Personne sur cette terre - Victor Del Arbol - Actes Noirs
Victor Del Arbol est un auteur dont je parle régulièrement, enfin disons plutôt de ses romans.
Ceux qui me connaissent savent que j'affectionne particulièrement la littérature espagnole.
Pour ceux qui ont déjà lu des romans de Victor Del Arbol, ils ne seront pas surpris de lire cette histoire imprégnée, encore une fois, des faits et méfaits perpétrés durant la guerre civile espagnole et les années qui ont suivi puisque une partie de cette histoire se déroule en 1975 quand la Galice était alors en pleine reconquête de son autonomie.
C'est un décor historique récurrent et qui devient peu à peu la "signature" de l'auteur.
Après les chefs d'oeuvre que sont La tristesse du samouraï ou encore La maison des chagrins, on a ici un roman noir moins dense et plus classique mais tout aussi prenant. Les personnages sont si bien mis en scène qu'on a l'impression qu'ils prennent vie. C'est toute une atmosphère comme sait si bien les créer Victor Del Arbol et il place son histoire dans un village perdu de Galice, un microcosme qui semble oublié de tous sauf des trafiquants. Les villageois ont toujours vécu ensemble comme cloisonnés si bien qu'ils se détestent autant qu'ils ont pu s'aimer. Les meilleurs amis d'hier ne sont pas forcément ceux d'aujourd'hui.
Comme souvent dans les romans et dans la vie, Julian, le personnage central, va se rendre compte que personne n'est ni un saint ni totalement démon et que son propre père n'est pas mort sans raison même si la raison ne justifie pas le crime.
Julian a assisté au meurtre de son père alors qu'il était enfant et revient trente ans plus tard dans son village natal. Il y retrouve ses amis d'enfance mais aussi certains des responsables de la mort de son père. Bien que les cadavres s'accumulent autour de lui, que les soupçons se tournent vers cet enfant devenu flic à Barcelone, il continue à chercher à savoir pourquoi son père a été exécuté par ses amis.
Drogue, trafics en tous genres, clans rivaux, trahisons sont les jalons de ce roman toujours construit avec talent même s'il reste bien moins foisonnant que d'autres romans qui relevaient plus de la saga mais tout aussi efficace.
C'est donc ici un polar captivant que signe Victor Del Arbol, entre Galice et Catalogne.
Traduction de Alexandra Carrasco.
Résumé éditeur :
Dans un village côtier de Galice, en 1975, un enfant assiste à l’incendie criminel de sa maison et au meurtre
de son père. En 2005, à Barcelone, l’adulte qu’il est devenu semble avoir enfreint toutes les règles éthiques et morales qui avaient présidé à son entrée dans la police. Il a battu (presque) à mort un entrepreneur sans histoire et reste obstinément muet sur les raisons de son acte. Atteint d’une maladie incurable, il revient sur les terres où il est né. Pour déterrer le passé et venger sa triste enfance ? Ou pour affronter ses vieux démons et trouver le repos de l’âme ? Trente années défilent alors, qui voient des hommes chasser en meute pour garder leurs secrets, des serments d’amitié se briser contre l’intérêt supérieur du clan, la “blanche” mexicaine remplacer le bourbon irlandais de contrebande, des hommes puissants cachés
derrière des masques de loup abuser d’enfants rêveurs, et un tueur à gages aux yeux noirs accomplir son office avec une éblouissante humanité.
Car “personne sur cette terre n’est innocent, personne n’oublie, personne ne pardonne”.