Les jardins d'Eden de Pierre Pelot
Parler du dernier roman d’un de ses auteurs favoris c’est compliqué.
Forcément quand on a ouvert le bouquin, on savait plus ou moins à quoi s’attendre.
Evidemment on se dit qu’il va peut-être lire la chronique et on espère être moins mauvaise que d’habitude.
Peut-être même qu’on risque de manquer d’objectivité.
Quand on ouvre un livre écrit par Pierre Pelot, on s’attend à quoi ? On se dit qu’on va être menée en bateau et malmenée au bout d’un certain nombre de pages. On se rappelle de La forêt muette ou d’Une autre saison comme le printemps ou encore Les chiens qui traversent la nuit. On sait très bien que sous le calme apparent des premiers chapitres se construit lentement un drame, se gonfle inexorablement la poche de violence qui forcément va éclater.
Dans Les jardins d’Eden ça sera forcément le cas et je ne vous raconterai pas un seul bout de l’histoire au risque de gâcher tout le plaisir mais surtout toute la tension qu’instille l’auteur tout au long des pages.
Je pourrais vous parler de Jip de retour chez lui après une longue convalescence pour voir sa fille et pour apprendre qu’elle a disparu depuis plusieurs mois.
Je pourrais vous parler d’Annie, surnommée Na, sa fille. A 18 ans, elle a perdu sa meilleure amie, Manuella, retrouvée à moitié dans les bois (au sens propre). Sa mère décédée, son père gravement malade, elle se retrouve seule et vit dans le camp qui est implanté sur le terrain d’un camping, au cœur duquel elle a grandi.
Je pourrais vous parler de Manuella, des jumeaux, de Titi, je pourrais. Mais je préfère laisser l’auteur vous les présenter.
Concernant le style du roman mais aussi du talent de l’auteur, ce ne sera pas un manque d’objectivité que de dire que Pierre Pelot est le seul auteur que je connaisse capable de placer une longue scène en plein orage, de vous en faire ressentir toute la force et la violence, sans jamais prononcer les mots d’éclair ou de tonnerre. Cette écriture est riche, magnifique et sait transformer n’importe quel moment somme toute banal en instants de lecture enivrants.
C’est un auteur qui arrive à surprendre même quand on sait très bien qu’il vous attend au détour d’un chapitre pour vous amener là où jamais vous n’auriez pensé arriver. Ça a encore une fois fonctionné avec cette histoire et ce personnage de Jip qui vous touchent et vous écorchent.
4ème de couverture :
Jip Sand est revenu de tout et surtout d’un sale cancer. Il est aussi revenu à Paradis, dans la ville et la maison de son enfance, pour se requinquer et retrouver sa fille, Annie dite Na, qui semble avoir disparu depuis plusieurs mois.
Paradis, sa clinique privée, ses eaux thermales et ses Jardins d’Éden. Mais aussi Charapak, l’envers du décor, la casse des Manouches, et le corps à moitié dévoré de Manuella, l’amie de Na, retrouvé dans les bois quelques années plus tôt.
Ce que Jip n’a pas cherché à élucider à l’époque, il veut le comprendre aujourd’hui. Pour Na. Pour savoir ce qui lui est arrivé.
Mais il y a des vérités plus mortelles que des maladies...
L’auteur :
Pierre Pelot est un type formidable, avec une pipe et des poils. Il fait partie de ces écrivains qui disposent d’une bibliographie impressionnante, et touche à tous les genres. Il a plus de 150 titres à son actif dont, entre autres : Delirium Circus (Denoël), Méchamment Dimanche (Héloïse d’Ormesson, Pocket), C’est ainsi que les Hommes vivent (Denoël, Livre de poche), Les chiens qui traversent la nuit (Rivages), Sous le vent du Monde (Denoël). Il est aussi l’auteur de L’été en pente douce (qui a été adapté au cinéma).
Jip Sand est revenu de tout et surtout d'un sale cancer. Il est aussi revenu à Paradis, dans la ville et la maison de son enfance, pour se requinquer et retrouver sa fille, Annie dite Na, qui semble avoir disparu depuis plusieurs mois. Paradis, sa clinique privée, ses eaux thermales et ses Jardins d'Éden.
http://www.gallimard.fr
Editeur : Gallimard (janvier 2021)
Collection : Série Noire
ISBN : 9782072894046