Un monde en feu d'Emma Viskic
Traduction de Charles Bonnot.
Un monde en feu est le second roman d’Emma Viskic mais aussi la suite de Resurrection Bay dont je vous avais parlé l’an dernier ici :
Traduit de l'anglais par Charles Bonnot. Aujourd'hui, nous partons en Australie avec Resurrection Bay d'Emma Viskic. Malgré un ou deux petits défauts dont je reparlerai plus loin, c'est un vrai bon polar parmi les classiques du genre.
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Dans ce deuxième volet, prenant place peu de temps après la fin de Resurrection Bay, nous retrouvons les personnages après le final, une fois leurs blessures pansées.
Ça sera le seul point faible de ce polar. Il est quasiment obligatoire d’avoir lu le premier pour pouvoir situer les personnages et comprendre toutes les allusions et références au précédent roman.
Je ne vais donc pas vous parler des personnages, au risque d’éventer une partie de l’intrigue du premier volet.
En revanche je peux vous dire que les défauts que j’ai pu notifier lors de la chronique de Resurrection Bay ont été gommés, corrigés. Ici, l’auteure s’attache d’avantage aux personnages, leur donnant plus de charisme, plus de substance. Même chose pour les décors, plus ancrés, plus détaillés avec tout l’environnement qui va autour.
Nous retrouvons donc Caleb, ce privé malentendant qui lit sur les lèvres et est bien handicapé quand les gens l’oublient. Loin d’utiliser ce handicap pour augmenter le capital sympathie du personnage qui n’en a aucun besoin, l’auteure en fait un atout qui rend Caleb imperméable à tout ce qui pourrait polluer son enquête.
Il assiste à la mort d’une jeune femme qui tentait de lui parler en langue des signes. Quand il découvre qui elle est, son enquête le ramène chez lui, à Resurrection Bay, et l’oblige à enquêter sur des personnes qu’il connait, pour certaines, depuis qu’il était tout gamin.
Sans son ancienne associée, sans son ex-femme, Caleb se retrouve face à des flics infiltrés, des daronnes puissantes, des junkies déjà presque morts et des incendies qui approchent inexorablement.
Le tout donne un excellent polar même s’il est difficile de se démarquer dans ce genre en ce qui concerne les intrigues. Emme Viskic y parvient quand même en partie grâce au personnage de Caleb qu’elle a créé.
Rarement dans les livres, les personnages de flics sont parfaits, des héros super men. Ils sont rarement clean question drogue et/ou alcool, ils sont souvent divorcés et névrosés. Malheureusement Caleb n’échappe pas aux clichés mais peu importe, c’est un personnage dont on se souvient, même plus d’un après avoir lu le premier tome de la série.
A découvrir chez Seuil, collection Cadre Noir (novembre 2021).
Résumé de l’éditeur :
Caleb n'a pas pu sauver cette femme qui lui a adressé un dernier message en langue des signes avant de mourir quasiment dans ses bras, après avoir été agressée en pleine rue. Pourquoi avait-elle son nom écrit sur un bout de papier ? Caleb va rapidement suivre une piste qui le conduit à nouveau dans sa ville natale, Resurrection Bay, tout près de Melbourne. La ville est en alerte rouge incendie et brûle déjà sous les tensions raciales qui ne cessent d'augmenter.
Perdu sans sa partenaire Frankie qui l'a trahi, déchiré par son amour pour son ex-femme qui le tient à distance, Caleb sera prêt à tout pour rendre justice une fois encore, même seul.
L’auteure :
Emma Viskic, clarinettiste professionnelle et professeure de musique, est désormais une auteure australienne de renom. Resurrection Bay l'a propulsée en tête des ventes dans son pays puis en Angleterre après qu'il a remporté le Ned Kelly Award en 2016 ainsi que le Davitt Award dans trois catégories.
Elle a étudié la langue des signes australienne (Auslan) pour concevoir son personnage principal, Caleb, que l'on retrouvera dans deux autres volumes.