Chère petite de Romy Hausmann
Traduit de l’allemand par Stéphanie Lux.
Voici un roman qui se révèle plus intéressant par sa forme que par son fond.
En effet, il est question ici de séquestration. Une jeune femme est enlevée par un homme qui l’oblige à se comporter comme son épouse et comme la mère de ses deux enfants. Elle semble avoir pris la place d’une précédente victime dont il ne reste aucune trace : Lena.
Ce thème est un classique du genre pour les thrillers dits psychologiques qui n’ont plus grand-chose à apprendre à leurs lecteurs.
Sauf qu’ici la forme est plus rare et surtout plus intéressante.
Plusieurs points de vue s’offrent au lecteur de l’intrigue.
Il y a le point de vue des parents de Lena qui, alors qu’ils reprennent enfin espoir de retrouver leur fille, découvrent à l’hôpital une jeune femme disant s’appeler Léna mais qui n’est pas leur fille. Alors que le père, Matthias, renonce et décide de se résigner à la perte définitive de sa fille, Karin, la mère reçoit un sursaut de combativité afin de découvrir la vérité.
Celui de Lena/Jasmin bien-sûr. Après avoir été enlevée, elle se retrouve à devoir (sur)vivre auprès d’un homme et de ses deux enfants, Hannah et Jonathan. Elle comprend très vite qu’elle a pris la place d’une autre, Léna, disparue, une autre victime et la mère des deux enfants. Elle tente de comprendre les comportements des enfants tout en gardant l’espoir de pouvoir s’enfuir.
Et enfin celui de Hannah, la fille du ravisseur et de Léna. Gamine étrange, parfois flippante, qui s’est tenue aux côtés de Léna puis de Jasmin pendant leur captivité. Hannah qui détient la vérité mais en est-elle consciente ? A-t-elle été comme formatée ?
N’allez pas chercher un rythme trépidant ou des scènes « à couper le souffle » dans ce texte. C’est un roman qui aborde quasiment uniquement l’aspect psychologique des personnages. Ça peut paraître un peu long parfois, voir lassant quand on a l’impression que ça n’avance pas ou que c’est du « déjà vu ». C’est vrai pour des grands lecteurs qui ont mangé du thriller psychologique à toutes les sauces.
C’est donc un roman intéressant sans être original par son thème. La qualité littéraire reste et pour un premier roman c’est déjà un très bon niveau.
4ème de couverture :
Une cabane sans fenêtres au fond des bois. La vie de Lena et de ses deux enfants suit les règles édictées par le père : repas, passages aux toilettes, temps d’étude, tout est strictement programmé à heure fixe et méticuleusement respecté. L’oxygène est distribué par un “système de circulation”, la nourriture exclusivement fournie par le père. Il protège sa famille des dangers du dehors et s’assure que ses enfants, conçus et nés en captivité, auront toujours une mère pour veiller sur eux.
Un jour, Lena parvient à s’échapper – mais le cauchemar continue. Il semble que son bourreau veuille à tout prix récupérer ce qui lui appartient… Alors vient la question de savoir si cette femme est réellement Lena, celle qui a disparu sans laisser de traces quatorze ans plus tôt.
L’auteure :
Romy Hausmann, née en ex-RDA en 1981, est devenue rédactrice en chef d’une chaîne de télévision à l’âge de vingt-quatre ans. C’est dans ce cadre qu’elle a rencontré des victimes de tous horizons, dont elle a raconté les histoires. Depuis la naissance de son fils, elle travaille en freelance pour plusieurs programmes télévisés. Chère petite est son premier thriller.
Une cabane sans fenêtres au fond des bois. La vie de Lena et de ses deux enfants suit les règles édictées par le père : repas, passages aux toilettes, temps d'étude, tout est strictement programmé à heure fixe et méticuleusement respecté. L'oxygène est distribué par un "système de circulation", la nourriture exclusivement fournie par le père.
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