Nos corps étrangers de Carine Joaquim
La Manufacture de Livres est une maison qui a le don de dénicher et de révéler des talents français.
Dans la lignée du très remarqué Ce qu’il faut de nuit, roman de Laurent Petitmangin, le magnifique Nos corps étrangers de Carine Joaquim parait en ouverture de cette nouvelle année.
L’autrice nous fait pénétrer dans la vie d’Elisabeth, Stéphane et Maëva.
Stéphane et Elisabeth ont décidé de tenter de sauver leur couple après l’infidélité de Stéphane en quittant Paris et en reconstruisant un foyer à la campagne.
Si Elisabeth s’adapte plutôt bien à sa nouvelle vie, au calme, Stéphane est rongé par les heures de trajet en RER pour aller travailler, par ses regrets.
Maëva, à peine 15 ans, est une ado arrachée à sa ville, à ses amis d’enfance. En pleine rébellion, à l’heure des premiers amours, elle ne va pas leur faciliter la tâche.
Tout cela pourrait paraître bien banal : un couple à la dérive, une ado insupportable, une ville de province, etc…
Oui mais c’est sans compter une superbe écriture et des personnages qui vont interroger sur le regard qu’on a sur les autres, les difficultés de scolarisation d’enfants souffrant de handicap, de l’accueil des migrants, tout un tas de choses qu’un exil champêtre ne peut pas régler et des questions qui sont parfois encore plus difficiles à appréhender en zone rurale qu’en zone urbaine.
Ainsi Stéphane est confronté aux aléas des transports en commun, à un amour sacrifié par loyauté envers sa femme qu’il n’aime plus.
Elisabeth, elle, doit affronter son dégout et sa haine envers celui qui l’a trahie, brisée.
Et Maëva, insouciante, égoïste comme le sont tous les ados, naïve aussi va devoir elle aussi faire face, de plus en plus tout au long du roman.
Une histoire poignante, qui parlera à chacun, et un final que personne ne peut envisager, j’en mets ma main à couper, mais qui prouve bien qu’on ne regarde pas ou qu’on regarde mal les personnes avec qui on vit, celles qu’on aime, ou que l’on croise chaque jour.
C’est dans l’improvisation, sans doute, que se cache le bonheur, dans ces moments infimes où la joie s’invite, d’autant plus précieuse que personne ne l’attendait.
4ème de couverture :
Quand Élisabeth et Stéphane déménagent loin de l’agitation parisienne avec leur fille Maëva, ils sont convaincus de prendre un nouveau départ. Une grande maison qui leur permettra de repartir sur de bonnes bases : sauver leur couple, réaliser enfin de vieux rêves, retrouver le bonheur et l’insouciance. Mais est-ce si simple de recréer des liens qui n’existent plus, d’oublier les trahisons ? Et si c’était en dehors de cette famille, auprès d’autres, que chacun devait retrouver une raison de vivre ?
Dans son premier roman, Carine Joaquim décrypte les mécaniques des esprits et des corps, les passions naissantes comme les relations détruites, les incompréhensions et les espoirs secrets qui embrasent ces vies.
L’auteure :
Née en 1976 à Paris où elle grandit, Carine Joaquim vit aujourd’hui en région parisienne et y enseigne l’histoire-géographie. Si elle écrit depuis toujours, c’est depuis six ans qu’elle s’y consacre avec ardeur. Nos corps étrangers est son premier roman publié.
https://www.lamanufacturedelivres.com/livres/fiche/191/joaquim-carine-nos-corps-etrangers
Editeur : La Manufacture de Livres (janvier 2020)
ISBN : 978-2358877244