Santa Muerte de Gabino Iglesias
Traduction de l’anglais par Pierre Szczeciner.
Mention spéciale à Rémi Pépin pour la couverture qui donne une furieuse envie de sortir les crayons de couleur.
Vous avez envie de passer quelques heures un peu déjantées ? Prendre une dose de délire et d’humour ? Santa Muerte c’est tout ça.
Un roman noir qui ne se prend pas au sérieux et un personnage, Fernando. Il faut dire que tout commence très mal pour Fernando. Dès le début du roman il se retrouve dans le coffre d’une voiture et est forcé d’assister à l’exécution d’un de ses amis avant d’être renvoyé auprès de son boss pour lui transmettre un message.
Pour se sortir du guêpier dans lequel il se trouve, entre cartels mexicains et gang hispano-américains, Fernando s’en remettra à la Santa Muerte, quelque part entre pratiques vaudou et religion.
Mais Fernando est très loin d’être un héros :
Annoncer à Guillermo que le Russe avait refusé la mission risquait de mal passer si je n’avais pas d’alternative à lui proposer. Il me fallait donc un plan. Et un flingue, car je ne voyais pas quel plan pourrait me permettre de m’en passer. Un gros flingue avec des balles en argent. Et accessoirement, des cojones. D’énormes cojones.
La bonne nouvelle, c’est que je savais exactement où me procurer une arme (pour la paire de couilles, on verrait plus tard).
Mais au-delà de cette histoire, c’est aussi un texte qui parle d’exil, de misère, de petit et grand banditisme et de l’hypocrisie du gouvernement américain voulant rejeter la faute de touts ses maux sur les réfugiés mexicains en refusant de voir la gangrène au cœur de ses villes.
Si Austin se distingue de mexico par beaucoup d’aspects, la différence n’est parfois pas si flagrante. Sous des dehors charmeurs, elle est aussi moche que n’importe quelle mégapole. Au premier abord, on pourrait croire qu’il ne s’y passe jamais rien de mal : le jour, les enfants jouent sur les trottoirs et dans les innombrables parcs ; la nuit, des milliers de panneaux lumineux semblent éloigner le danger. Mais c’est un leurre. Le centre-ville est rempli de junkies et l’East Side grouille de gens qui se sont tournés vers le crime parce que seules la municipalité, l’université et les start-ups qui poussent comme des champignons ont du boulot à proposer, et qu’elles ne recrutent que des gens surdiplômés qu’elles font venir des quatre coins du pays. Et ensuite, il y a les gens comme Guillermo, des parasites qui vivent aux dépens de la ville et de ses vices, tels les rémoras dodus qu’on voit collés aux flancs des requins. Bref, tout comme New York, on peut dire qu’Austin est une belle ville, c’est-à-dire qu’elle a l’air parfaite si on n’y regarde pas de trop près.
Bref, c’est léger, un peu gras, complètement barré mais pas si con que ça et moi je me suis régalée.
4ème de couverture :
Santa Muerte, protegeme...
Austin, Texas. Tu t'appelles Fernando, et tu es mexicain. Immigré clandestin. Profession ? Dealer. Un beau jour... Non, oublie " beau ". Un jour, donc, tu es enlevé par les membres d'un gang méchamment tatoués qui ont aussi capturé ton pote Nestor. Pas ton meilleur souvenir, ça : tu dois les regarder le torturer et lui trancher la tête. Le message est clair : ici, c'est chez eux.
Fernando croit en Dieu, et en plein d'autres trucs. Fernando jure en espagnol, et hésite à affronter seul ses ennemis. Mais avec l'aide d'une prêtresse de la Santería, d'un Portoricain cinglé et d'un tueur à gages russe, là oui, il est prêt à déchaîner l'enfer !
L’auteur :
Gabino Iglesias est un écrivain, professeur, journaliste et critique littéraire d'origine portoricaine. Après la publication de son premier roman, Gutmouth, en 2012, il s'essaye à son genre de prédilection : le roman noir. Mais il ne souhaite pas se laisser enfermer dans des normes génériques, et Santa Muerte ( Zero Saints) naît de cette volonté de s'affranchir des codes de la littérature de genre. Parmi les thèmes chers à l'auteur, on relève l'altérité, la frontière, ainsi que le mal du pays.
En plus de son activité d'écrivain, Gabino Iglesias est rédacteur en chef des critiques littéraires pour le magazine Pank et journaliste pour LitReactor. Il est également professeur au lycée et enseigne la littérature en ligne dans le cadre du Master de création littéraire proposé par l'université Southern New Hampshire.
Gabino Iglesias vit à Austin, au Texas.
Editeur : Sonatine (février 2020)
ISBN : 978-2355847769
Austin, Texas. Tu t'appelles Fernando, et tu es mexicain. Immigré clandestin. Profession ? Dealer. Un beau jour... Non, oublie " beau ". Un jour, donc, tu es enlevé par les membres d'un gang méchamment tatoués qui ont aussi capturé ton pote Nestor. Pas ton meilleur souvenir, ça : tu dois les regarder le...
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