Traduit de l’italien par Anatole Pons-Reumaux.

En 2021, les éditions Gallmeister, jusque là uniquement dédiées à la littérature nord-américaine, ont décidé d’élargir leur horizon avec des auteurs d’autres pays et traduits d’autres langues.

Ainsi, on peut lire depuis le mois d’avril, l’excellent roman l’Ile des âmes de Piergiorgio Pulixi, jeune auteur sarde qui inaugure avec ce roman une série d’enquêtes menées par un duo détonant d’enquêtrices : Eva Croce et Mara Rais.

Eva est milanaise et a été mutée en Sardaigne après l’agression violente qu’elle a perpétrée sur un suspect dont elle assurait l’interrogatoire. Traumatisée par la perte de sa petite fille, elle a fui le passé comme elle fuit un sentiment de culpabilité.

Mara est une pure sarde mise au placard au service des affaires non élucidées après qu’elle a tenté de faire tomber son supérieur pour viol. Grande gueule, c’est une vraie lionne.

Elles sont réunies dans cette première enquête par un ancien policier, atteint d’une grave maladie, et qui veut résoudre l’enquête qui l’a hanté toute sa carrière : des crimes sacrificiels qui ont eu lieu 40 et 50 ans auparavant. Un nouveau crime paraissant rituel va donner un coup d’accélérateur à leur enquête.

Et cette enquête donne un parfait prétexte à l’auteur pour nous parler de certains rites et légendes de cette île restée sauvage dans certaines parties. Il nous explique les croyances ancestrales auxquelles certaines familles obéissent encore, certaines coutumes que l’on a bien du mal à comprendre si on n’est pas natif de cette belle île.

Quand on connait la Sardaigne et la Corse, ces deux îles ont beaucoup en commun. Un sulfureux passé de pirates, des mythes et des légendes, un désir d’indépendance farouche, une langue régionale, et une méfiance envers le continent, pour la Sardaigne, l’Italie.

La trame de l’histoire est sans réelle faille même si le lien entre les différentes affaires se révèlera assez mince si ce n’est par les leurs protagonistes.

L’auteur crée ici un duo de femmes que tout oppose à première vue et qui forme un binôme parfait dès la fin de ce premier volet de leurs enquêtes.

Ce roman est le premier de l’auteur et il maitrise déjà la plupart des ficelles qui font les excellents polars : un bon duo de flics, juste ce qu’il faut de sensationnel, un fond historique et/ou politique, pas de temps mort et des descriptions en dose idéale pour vous permettre de vous représenter le décor sans aucun souci.

Personnellement, j’attendrai avec impatience les suites prévues.

4^ème de couverture :

Depuis plusieurs décennies, la Sardaigne est le théâtre de meurtres rituels sauvages. Enveloppés de silence, les corps de jeunes filles retrouvés sur les sites ancestraux de l’île n’ont jamais été réclamés. Lorsque les inspectrices Mara Rais et Eva Croce se trouvent mutées au département des “crimes non élucidés” de la police de Cagliari, l’ombre des disparues s’immisce dans leur quotidien. Bientôt, la découverte d’une nouvelle victime les place au centre d’une enquête qui a tout d’une malédiction. De fausses pistes en révélations, Eva et Mara sont confrontées aux pires atrocités, tandis que dans les montagnes de Barbagia, une étrange famille de paysans semble détenir la clé de l’énigme.

L’auteur :

Piergiorgio Pulixi est né en 1982 à Cagliari dans le sud de la Sardaigne. Il a été libraire avant de se consacrer à l’écriture. Après une expérience d’écriture collective de romans noirs, il s’est lancé dans une saga policière en 4 volumes, primée par le prix Glauco Felici et le prix Garfagna. Il est aussi l’auteur d’une série intitulée I canti del male (Les Chants du mal). L’Île des âmes est son dernier roman, publié en 2019 par Rizzoli, et le premier traduit en France.

L'Île des âmes - Piergiorgio Pulixi - Éditions Gallmeister

Roman - Fiction ISBN 978-2-35178-249-1 Parution le April 1, 2021 544 pages - 25,80 Euros Trouver ce livre en librairie Depuis plusieurs décennies, la Sardaigne est le théâtre de meurtres rituels sauvages. Enveloppés de silence, les corps de jeunes filles retrouvés sur les sites ancestraux de l'île n'ont jamais été réclamés.

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