Persona de Maxime Girardeau
Les « persona » en marketing matérialisaient des personnages imaginaires, représentatifs d’une cible précise. Elles servaient à décrire leur personnalité, leurs habitudes de vie et de consommation, permettant ainsi d’élaborer des dispositifs de publicité digitale pour toucher spécifiquement ces personnes et donc tous ceux qui leur ressemblaient. Une sorte de caricature du vivant, indispensable pour cibler précisément ses consommateurs.
Voici pour la signification du titre de ce roman, premier de Maxime Girardeau.
Je vais commencer par râler un petit peu sur la couverture. Il faut dire que beaucoup de lecteurs et lectrices peuvent être attiré(e)s en premier lieu par la couverture des romans.
Je sais que « thriller » est un mot racoleur et vendeur mais autant faudrait-il ne pas en abuser. Personnellement, j’aurais pu m’arrêter là et à cette couverture qui donne une impression d’histoire digne d’un film d’horreur. Je serais passée à côté d’un roman policier avec une vraie enquête. Ça aurait été dommage non ?
Donc oui, je râle parce que ça m’agace.
Maxime Girardeau se lance donc, pour ce premier roman, dans le roman policier. Le commissaire Somerset est confronté à une affaire assez glauque de cadavres mutilés et parés d’un masque semble-t-il précolombien en pierre. Au fur et à mesure de la découverte d’autres victimes visiblement du même tueur, son attention se focalise sur un groupe de cadres et de commerciaux dans le milieu du marketing.
Cette enquête policière sert de prétexte à l’auteur pour parler d’un domaine qu’il maîtrise, le marketing digital mais aussi pour critiquer très ouvertement certains dirigeants étrangers notoires. Là, j’avoue que je n’ai pas bien cerné l’intérêt.
Une chose est sûre, c’est que l’auteur sait manier les retournements de situation et sait semer les fausses pistes auxquelles on se laisse très facilement prendre. Un bon point pour le roman qui s’avère prenant par son rythme et ses actions en cascade. La trame policière est assez bien menée.
Parlons style, là par contre, pour moi, ça pèche un peu plus. Trop de gore tue le style et on a parfois l’impression de se retrouver dans un roman d’une romancière française de thrillers bien connue (ceci dit, ça plaira aux fans de la dame). Par contre, les scènes dans les catacombes parisiennes sont beaucoup plus intéressantes et l’auteur arrive à créer une impression d’oppression à la limite de la claustrophobie.
Enfin, malgré quelques incohérences de scénario, ce roman est plutôt pas mal et même plutôt bon pour un premier roman. On devine du potentiel et un auteur à suivre s’il renonce à naviguer entre roman policier et thriller sanglant.
4ème de couverture :
Un homme est retrouvé horriblement mutilé dans un bâtiment désaffecté du centre hospitalier Sainte-Anne à Paris. Pour Franck Somerset, commissaire à la Crim’, c’est le début d’une enquête étrange et singulière.
Étrange, car ce n’est pas une série d’homicides au sens propre du terme à laquelle il se trouve confronté : toutes les victimes sont encore en vie, mais elles ont été torturées et « enfermées » en elles-mêmes.
Singulière, car pour comprendre, Franck Somerset va devoir plonger dans l’univers des nouveaux maîtres du monde – les grands du numérique qui maîtrisent nos vies immatérielles.
C’est au cœur de Paris, dans ces tréfonds et au-delà, que Franck va suivre la piste de ce qui ressemble à une vengeance frénétique, folle et pourtant méthodique, où s’affrontent deux mondes, un nouveau qui se persuade de sa toute puissance et un ancien qui ne veut pas mourir …
L’auteur :
Né en 1980, Maxime Girardeau a travaillé pendant douze ans dans le domaine du marketing digital, notamment au sein d'une des fameuses multinationales rassemblées sous l'acronyme GAFAM. Désormais, il se consacre à l'écriture. PERSONA est son premier roman.
Un homme est retrouvé horriblement mutilé dans un bâtiment désaffecté du centre hospitalier Sainte-Anne à Paris.
https://www.fayard.fr
Editeur : Mazarine (février 2020)
Collection : Policiers/thrillers
ISBN : 9782863745175