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19 avril 2020

Les revenants de Laura Kasischke

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Traduit de l’anglais par Eric Chédaille.

 

« Nous ne faisons jamais rien de physiquement dangereux, dit-elle. Mais, tu comprends, on ne peut se sentir vraiment un groupe sans quelques rituels et quelques traditions. Et aussi des secrets. Si ce n’est pas au moins un petit jeu dangereux, rien ne justifie de garder le secret, c’est pourquoi… »

 

Je poursuis ma découverte de Laura Kasischke, ou plutôt de ses romans, avec Les revenants, conseil sur ordonnance, encore une fois, des Docs Polar de Fondu au Noir.

J’avais commencé avec En un monde parfait dont je vous ai parlé ICI

 

Si le précédent était un roman court, avec peu de personnages, et dans une sorte de huis-clos imposé par le thème, Les revenants est un petit pavé de plus de 600 pages qui fourmille de personnages en multipliant les thèmes abordés.

La plupart des lecteurs verront surtout le thème de la mort, de la façon de l’appréhender, l’idée d’autre chose après le décès ou les croyances dans les fantômes. Oui, c’est le vernis de ce roman puisqu’il commence avec la mort d’une étudiante puis se déroule comme un roman horrifique, l’auteure arrivant sans peine à faire monter le suspense, la tension, tout au long du récit.

Mais, si on gratte un peu le vernis, on découvre une analyse d’un phénomène surtout présent dans les pays anglosaxons : les sororités ou les fraternités au sein des universités. Sortes de clans, à la limite de la secte, ces groupes forment des communautés avec leurs propres règles et ne se mélangeant que lors des cours communs. Mais surtout, ces groupes sont adeptes des soirées très arrosées et du bizutage. Certaines universités en Europe ont également ces sortes d’intronisation et on a entendu parler de sessions de bizutages ayant dégénéré dramatiquement. C’est cela que dénonce Laura Kasischke dans ce roman, sous le couvert d’une intrigue mâtinée de fantastique dont le lecteur jugera du degré au fil des pages.

Il n’en reste pas moins que l’auteure nous parle également beaucoup d’anthropologie apportant une touche supplémentaire à ce roman qui n’en manquait déjà pas. Elle nous parle de rites et de croyances anciennes et modernes autour des défunts, de la préparation des corps et de la douleur des familles. Le déni, la colère, le chagrin avant l’acceptation, les phases du deuil sont abordées ici à travers des jeunes, leurs professeurs, leurs parents. C’est encore une fois une écriture toute en subtilité et en finesse. L’auteure, encore une fois, arrive à décrire des scènes ou des tableaux très durs sans pour autant heurter les âmes sensibles (ou alors, c’est que je ne le suis plus du tout).

Quoiqu’il en soit, ce roman me conforte mon envie de découvrir ses autres romans et l’auteure s’est d’ores et déjà hissée au rang de mes auteurs favoris.

 

4ème de couverture :

Une nuit de pleine lune, Shelly est l’unique témoin d’un accident de voiture dont sont victimes deux jeunes gens. Nicole, projetée par le choc, baigne dans son sang, et Craig, blessé et en état de choc, est retrouvé errant dans la campagne. C’est du moins ce qu’on peut lire dans les journaux mais c’est une version que conteste Shelly. Un an après, Craig ne se remet toujours pas. Il ne cesse de voir Nicole partout… Serait-il possible que, trop jeune pour mourir, elle soit revenue ?

 

L’auteure :

Laura Kasischke est née en 1961 dans l’État du Michigan. Elle est l’auteure d’une dizaine de romans, dont Rêves de garçons, La Couronne verte, À moi pour toujours, qui a reçu le prix Lucioles des lecteurs en 2008, A Suspicious River et La Vie devant ses yeux, tous deux adaptés au cinéma, ou encore Esprit d’hiver, finaliste des prix Femina et Médicis étrangers en 2013, et lauréat du Grand Prix des lectrices de Elle 2014. Elle est également l’auteure d’un recueil de nouvelles, Si un inconnu vous aborde, ainsi que de poèmes, publiés dans de nombreuses revues, pour lesquels elle a notamment remporté un Hopwood Award et la bourse MacDowell. Sa poésie est traduite en français sous le titre Mariées rebelles.  Laura Kasischke enseigne l’art du roman à Ann Arbor et vit toujours dans le Michigan.

 

Editeur : Le livre de poche (janvier 2013)

ISBN : 9782253164524

Editeur d’origine : Christian Bourgois Editeur

 

 

Les Revenants

Une nuit de pleine lune, Shelly est l'unique témoin d'un accident de voiture dont sont victimes deux jeunes gens. Nicole, projetée par le choc, baigne dans son sang, et Craig, blessé et en état de choc, est retrouvé errant dans la campagne.

https://www.livredepoche.com



 

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