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EVADEZ-MOI
26 juin 2022

Le silence d'Ingrid Bergman de Denis Lachaud

bergman

 

 

Voici encore un roman que j’ai bien failli louper car sorti en collection « Littérature générale » chez Actes Sud. J’ai l’habitude de regarder les sorties Actes Noirs, plus rarement les sorties en littérature générale ne recevant pas les catalogues d’Actes Sud.

Ici ce n’est pas la couverture qui m’a intriguée mais plus le titre car Ingrid Bergman a été l’une des égéries d’Hitchcock.

Je suis donc allée voir de quoi cela pouvait bien parler.

Ingrid, de son vrai prénom Lone, suédoise d’origine, a été séquestrée pendant 40 ans par Roland qui l’a enlevée alors qu’elle avait tout juste 14 ans et était en vacances avec ses parents en France.

Rosalie, à laquelle, au début du roman, on donnerait à peine 8 ans, a en fait 35 ans. Elle est née « en captivité », fruit des viols répétés de Roland sur Ingrid.

Quand Roland est hospitalisé, puis incarcéré, elles vont toutes les deux devoir apprendre à vivre, à défaut de survivre.

 

Dans ce roman, on est très loin des clichés éculés des thrillers et polars de mauvaise facture. Point de scènes atroces, aucune descente en enfer, si ce n’est dans la cave pour rejoindre la « petite maison ».

Non, le thème de ce roman n’est pas le rapt en lui-même.

Denis Lachaud nous parle d’une femme brisée psychologiquement par un homme qui, après lui avoir retiré sa liberté, lui a volé son identité, un enfant, et toute sa vie de jeune fille et de femme.

Il nous présente Rosalie qui est née, a grandi en captivité.

Quand elles se retrouvent libres, elles ne connaissent pas l’extérieur, n’ont croisé, pendant 35 ans pour l’une, 40 ans pour l’autre que deux personnes, deux hommes. Et encore, Rosalie n’aura connu que son « père ».

Ce roman est très riche au niveau de la psychologie des personnages tout comme celle des situations. Rosalie et sa mère sont attachantes, elles sont touchantes.

L’auteur parvient sans peine à nous faire ressentir leurs émotions : la première sortie dans la rue, la première rencontre d’une inconnue, la découverte de leur vraie famille et enfin leur soif de vivre, de rattraper le temps, de refaire un jour confiance à un homme, d’apprendre à aimer et d’arriver aussi à se séparer.

C’est un magnifique roman à la lisière d’un roman noir et tellement différent de ce que proposerait un thriller.

A découvrir sans hésitation.

 

Résumé éditeur :

Une femme vit dans un pavillon caché au fond d’un jardin arboré.
Face à elle, son compagnon s’installe pour le petit-déjeuner, un certain Roland, qui paraît pointilleux : ses gestes, sa voix, sa façon de toucher les cheveux d’Ingrid, tout semble se produire selon un rituel auquel elle se plie à la perfection.
Au sol, un trait de peinture délimite l’espace de la cui­sine, le souligne. Un trait blanc que cette femme ne franchit jamais pour s’avancer dans le couloir le temps d’accompagner Roland chaque matin jusqu’à la porte d’entrée. Un trait qui semble tracé dans sa tête…
Ingrid reste à l’intérieur de la grande maison. Rosalie, leur fille, est avec elle. Autour de son lit des livres recouvrent les murs. Il n’y a pas de fenêtre dans sa chambre.
Que se passe-t-il dans la tête d’Ingrid, cette femme au léger accent nordique ? Pourquoi demeure-t-elle ainsi immo­bile, retenue, enfermée, empêchée ? Quel trouble relationnel peut ainsi régir deux vies jusqu’à l’invisibilité ?
Ce livre se situe au centre de cette énigme. Un roman inquiétant, des personnages envoûtants que Denis Lachaud interroge à l’extrême pour circonscrire l’ampleur et le rôle de la contrainte comme moteur ultime de la révélation de soi. Un roman vertigineux, en déséquilibre parfait sur le fil de la violence, fil blanc tel un trait silencieux, qui décons­truit l’individu tout en ouvrant en lui un passage insoupçon­nable vers le double jeu salvateur.

 

 

Le Silence d'Ingrid Bergman

Une femme vit dans un pavillon caché au fond d'un jardin arboré.Face à elle, son compagnon s'installe pour le petit-déjeuner, un certain Roland, qui paraît pointilleux : ses gestes, sa voix, sa façon de toucher les cheveux d'Ingrid, tout semble se produire selon un rituel auquel elle se plie à la perfection.Au sol, un trait de peinture délimite l'espace de la cui­sine, le souligne.

https://www.actes-sud.fr

 

 

 

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