Upper East Side, James Harding se meurt. Ses ennemis et ses associés sont aux aguets. Il ne reste que peu de temps au millionnaire pour régler sa succession et pour cela, il a besoin de Samuel Sullivan. Ce détective, ancien compagnon d’armes, devra se rendre à Paris pour y chercher les deux enfants d’Harding. La tâche ne s’annonce pas simple dans cette France où les altercations liées à l’affaire Dreyfus ont conduit le pays au bord de la guerre civile. Le fils, William, s’est acoquiné avec de jeunes antisémites qui trouvent aux abattoirs de La Villette des hommes de main redoutables. La fille, Emilie, jeune idéaliste devenue la maîtresse d’un peintre juif, vient de disparaître mystérieusement et l’on craint pour sa vie. Cette affaire s’annonce bien plus complexe et dangereuse que le millionnaire ne l’avait laissé entendre.
A lire aussi :
Je vous l'ai déjà dit, La Manufacture de Livres fête ses 10 ans cette année et, pour l'occasion, réédite 10 de ses romans qui ont fait la maison d'édition qu'elle est aujourd'hui. En Avril, ils nous ont proposé de découvrir, ou redécouvrir, un roman magnifique. Les Vents Barbares est une époustouflante fresque historique.
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Un pâle rayon de soleil frappe le voilage usé, baignant la chambre d'une douceur orangée. Elle n'est pas morte. Sa tête glisse imperceptiblement sur le côté. Ses épaules retombent lentement. Ses sourcils se détendent, gommant progressivement les rides les plus dures de son visage anguleux.
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