Pour l’amour d’Elena de Yasmina Khadra fait partie de ces livres que j’ai achetés par instinct, en lisant la quatrième de couverture. Ces nombreux livres acquis mais auxquels je n’avais jamais accordé de temps pour les lire, occupée par des activités bénévoles chronophages et énergivores.

Je l’ai acheté en grand format mais je vous présente sa couverture en version poche, moins chère, et c’est tout aussi bien pour un roman aussi vite lu.

Pourquoi vite lu ? Même s’il n’est pas très épais, environ 300 pages, il est tellement prenant qu’on ne peut que le lire d’un seul coup.

Je l’ai dévoré en une journée.

L’auteur (oui sans « e » car un homme se cache derrière ce pseudo, pour ceux qui ne le sauraient pas) nous entraîne au Mexique. Tout commence dans un « pueblo » perdu dans le désert mexicain où vont être scellés les destins d’Elena et de Diego, amoureux depuis leur enfance, à présent à peine sortis de l’adolescence.

Elena est brutalement agressée sous les yeux de Diego qui ne tentera rien pour la sauver. Elle ne lui pardonnera pas, il ne se le pardonnera pas. Alors quand Elena s’enfuit, il se fait la promesse de la retrouver.

C’est à Juarez, une des villes les plus dangereuses du Mexique, que va le conduire sa quête, accompagné de son cousin Ramirez.

C’est alors l’occasion pour l’auteur de nous raconter, au travers des mots de Diego, narrateur de cette histoire, comme il est facile de succomber aux attraits et bénéfices à tirer des trafics, comme il est aisé de renoncer à sa part d’humanité dans un but proprement personnel, comme l’argent se gagne par poignées et se perd par liasses de 100 dollars. Juarez est un enfer sur Terre où les faibles n’ont aucune place, où les quartiers et les gens qui y vivent sont découpés en territoires sur lesquels règnent de vrais tyrans sanguinaires et où la police est tout simplement inexistante.

Certains ont pu comparer Pour l’amour d’Elena à un roman de Don Winslow mais je ne suis pas d’accord. La comparaison s’arrêtera au décor.

Pour l’amour d’Elena est un roman dur et violent mais reste une belle histoire d’un amour mort-né avec un personnage qui ne sombrera jamais tout à fait.

C’est superbement écrit.

C’est beau, prenant.

C’est violent mais on a lu pire.

Et comme les lumières de El Paso, de l’autre côté du fleuve, éclairent les abords de Juarez, la lueur d’un espoir de liberté, d’une nouvelle vie, atténue la noirceur de ce roman.

A déguster sans modération.

Résumé de l’éditeur :

Ils étaient les petits « fiancés » de l’Enclos de la Trinité, au fin fond du désert mexicain. Aux yeux de tout le village, ces deux-là se marieraient. Jusqu’au jour où leur route croise celle d’un inconnu. Sous les yeux de Diego pétrifié par la peur, l’homme viole Elena. Brise leur doux rêve. Tout, après ça, a eu un goût de poussière. Et quand la jeune fille est partie pour Juárez, Diego a hésité. Mais pour l’amour d’Elena il plonge, à son tour, dans l’enfer des cartels.