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EVADEZ-MOI
29 octobre 2021

Milliame Vendetta de Bernard Munoz

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Sorti directement en format semi-poche chez Equinox, ce court roman de Bernard Munoz n’en est pas moins un concentré de noirceur.

Cette histoire, c’est exactement la boule à neige de la couverture.

Milliame est une ville que l’on devine française mais qui n’existe pas. Autant cette cité que l’espace-temps dans lequel elle évolue n’ont de réalité.

On sait qu’il y a eu une guerre, sans qu’on parvienne pour autant à se situer. Présent parallèle au nôtre, futur plus ou moins proche, ou encore ni l’un ni l’autre, impossible à déterminer, l’auteur ne laissant, volontairement, aucun indice tangible.

Mais, comme lorsqu’on secoue la boule à neige, des paillettes ou des flocons volent en tous sens, lorsque vous secouez un peu Milliame vous voyez s’envoler les espoirs, la justice, le bonheur, les jours heureux, la lumière, le soleil et la chaleur.

Il ne reste que des dealeurs, des prostituées, des junkies, des flics plus mauvais encore que n’importe quel gang ou mafia, des ex-flics sortant de prison, des fils qui détestent leurs pères, des hommes qui voient des fantômes et refusent de connaitre la vérité.

Alors retombent en flocons la haine, la vengeance, la violence et la mort.

Milliame, c’est un territoire bien trop petit pour deux hommes.

Valeria, ex-flic, qui traine comme un fardeau un père sénile qu’il déteste, lui aussi ancien flic. Comme si cela ne suffisait pas, il voit et parle à sa femme, sauvagement assassinée quelques mois auparavant, dans leur appartement. Sous le choc, Valeria a tout oublié de ce soir-là et s’assure que son amnésie avec des prises de Roxe, la drogue qui circule dans Milliame.

Caruso est un ancien flic. Il sort de prison après dix ans d’enfermement pour un braquage. Il sort avec la ferme intention de mener sa vendetta contre ses anciens complices qui l’ont laissé croupir en prison, le privant de voir grandir sa petite fille.

Les coups pleuvent, les armes crachent, les hommes pleurent. C’est un roman en rouge et noir rythmé par une écriture énergique faite de phrases courtes et percutantes. Les personnages sont tous très noirs à dominante masculine. Les femmes de cette histoire sont soit mortes, soit perdues, les hommes sont tous des salauds. Tout est très sombre sous ce dôme et l’atmosphère est pesante, son caractère oppressant renforcé par le sentiment qu’il n’y a plus rien d’autre au-delà des limites de la ville, que tout a sombré.

On est loin du roman « feel good » mais ce n’est pas ce que je recherche pour le moment et ce court texte contient tout ce qu’il faut pour en faire un excellent roman noir. Rien à jeter, rien à ajouter. Parfait, surtout pour un premier roman.

 

Résumé de l’éditeur :

Milliame est habitée par des pauvres types, des voyous, des flics patibulaires et des femmes perdues.

Dans le quartier de Malever, entre deux cachets de came, l'ex-policier Bernard Valéria tente de remonter la pente. Sa femme est morte dans une agression quelques mois plus tôt. Une amnésie partielle l'empêche de recoller les morceaux et de faire la lumière sur ce crime qui le hante jour et nuit. La vie n'est pas indulgente avec lui. L'état mental de son père, hospitalisé après un AVC, ne cesse d'empirer ; les coûts d'hospitalisation deviennent fous et Valéria doit trouver rapidement de l'argent.

Au même moment, Franck Caruso sort de QHS. Ripoux arrêté après un braquage raté, l'homme n'a qu'une seule idée en tête : retrouver les types qui l'ont envoyé en cellule. D'autres flics véreux – et des traîtres.

De cette vendetta, personne ne sortira indemne.

 

L’auteur :

Bernard Muñoz est né à Bordeaux. Il travaille comme technicien dans un bureau d'étude. Nourri de sa passion pour le roman noir, le cinéma et la SF, Milliame Vendetta est son premier roman.

 

En librairie le 28 octobre 2021 chez Equinox (les Arènes)

 

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