Le Loup d'Hiroshima de Yûko Yuzuki
Possession illégale d’armes à feu, trafic de cannabis et de méthamphétamine, paris clandestins… Dans notre secteur, les gangs commettent un grand nombre de délits au quotidien et leurs rivalités sont fréquentes. Ces individus troublent l’ordre public et menacent la sécurité.
Ainsi commence ce polar nippon de la toute nouvelle maison « Atelier Akatombo » qui, avec cette première traduction, souhaite se consacrer à la fiction japonaise.
Roman paru au Japon en 2015, ce polar est un très bon représentant du genre sans pour cela faire dans l’originalité, si ce n’est sa touche d’exotisme pour les lecteurs plus habitués aux romans policiers français ou anglo-saxons. Et effectivement, c’est cette touche exotique qui fait que c’est un polar vraiment plaisant et intéressant puisqu’au lieu de mafieux je dirais « classiques », nous avons ici des yakusas que leur réputation précède.
Très organisés et hiérarchisés, Odani, Takii, Kakomura et Irako, ces gangs asiatiques n’en sont que plus dangereux et plus efficaces. Guerre des gangs, meurtres, disparitions, vengeances jalonnent ce polar musclé.
La police nipponne, représentée ici par Ôgami et Hioka, respectivement commandant et lieutenant, entre elle aussi en guerre contre certains gangs. Ici aussi on retrouve les codes du genre avec un flic plus âgés au passé pour le moins louche et son subordonné, plus jeune, encore tout imprégné des règles qu’on lui a enseigné en école de police.
Se croisent également de nombreux gangs de yakusas, on découvre une partie de leur code d’honneur mais aussi leurs trafics sans scrupules.
Au-delà de la trame policière, l’auteure nous dépeint aussi une police corrompue, flirtant avec des chefs de gangs, les manipulant parfois pour obtenir un semblant de calme sur les différents territoires contrôlés par les yakusas.
Il en ressort, pour moi, un très bon polar qui permet de se familiariser avec le système policier japonais ainsi qu’avec la hiérarchie qu’il peut exister au sein des gangs yakusas. Vraiment intéressant.
4ème de couverture :
Juin 1988. Préfecture d'Hiroshima.
Le commandant Ôgami a la réputation d'être l'un des meilleurs enquêteurs du Japon. Mais selon la rumeur, il serait trop proche des yakuzas. Sa hiérarchie le trouve ingérable, pourtant elle ne peut se passer de lui. Surtout au moment où une nouvelle guerre des gangs menace, après la disparition du comptable d'une officine de prêt dirigée par la pègre.
Sur la côte nord de la Mer intérieure, l'été est un étouffoir et la tension monte vite entre bandits d'honneur et truands vicieux. C'est dans ce contexte périlleux que le jeune lieutenant Hioka est propulsé adjoint du commandant.
Il découvre rapidement que l'image de loup solitaire d'Ôgami est justifiée. Ses méthodes sont très personnelles voire brutales et il ne lâche jamais sa proie. Le commandant va d'emblée créer une relation de maître à disciple avec sa nouvelle recrue et l'entraîner dans une course contre la montre. Mais n'est-il pas déjà trop tard?
Quand un apprenti gangster est assassiné, la tension monte d'un cran dans le monde yakuza. Ôgami parviendra-t-il à éviter le bain de sang ? Quel secret le lie à la belle Akiko, hôtesse d'un bar-restaurant de nuit ? La corruption est-elle vraiment où on l'imagine ?
Hioka, candide au pays des coups tordus et témoin de tous les instants, n'aura d'autre choix que de s'engager dans un rude voyage initiatique dont personne ne sortira indemne.
L’auteur :
Née en 1968, Yûko Yuzuki vit dans la préfecture montagneuse de Yamagata, au nord du Japon. Auteur d'une douzaine de romans, récompensée par plusieurs prix littéraires, elle connaît un succès grandissant dans son pays. Le loup d'Hiroshima est son premier roman traduit en France.
Editeur : Atelier Akatombo (Harmonia Mundi Livres)
ISBN : 9782379270017
18 €
Traduction (Japonais) Dominique et Franck Sylvain