Terres fauves de Patrice Gain
Il y a tout juste deux mois, je vous parlais du Sourire du Scorpion, paru aux éditions Le mot et le reste. J’ai beaucoup aimé le style qui allait en s’assombrissant tout au long du récit ainsi que l’écriture.
Alors quand on m’a dit « ça te dirait de lire les Terres fauves ? », je n’ai pas hésité.
Terres Fauves est un roman qui, si l’auteur avait été américain, aurait pu faire partie des meilleurs titres de chez Gallmeister. Patrice Gain a écrit ici un grand roman mêlant Nature Writing et Noir. Pas grand en nombre de pages puisqu’il fait moins de 250 pages mais grand par sa qualité.
David McCae est écrivain, ou plutôt porte-plume, pour un sénateur qui veut faire publier ses mémoires avant les prochaines élections. Pour terminer la biographie, David est envoyé en Alaska par l’éditeur afin d’interviewer une star de l’alpinisme, ami du sénateur. Rien ne se passe comme prévu et David est abandonné en pleine forêt, sans nourriture et à la merci des ours qui prolifèrent dans le coin.
Dans une nature magnifique mais hostile, pourchassé par les hommes et les animaux, David va devoir sauver sa peau.
Une lune pâle s’est installée haut dans le ciel. Près de la berge, mon regard a été attiré par des bruits d’eau. Des loutres flottaient sur le dos en croquant un poisson. Elles étaient nombreuses, peut-être une dizaine, drapées de varech. Des petits dormaient sur le ventre de leur mère, insouciants. J’ai fermé les yeux. Ce monde est vraiment étrange. Il cache sa violence derrière des scènes attendrissantes, des animaux à l’allure débonnaire et un calme apparent. C’est ce qui fait sa force. J’avais ça en tête : une nature traîtresse. Je me demandais combien de temps j’allais pouvoir tenir et quels types de combats j’allais encore devoir livrer.
L’auteur livre ici un roman de survie mais aussi de découverte de la faune et la flore de l’Alaska puis du Canada. David, son personnage, en étant confronté à une nature sauvage et hostile, tant au niveau des hommes que des bêtes, perd de sa naïveté et apprivoise ses faiblesses afin de s’en sortir. Roman aussi initiatique que roman noir, Patrice Gain dévoile une écriture taillée sur mesure pour ce genre de récits où la nature prend le pas sur les hommes.
4ème de couverture :
« Quand le soleil est passé derrière les sommets et que les eaux de la baie sont devenues noires, j’ai compris que personne ne reviendrait me chercher. »
Missionné par son éditeur, David McCae, écrivain new-yorkais, se retrouve parachuté du jour au lendemain en Alaska pour terminer les mémoires du gouverneur de l’État de NY. Afin d'étoffer un chapitre élogieux, il doit recueillir les confidences d’un alpiniste de renommée mondiale et ami proche de l’homme politique. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Plus adepte du lever de coude que de l’amabilité, l’aventurier n’en est pas moins disert et David en apprend beaucoup. Trop. Seul et démuni, dans une nature austère et glaciale, le prête-plume va devoir apprendre à sauver sa peau…
L’auteur :
Né à Nantes en 1961, Patrice Gain est ingénieur en environnement et professionnel de la montagne. Il est l’auteur de quatre romans publiés aux éditions Le mot et le reste : La Naufragée du Lac des dents blanches (Prix Récit de l’Ailleurs 2018), Denali (Prix Lire Élire Nord Flandre 2018), Terres Fauves (Prix du Festival du Polar de Villeneuve-lez-Avignon 2019) et, plus récemment, Le Sourire du scorpion.
" Quand le soleil est passé derrière les sommets et que les eaux de la baie sont devenues noires, j'ai compris que personne ne reviendrait me chercher. "Missionné par son éditeur, David McCae, écrivain new-yorkais, se retrouve parachuté du jour au lendemain en Alaska pour terminer les mémoires du gouverneur de l'État de NY.
https://www.livredepoche.com
Primo éditeur : Le Mot et le reste (août 2018)
Editeur poche : Le livre de poche (janvier 2020)
ISBN : 978-2253181446