La proie de Deon Meyer
Traduit de l’Afrikaans par Georges Lory.
Il est des auteurs qui sont des « valeurs sures » pour tous les amateurs de polars où les scènes d’action sont au rendez-vous. Deon Meyer en fait partie et La proie ne déroge pas à la règle.
L’auteur est un des auteurs favoris des français et il en joue avec une des deux facettes de ce roman. En effet, Daniel Darret est un ancien porte-flingue ayant œuvré dans son pays d’origine, l’Afrique du Sud, mais aussi auprès des russes du KGB et de la Stasi allemande. Il est bien décidé à se faire oublier et tente de se fondre dans la masse à Bordeaux jusqu’à ce que son passé revienne à ses bons et mauvais souvenirs. Rien de bien original me direz-vous ? C’est vrai. Mais Deon Meyer a l’art et la manière de le faire passer et nous donner presque l’impression de « jamais lu ». Il en profite pour nous décrire des rues et des quartiers de la ville. C’est un peu cliché mais ça fonctionne.
L’autre partie de ce roman se passe par contre au Cap où la brigade des Hawks, sorte d’unité d’élite de la police, enquête sur la mort d’un homme, défenestré d’un train de luxe, jusqu’à ce qu’ils approchent un peu trop de la vérité et qu’on leur demande de classer l’affaire.
De là, Deon Meyer nous offre un tableau peu glorieux de son pays, en proie à une corruption du haut au bas de l’échelle. On en apprend beaucoup de la période de l’Apartheid et de celle qui a suivi avec le retour de Mandela.
Les personnages, qu’il s’agisse de Daniel ou des membres des Hawks, Benny et Vaughn, n’ont plus guère d’illusions concernant ceux qui dirigent ce pays, la corruption donc, mais aussi l’exploitation à outrance, leur pays qui se monnaye, leur fierté et leur honneur perdus et qu’ils essaient tant bien que mal de retrouver.
Et si Daniel sait depuis longtemps que quoi qu’il puisse faire, tout est déjà écrit et qu’on n’échappe pas à son passé, Benny et Vaughn, eux, continuent à se battre pour prouver que tout le fruit n’est pas pourri.
Tout ça, c’est ce qui, finalement, constitue un excellent polar : de l’action, des personnages sympathiques et un message.
Pour ma part, c’était un vrai plaisir de lecture.
4ème de couverture :
Au Cap, Benny Griessel et Vaughn Cupido, de la brigade des Hawks, sont confrontés à un crime déconcertant : le corps d’un ancien membre de leurs services, devenu consultant en protection personnelle, a été balancé par une fenêtre du Rovos, le train le plus luxueux du monde. Le dossier est pourri, rien ne colle et pourtant, en haut lieu, on fait pression sur eux pour qu’ils lâchent l’enquête.
À Bordeaux, Daniel Darret, ancien combattant de la branche militaire de l’ANC, mène une vie modeste et clandestine, hanté par la crainte que son passé ne le rattrape. Vœu pieux : par une belle journée d’août, un ancien camarade vient lui demander de reprendre du service. La situation déplorable du pays justifie un attentat. Darret, qui cède à contre cœur, est aussitôt embarqué, via Paris et Amsterdam, dans la mission la plus dangereuse qu’on lui ait jamais confiée. Traqué par les Russes comme par les services secrets sud-africains, il ne lâchera pas sa proie pour autant…
Extrait disponible ici :
L’auteur :
Né en 1858 à Pearl, en Afrique du Sud, Deon Meyer a écrit 12 best-sellers traduits dans trente pays. Il a été journaliste, rédacteur publicitaire et stratège en positionnement Internet avant de se lancer dans le polar, juste après la fin de l'Apartheid. Il aime la moto et la France, qu'il visite souvent. Il vit à Stellenbosch, région viticole des environs du Cap.
Editeur : Gallimard (Août 2020)
Collection : Série Noire
ISBN : 9782072857751
Au Cap, Benny Griessel et Vaughn Cupido, de la brigade des Hawks, sont confrontés à un crime déconcertant : le corps d'un ancien membre de leurs services, devenu consultant en protection personnelle, a été balancé par une fenêtre du Rovos, le train le plus luxueux du monde.
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