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EVADEZ-MOI
17 juillet 2020

Une autre saison comme le printemps de Pierre Pelot

pelot

 

 

Un excellent roman n’a pas d’âge, c’est le cas des romans de Pierre Pelot.

Une autre saison comme le printemps a 25 ans et pas une ride.

Pierre Pelot fait partie de mes auteurs favoris parce que, sans parler des histoires qu’il nous raconte, son écriture est magnifique.

Dans ce roman, elle est particulièrement poétique et douce pour aborder pourtant un sujet très difficile.

En effet, Une autre saison comme le printemps parle du deuil, parfois impossible.

Dorall Keepsake, de son vrai nom François Dorelli, écrivain renommé aux Etats-Unis, revient en France pour un festival du roman et du film noirs.

Il est contacté par une ancienne « amie » d’enfance pour retrouver son fils disparu devenu « fantasque » depuis le décès accidentel de son père.

Dorall replonge alors dans son passé et se souvient de son premier amour alors que son épouse est restée seule pour pleurer l’anniversaire de la mort de leur bébé 9 ans plus tôt.

Pierre Pelot nous offre un magnifique roman qui flirte avec le roman noir saupoudré d’une touche de fantastique parfaitement dosée.

Son écriture, ses personnages et ses lieux adoucissent ces douleurs d’un enfant, très jeune, qui a perdu son père. Celle d’un père qui se sent coupable de la mort de son nourrisson. Celle d’un homme qui a assisté, impuissant, au décès accidentel de la femme qu’il aimait. Et de ceux, autour, qui ne savent pas partager ces douleurs, ceux qui en tirent profit.

On dit que les disparus restent vivants dans le cœur de ceux qui les aiment, ce roman le démontre avec force et douceur, noirceur et poésie.

C’est ce que j’aime chez Pierre Pelot, sa façon de décrire la tragédie en arrivant à la rendre belle.

Oui, je reviens, Syane. Ne te fais plus de souci, j'ai un fameux cadeau. On va continuer à vivre ou à faire semblant, le temps de s'habituer. Après tout, c'est une manière comme une autre, non ? Vivre en ne vivant pas. Écrire des histoires et respirer dans ces paysages-là. Dire "je t'aime" à défaut de mieux, brûler le bonheur attrapé comme la mèche d'une de ces bougies perpétuelles contre la fumée des cigarettes. Le bonheur attrapé par une aile. Syane, bon Dieu. Toute la droiture et la générosité du monde comme un bâton merdeux caché au cœur d'une gerbe de roses. Syane. Et c'est encore par amour, parfois, qu'on ne dit pas aux gens qu'on les aime.

 

4ème de couverture :

Momentanément en France pour participer à un Festival du roman et du film noirs, François Doralli, devenu sous le nom de Dorall Keepsake un auteur à succès aux États-Unis, où il vit désormais, a soudain l'impression d'être plongé dans un de ses romans. Le fils d'Élisa Nederick, neuf ans, dont le père est mort un an plus tôt, vient de se faire kidnapper et Dorall est requis de le retrouver. N'est-il pas spécialiste des disparitions, dont il a fait sa matière romanesque ? Ne doit-il pas cela à Élisa, qu'il a connue autrefois et dont la situation présente s'accommoderait mal d'un recours à la police ?

Flairant derrière tout cela une obscure manipulation, Dorall hésite. Et pendant ce temps-là un petit garçon de neuf ans se dirige vers un ancien lieu de bonheur en compagnie d'un homme qu'il appelle papa...

 

L’auteur :

Pierre Pelot, de son vrai nom Pierre Grosdemange, est un écrivain français.

Il écrit également sous les pseudonymes de Pierre Suragne (pseudonyme imposé par le Fleuve noir de 1972 à 1980) et Pierre Carbonari (seulement pour quelques nouvelles).

 

Editeur : Gallimard (janvier 1995)

Collection : Présences, Denoël

ISBN : 9782207243299

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