Une vie de poupée de Erik Axl Sund
Traduit du suédois par Rémi Cassaigne.
Je me familiarise peu à peu aux polars nordiques et j’avoue y prendre goût, surtout quand je lis un excellent roman comme Une vie de poupée.
Pour commencer, les prénoms des personnages sont prononçables et permettent d’identifier les personnages. C’est une chose qui me déplait beaucoup dans certains romans notamment les polars asiatiques ou d’autres romans nordiques que j’ai pu lire, quand on ne sait plus si le personnage est masculin ou féminin ou, pire, quand on ne se souvient plus de qui est qui. Quand ça arrive, je ferme le bouquin définitivement.
Ensuite, l’intrigue. Partant d’une enquête criminelle, une jeune fille défenestrée, le roman comporte une autre piste policière qui se focalise sur la pédophilie et pire encore, la porno pédophilie.
Les auteurs abordent non seulement ce thème révoltant mais aussi celui des réfugiés qui, ici les enfants, sont parfois l’objet d’un commerce d’êtres humains à leur arrivée sur une côté Européenne, puis dans tous les pays susceptibles de les « accueillir ».
Autant prévenir, ce roman comporte des scènes très explicites et doit être réservé à un public, si ce n’est averti, qui n’a pas l’âme sensible. On ne parle pas ici d’une débauche de scènes sanglantes…
On fait la connaissance d’un flic, Kevin, qui va être plus que malmené psychologiquement par cette double enquête, lui-même ayant été victime d’un oncle un peu trop affectueux alors qu’il avait 9 ans.
D’un côté du meurtre déguisé en suicide d’une adolescente sous l’emprise du Marionnettiste, pédophile insaisissable. De l’autre, la disparition de Mercy et Nova d’un foyer d’accueil. Mercy et Nova représentent les deux facettes du thème abordé.
Mercy est réfugiée. Elle a perdu toute sa famille sur l'embarcation qui devait les amener en Grèce. Escroquée par les passeurs, violée dans son pays et dans celui qui l’accueillera, l'Allemagne, elle apprend à survivre. Nova elle a été victime d’abus dans un cercle de proches. Elles fuient toutes les deux, se racontent leurs passés, comme deux mini Thelma et Louise, si jeunes, si détruites.
Pour résumer, c’est un excellent polar, très bien mené, mais violent et dur à lire parfois, effrayant car il montre qu’il existe des monstres qui n’ont vraiment plus rien d’humain, bien pire que ce que l’on pourrait imaginer.
A lire, vraiment.
4ème de couverture :
Tara est retrouvée sans vie au pied d’un immeuble. Quelque chose ne colle pas dans la thèse du suicide par défenestration. Et qui peut bien être la personne qui avait donné rendez-vous à la jeune fille la veille ?
Le détective Kevin Jonsson doit trouver celui qui, sous le surnom du Marionnettiste, utilise plusieurs identités pour se procurer des vidéos et photographies d’adolescentes. L’enquête mène Jonsson au cœur d’un réseau de prostitution et de pédopornographie, tout en le confrontant aux terribles secrets de son propre passé. Très vite, il est sur la trace de Nova et Mercy qui, après s’être enfuies d’un foyer pour jeunes filles où une autre adolescente est portée disparue, sont désormais recherchées et traquées. Peut-être l’ont-elles toujours été… Une chose est sûre : privées de leur innocence depuis bien longtemps, elles n’ont plus rien à perdre.
Les auteurs :
Erik Axl Sund est le nom de plume du duo formé par Jerker Eriksson (né en 1974) et Håkan Axlander Sundquist (né en 1965). Håkan est ingénieur du son, musicien et artiste. Ancien bibliothécaire de prison, Jerker est producteur du groupe électro-punk de Håkan, iloveyoubaby!. Erik Axl Sund a débuté sur la scène littéraire avec la trilogie Les Visages de Victoria Bergman, récompensée par le Special Award de la Swedish Academy of Crime Writers en 2012, et dont le premier volume a paru en Suède en 2010.
Actes Sud a déjà publié la trilogie “Les Visages de Victoria Bergman” qui comprend Persona (2013), Trauma (2014) et Catharsis (2014). Après Les Corps de verre (2015), Une vie de poupée est le deuxième volet indépendant d'une nouvelle trilogie autour du thème de la mélanco
Tara est retrouvée sans vie au pied d'un immeuble. Quelque chose ne colle pas dans la thèse du suicide par défenestration. Et qui peut bien être la personne qui avait donné rendez-vous à la jeune fille la veille ?Le détective Kevin Jonsson doit trouver celui qui, sous le surnom du Marionnettiste, utilise plusieurs identités pour se procurer des vidéos et photographies d'adolescentes.
https://www.actes-sud.fr
Editeur : Actes Sud (janvier 2021)
Collection : Actes Noirs
ISBN : 978-2330143732