La médium de JP Smith
Traduit par Karine Lalechère.
Il y a bientôt 18 mois je vous parlais du premier roman de JP Smith « La noyade ». C’est un thriller pas mauvais du tout envers lequel j’avais été plutôt sévère. En effet, loin de l’avoir oublié, j’ai aimé m’y replonger un peu lors des quelques références qui s’y rapportent dans « La médium ».
N’y voyez aucune suite, le scénario de La médium se déroule vingt ans après La noyade.
Kit survit d’une arnaque vieille comme le monde ou presque. Elle joue les médiums auprès de personnes ayant perdu, récemment ou pas, un être cher, leur assurant qu’elle peut entrer en contact avec les disparus. Kit a elle-même perdu son mari dix-huit ans auparavant dans l’effondrement des tours jumelles de New York. Sa fille, née après le décès de son époux, est hospitalisée depuis trois ans, dans le coma, à la suite d’un accident dans le métro alors qu’elle a été le témoin de la mort d’une jeune femme, tuée sur les rails du métro.
Peu à peu, elle se prend elle-même à son propre jeu et commence à avoir des « absences » alors que deux policiers sont sur ses traces dans le cadre d’une enquête pour fraude et abus de confiance.
Et là, vous vous dites « ok c’est du fantastique ». Certes. Tout comme dans son précédent roman, JP Smith jongle avec nos peurs ancestrales en distillant un peu de fantastique. Qui d’entre nous n’a pas eu peur des fantômes, au moins quand il était petit ? Maintenant, qui ne rêverait pas de pouvoir parler à ceux qui ne sont plus là, juste une fois, leur dire au revoir, leur dire qu’on les aime et qu’on ne les oublie pas ? C’est bien sur cette corde sensible que joue Kit dans le roman alors qu’elle ne souhaite qu’une seule chose, revoir son mari disparu.
Vous persévérez dans la critique en disant que c’est lu et relu ? oui, sûrement puisque c’est un thème récurrent dans les thrillers fantastiques.
Le scénario est cousu de fil blanc ? Pas forcément bien que le twiste final est éventé avant la révélation mais ce n’est pas grave parce que c’est un thriller prenant, grand public mais pas mauvais du tout. Pour ma part, j’ai passé un excellent week-end à le dévorer, ne boudant pas mon plaisir de revenir à mes premières amours de ces lectures qui détendent et laissent libre court à l’imaginaire.
A lire donc, ce roman c’est l’assurance de passer une ou deux bonnes soirées lecture.
Résumé de l’éditeur :
Kit Capriol a perdu son mari dans les attentats du 11-Septembre à New York. Leur fille Zoey est née neuf mois après le drame.
Aujourd’hui, actrice courant les castings, Kit doit payer les traites de l’appartement de Manhattan, et surtout les faramineuses notes d’hôpital de Zoey : un soir dans le métro, celle-ci, témoin d’un horrible accident, est tombée dans un coma profond dont elle n’est toujours pas sortie.
Kit mène donc une activité parallèle pour joindre les deux bouts : médium.
Elle sélectionne dans le New York Times, riche en nécros et avis de décès, ses cibles, qu’elle met en relation avec leurs chers disparus.
Et ça marche jusqu’au jour où la police s’en mêle…
Personne n’est vraiment qui il semble être dans ce roman démoniaque frôlant parfois le surréel. Frissons garantis, comme dans un film de Hitchcock.
J. P. Smith est né à New York, où il vit aujourd'hui. Il a passé de nombreuses années en Angleterre, où sa carrière d'écrivain a commencé. Noyade (Série Noire, 2020) a été son premier roman traduit en français.