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EVADEZ-MOI
8 novembre 2020

Djinn City de Saad Z. Hossain

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Traduit de l’anglais par Jean-François LeRuyet.

 

Ce mois-ci, aux éditions Agullo, on retrouve avec plaisir l’auteur Saad Z. Hossain qui nous offrait en 2017 son merveilleux Bagdad, la grande évasion.

C’était le premier Agullo que je lisais et j’avais vraiment été enthousiaste.

L’auteur parle de son peuple, de ses légendes, de ses croyances, avec humour et un brin de folie.

Dans Djinn City on retrouve ce style jubilatoire, drôle et attachant.

L’auteur nous relate ici la mythologie arabe peuplée de Djinns, créatures egocentriques aux mauvais caractères. Ils sont colériques, jaloux, égoïstes, violents et menteurs. Mais par-dessus tout, ils sont prétentieux et détestent tous ceux qui ne sont pas de sang pur. Parce que c’est bien de ça dont l’auteur veut nous parler, de racisme. Dans le roman, ce n’est pas une question de couleur mais une question d’espèce. Au travers des Djinns, des dragons, des goules, des wirms, des humains, à coup de magie, de voyages dans des engins sortis d’une imagination débridée, l’auteur nous entraîne dans une course folle vers une vérité, une évidence tout en dénonçant tout ce qui se rapporte au totalitarisme tout comme à la rigidité des esprits conservateurs ou à certaines formes d’extrémisme.

Le temps passant, nous avons vu l’émergence d’un parti conservateur qui s’appuyait sur la Tradition, parfois de manière littérale, et poussait vers un retour à « comme c’était avant », ce qui est amusant car la plupart n’ont probablement aucune idée de comment c’était vraiment et n’aimeraient pas du tout ce passé s’ils devaient y retourner. Dans tous les cas, ce qu’ils expriment réellement est leur vision anti humaine et leur souhait de limiter la croissance de nos cohabitants sur cette planète. Ils ont des points communs avec les isolationnistes, qui veulent éviter le moindre contact avec les humains pour mieux préserver la « djinnitude ». Ces gens-là sont particulièrement consternés par la monnaie des hommes. Ils y voient une dilution de la dignatas. Là encore, comment souhaitent-ils éviter complètement les humains ? ça me dépasse. Autre sous-ensemble du mouvement conservateur, les créationnistes, adeptes des doctrines les plus enragées, mes ennemis jurés. Ils pensent que les djinns ont été créés parfaits, que le monde est un cadeau fait aux djinns et que toute autre forme de vie a été placée là par Dieu pour nous distraire. Ils s’appuient sur un paquet de pseudosciences et des tonnes de diatribes.

Le personnage central de Djinn City c’est Indelbed. Il a dix ans quand son père Kaikobad tombe dans un mystérieux sommeil profond. Le clan des Kanh Rahman se resserre autour de lui et lui apprend que Kaikobad est un émissaire des djinns, une sorte d’ambassadeur ou de porte-parole, et que sa mère, morte en couche, était un Djinn. Enlevé par un autre émissaire, jeté dans une fosse à meurtres d’un puissant Djinn, le jeune garçon va devoir apprendre à survivre aux wirms et à Givaras, eux aussi coincés dans la fosse pendant que son cousin tentera de rallier à sa cause de très vieux djinns afin de le sauver.

Ce roman est vraiment étonnant et entraine le lecteur dans un autre monde bourré d’humour. Quoi de mieux ces temps ci qu’un peu de rêve, le sourire aux lèvres ?

Quand, en plus, le message délivré est un des plus beaux messages d’humanité ? Parce que la morale de cette histoire c’est bien que nous sommes tous des métis et que s’il n’y avait plus de races, il n’y aurait sans doute plus de guerres.

Pour ma part, je suis définitivement conquise par le style et l’humour de Saad Z. Hossain.

 

4ème de couverture :

" Quelle est la chose que nous avons apprise en trois cents ans ? Ne pas forniquer avec les djinns. "

Il est le fils du Dr Kaikobad, ivrogne et mouton noir de l'illustre clan Khan Rahman. De sa mère, il ne sait qu'une chose : elle est morte en lui donnant naissance. Mais quand son père tombe dans un étrange coma, le jeune Indelbed découvre le secret de ses origines et le vrai métier de Kaikobad : émissaire auprès du monde des djinns, êtres fantastiques, redoutables... et extrêmement procéduriers. Très vite, le garçon se retrouve au centre d'une controverse millénaire dont l'issue pourrait être l'extermination de l'humanité.

 

L’auteur :

Saad Z. Hossain est chroniqueur littéraire au Daily Star et vit à Dhaka, la capitale du Bangladesh. Son œuvre est à la croisée de la science- fiction, de la comédie noire et du roman d'aventure. Il a écrit de nombreux articles et des nouvelles pour le Daily Star, le New Age et le Dhaka Tribune, les plus grands quotidiens anglais du Bangladesh. Djinn City est son deuxième roman.

 

A lire aussi :

 

Bagdad, la Grande Evasion ! de Saad Z. Hossain - EVADEZ-MOI

Bagdad, 2004. La guerre a laissé des traces dans ce pays dévasté. Les populations, disparates, tentent de cohabiter : chiites, musulmans, sunnites, et Marines américains. Dagr et Kinza, deux hommes brisés par cette guerre, mettent la main sur un ancien de l'armée de Saddam Hussein : Hamid.

http://www.evadez-moi.com



 

Editeur : Agullo éditions (octobre 2020)

Collection : Agullo fiction

ISBN : 979-1095718857

 

Agullo Fiction - Agullo Éditions

Il est le fils du Dr Kaikobad, ivrogne et mouton noir de l'illustre clan Khan Rahman. De sa mère, il ne sait qu'une chose : elle est morte en lui donnant naissance. Mais quand son père tombe dans un étrange coma, le jeune Indelbed découvre le secret de ses origines et le vrai métier de Kaikobad : émissaire auprès du monde des djinns, êtres fantastiques, redoutables...

http://www.agullo-editions.com

 

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