La maison des chagrins de Victor Del Arbol
Traduction de Claude Bleton.
Beaucoup d’entre vous le savent, j’ai fait partie pendant plusieurs années du staff de Toulouse Polars du Sud. Et quand on fréquente ce festival, on croise très souvent Victor Del Arbol.
J’en avais lu deux ou trois que j’avais plutôt appréciés : Le poids des morts, Les années Terribles, La tristesse du samouraï, Par-delà la pluie (que j’avais moins aimé).
On m’avait dit « La maison des chagrins est son meilleur ». Et bien, étant donné que je ne me fie qu’à mon avis personnel, il ne me restait plus qu’à le lire.
Je ne saurai pas vous dire si c’est son meilleur.
En tout cas, c’est celui que j’ai préféré, suivi de près par La tristesse du samouraï.
Il y a plusieurs raisons qui justifient ma préférence.
Tout d’abord, c’est une évidence, c’est ce que la majorité des lecteurs retiendront : l’histoire.
Mais cette histoire est si complexe que ça serait une gageure que de tenter d’en faire un résumé. C’est justement la deuxième raison qui fait que j’ai beaucoup aimé ce roman, la complexité de son scénario.
Je dois avouer que l’auteur m’a bluffée et a tout mon respect pour le brio avec lequel il a élaboré ce scénario, véritable puzzle dont toutes les pièces s’emboîteront à la perfection sans qu’il en manque une seule.
Pourtant, au départ, ce n’est pas gagné tant les personnages principaux et secondaires sont nombreux.
L’auteur parvient sans peine à leur donner à chacun la même importance, la même présence. Il dresse des portraits si différents et perfectionnés que le lecteur ne se perd pas un seul instant, le tout sans longueurs rébarbatives.
Comme dans tous les romans de Victor Del Arbol, le passé de son pays prend aussi une place importante. Les chagrins, les douleurs, les regrets et les rancœurs sont autant d’héritages ou de destins dont les personnages ne peuvent jamais réchapper.
C’est le style « Del Arbol » dans toute sa splendeur.
A lire absolument si ce n’est déjà fait.
Résumé éditeur :
Eduardo tente de survivre dans un appartement sans âme, grâce à l’alcool et aux psychotropes que lui prescrit la psychiatre chargée de sa réinsertion. Il vient de purger une peine de prison pour le meurtre du chauffard qui a tué sa femme et sa fille, voilà quatorze ans. Peintre autrefois coté, il gagne sa vie en exécutant à la chaîne des portraits anonymes que sa galeriste place dans les grandes surfaces. Un jour, celle-ci lui transmet une bien étrange commande : une célèbre violoniste lui demande de réaliser le portrait de l’homme qui a tué son fils. Elle veut pouvoir déchiffrer sous les traits de l’homme les caractéristiques de l’assassin. Unis dans la même douleur, la commanditaire et l’artiste ouvrent bientôt la boîte de Pandore, déchaînant tous les démons qui s’y trouvaient enfouis.
Le pinceau d’Eduardo met au jour une galerie d’êtres tourmentés, enfermés dans un drame qui a figé leur existence : un jeune Chinois androgyne qui fait commerce de son corps, un fils de combattant de l’OAS enrichi par le gaz et le pétrole d’Alger, un ex-agent de la police politique de Pinochet, un Arménien sans foi ni loi, une jeune fille abusée par l’amant de sa mère, un mercenaire soufi… Autant de personnages qui hantent la maison des chagrins, pris au piège d’une vengeance désespérée et d’un hasard qui n’est que l’autre nom du destin.
Eduardo tente de survivre dans un appartement sans âme, grâce à l'alcool et aux psychotropes que lui prescrit la psychiatre chargée de sa réinsertion. Il vient de purger une peine de prison pour le meurtre du chauffard qui a tué sa femme et sa fille, voilà quatorze ans.
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