Les oreilles de Buster - Maria Ernestam - Actes Sud Babel
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Traduction de Esther Sermage.
Je ne sais pas vous mais parfois un titre, une couverture, accrochent mon attention. Comme je le fais souvent avec certaines maisons d'édition, je vais regarder leur "fond" sur leurs sites internet respectifs et je passe parfois plus d'une heure à lire chaque résumé. En ce qui concerne Les oreilles de Buster c'est le trio résumé/couverture/titre qui m'a convaincue d'acheter ce roman qui, pourtant, est bien loin du thème habituel de mes lectures.
Ici, pas de roman noir, pas d'enquête policière, pas de tueur (quoi que), pas de fantastique.
Par contre, vous y trouverez de l'amour, de l'amitié, de la joie, de la douleur, du désespoir aussi.
Eva, pour faire plaisir à sa petite-fille qui lui a offert un joli carnet, passe ses nuits d'insomniaque à coucher sur papier ses "mémoires". Les premières phrases de ce récit sont "J'avais sept ans quand j'ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j'ai finalement mis mon projet à exécution".
Eva va revivre son enfance avec une mère qui l'a toujours rejetée. Eva, plus que d'être une enfant maltraitée, a été une fillette négligée, dans l'ombre d'une mère exubérante et foncièrement égoïste.
Avec Eva, le lecteur va revivre une enfance sans bonheur, une adolescence sans pilier pour montrer le chemin, un premier amour qui la marquera d'une façon indélébile.
On pourrait croire à un roman plat mais ce n'est rien de tout ça. On sourit souvent, on rit même parfois et on se prend à se moquer avec Eva de certains des personnages qui ont traversé sa vie. On souffre aussi pour elle et on apprend à détester cette maman qui n'en a jamais été vraiment une.
C'est superbement écrit et on ne s'ennuie à aucun moment.
Le final réserve même une révélation totalement imprévisible.
J'ai tellement aimé ce roman que j'en ai commandé deux de plus de cette autrice.
Et si je vous dit que Les oreilles de Buster a été récompensé par le Prix Page des Libraires, le prix du Festival Lire en poche et le grand prix des lecteurs de l'Armitière, je finis de vous convaincre de découvrir ce petit bijou ?
Gageons que le résumé éditeur vous convaincra :
Eva cultive ses rosiers. À cinquante-six ans, elle a une vie bien réglée qu'elle partage avec Sven. Quelques amies, des enfants, et une vieille dame acariâtre dont elle s'occupe. Pour se donner bonne conscience ? Le soir, lorsque Sven est couché, Eva se sert un verre de vin et écrit son journal intime. La nuit est propice aux souvenirs, aussi douloureux soient-ils. Peut-être aussi la cruauté est-elle plus douce lorsqu'on l'évoque dans l'atmosphère feutrée d'une maison endormie. Eva fut une petite fille traumatisée par sa mère, personnage fantasque et tyrannique, qui ne l'a jamais aimée et a toujours tout fait pour la ridiculiser.
Très tôt, Eva s'était promis de se venger. Et elle l'a fait, avoue-t-elle d'emblée à son journal intime.