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EVADEZ-MOI
13 février 2018

Supernormal de Robert Mayer

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Afin d’éviter une déception post Bryan Reardon (voir chronique précédente), j’ai voulu changer de genre et rire un peu. J’ai jeté mon dévolu sur Supernormal de Robert Mayer.

David Brinkley est un super héros venu d’une planète lointaine. Avec ses potes Superman, Batman, Robyn, Wonderwoman et les autres, ils protègent donc les américains des accidents et des méchants en tous genres. Précisons cependant, même si tout le monde a dû le remarquer, que les super héros n’officient qu’aux US et qu’ils n’ont jamais œuvré en Europe ou ailleurs…

Donc David est un super héros qui, hélas, est devenu super normal, pour son plus grand désespoir. Il a pris du bide, s’est marié, a des enfants, un boulot pépère dans un journal. Il a surtout ses pouvoirs en berne.

Mais quand une vague de violence s’abat sur New York et qu’on lui demande son aide, David renfile (difficilement) son justaucorps, ses bottines, sa cape et son masque. Il faut dire que tous les autres supers héros sont morts ou en maison de retraite pour super héros.

 

Donc voilà, j’ai voulu changer de genre pour rire un peu et je dois dire que ce roman était parfait.

Robert Mayer tourne en dérision gentiment les comics, un peu à la façon d’un Deadpool.  Mais ils restent sympas nos super héros. David alias Indigo est un peu maladroit à récupérer ses pouvoirs.

Mais l’auteur nous entraîne dans une histoire 100% comics tout en passant en revue toute une époque des 60’s au milieu des années 70. On croisera donc Marilyn, on parlera de JFK, de Martin Luther King, du Vietnam, de la ségrégation et de la lutte des noirs américains pour gagner reconnaissance. Tout cela se déroule sur fond de guerre froide. L’auteur s’amuse à insérer des personnages réels, les mélangeant, mêlant les noms ou les qualités. Il se moque de toute une époque qui n’a pas forcément été drôle pour son pays.

Son écriture est très imagée, comme si, en fait, on lisait les bulles d’un comics.

J’ai vraiment aimé, c’est drôle et intelligent, parfois cynique mais toujours très lucide comme ce passage que j’ai trouvé toujours d’actualité :

Je ne pouvais plus croire aux dieux, alors je me suis dit que je pouvais croire à l’humanité. Mais ce n’est pas possible. Ouvre les yeux. Tu veux jouer au héro, mettre des châtaignes aux voyous ? Et alors, qu’est-ce que ça change ? Les vrais problèmes sont ailleurs. Les vrais problèmes, ce sont les usines et leur fumée qui pourrissent l’air, c’est l’infinie procession de voitures, les cartels internationaux, les ventes d’armes, la pauvreté, la corruption institutionnalisée, le racisme, les millions de bébés qui crèvent de faim. Tu vas aller partout leur couper le zizi pour qu’ils arrêtent de faire des enfants ? Tu vas aller pulvériser les usines qui déversent le cancer dans nos rivières, dans notre nourriture, dans nos poumons ? Tu vas mettre en tôle tous les menteurs, tous les salopards qui sont au Congrés ou au Pentagone ? Tu devrais commencer par te demander comment faire pour les sauver, eux ! Après, tu pourras revenir et essayer de me convaincre qu’ils valaient la peine d’être sauvés.

Coup de chapeau également au traducteur, Francis Guèvremont, qui a ajouté foultitude de notes du traducteur pour nous démêler certains jeux de mots auxquels nous, simples mortels européens, sommes complètement hermétiques…

 

4ème de couverture :

David Brinkley est le plus grand des super héros. Mais il prend sa retraite, se marie, commence à perdre ses cheveux, à prendre du poids, et s'installe en banlieue. Une série de catastrophes décime alors la population de super héros. Plus personne ne peut sauver New York. David doit alors retrouver ses collants, sa cape et son masque. Psychanalyse hilarante de l'Amérique, Supernormal est le roman qui a révolutionné le monde des super héros, en le faisant entrer dans l'âge moderne. 
David Brinkley a été le plus grand des super héros. Mais il est difficile d'être et d'avoir été. Un jour, il prend sa retraite, se marie, commence à perdre ses cheveux, à prendre du poids, et s'installe en banlieue. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, quand une série de catastrophes décime la population de super héros disponibles pour sauver New York. Plus de Superman, plus de Batman. C'est David qui doit retrouver ses collants, sa cape et son masque pour sauver une Amérique qui doute, en pleine Guerre Froide. Le seul problème, c'est que notre héros est désormais un homme entre deux âges, dont les pouvoirs tombent parfois en panne, et qui se sent complètement dépassé par l'Amérique des années 70, avec son cortège de nouveautés. Il se lance quand même dans l'aventure, et nous emmène avec lui dans un thriller qui plonge avec humour dans les méandres d'une Amérique qui doute, après l'affaire du Watergate et la fin de la guerre du Vietnam. 

 

L’auteur :


Robert Mayer était un journaliste américain à succès, régulièrement primé pour ses reportages sur la ville de New York. En 1977, il publiait son premier roman, Supernormal.

 

Traduction : Francis Guèvremont

Editeur : J’ai Lu (10 janvier 2018)

Primo Editeur : Aux Forges de Vulcain (2 Février 2017)

Prix : 8 €

ISBN 9782290151204

 

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