Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
EVADEZ-MOI
7 février 2020

Les sœurs de Blackwater d'Alyson Hagy

417SgLuJuqL

 

 

Traduction de l’anglais par David Fauquemberg.

Changement de registre histoire de varier les plaisirs.

Mon choix s’est porté sur ce roman paru aux éditions Zulma dont c’est le premier roman que je lis.

Ce roman est un étrange mélange entre du noir, de la dystopie, un texte teinté légèrement de surnaturel avec une dose homéopathique de romance.

Ce qui m’attirée c’est le fait que le « don » de la narratrice, dont on ne connaitra jamais ne serait-ce que le prénom, réside dans l’écriture, le pouvoir des mots comme preuve du passé, révélateur de douleurs intimes, promesses d’espoir et d’amour.

En effet, sœur d’une guérisseuse aujourd’hui décédée, la narratrice est connue dans toute la région pour son talent à rédiger des lettres que les autres ne savent pas écrire. Elle fabrique son papier, ses encres, et sa main est comme guidée pour coucher sur vélin les regrets et les secrets de ses voisins et de ceux qui viennent jusqu’à elle.

Mais ce roman parle aussi de jalousies, de trahison, de mensonges et de manipulation, de meurtres aussi.

Contre toute attente, ce texte m’a charmée, le style de l’auteur y étant pour beaucoup.

Quand on y regarde un peu plus profondément, l’auteure nous parle surtout des exclus que cela soit pour leurs différences à l’image de ces deux sœurs qui, quelque part effraient par leurs dons, ou pour leur misère comme ces Indésirables que la narratrice héberge sur ses terres. Sans oublier le riche et puissant en la personne de Billy Kingery qui ne recule devant rien pour s’enrichir en spoliant les autres, usant de violence, bien décidé à en profiter pour se débarrasser de ces Indésirables.

Ce roman parle du pouvoir des écrits mais aussi des actes, des remords et des regrets, de loyauté et de trahison.

Loin d’être aussi superficiel qu’on pourrait le croire, ce texte revêt deux niveaux de lectures, à vous de choisir le vôtre. C’est un roman qui titillera votre imaginaire et dépendra de la perception des mots que vous en aurez. Une jolie découverte pour ma part.

 

Un extrait :

A une époque, le gouvernement serait venu frapper à sa porte pour protester contre le refuge saisonnier qu’elle offrait aux Indésirables. A une époque, ses voisins plus permanents, tels qu’elle les connaissait, auraient manigancé un raid à la faveur de la nuit pour débarrasser ses champs des étrangers. Mais plus maintenant. Le gouvernement actuel, instable comme il l’était, retiré là-bas dans sa capitale lointaine et surpeuplée, ne produisait plus qu’une valse chaotique d’impôts et de droits de péage. Il réservait ses rares messagers aux annonces de triomphes sans gloire. Et ses voisins à elle avaient vu leurs rangs fondre, accablés par ces circonstances pénibles et incertaines. Ils n’étaient plus si constamment belliqueux. Ceux qui restaient n’avaient pas pu résister aux charmes de Billy Kingery, ni à la tentation d’une trêve.

 

 

4ème de couverture :

Sorcière pour les uns, sainte pour les autres, elle seule sait encore lire, écrire, fabriquer de l'encre et du papier, et on vient de loin pour obtenir d'elle une lettre. Dans une Amérique balayée par d'étranges fièvres, des hordes de mercenaires et les Indésirables, elle a su garder sa ferme, fidèle à la mémoire de sa sœur. Mais l'arrivée de Mr Hendricks met fin à ce fragile équilibre. Son étrange magnétisme libère en elle tous les fantômes, l'entrainant dans un voyage bien au-delà de la rivière de Blackwater, sur les terres du tout-puissant Billy Kingery...

 

L’auteure :

Saluée par le New York Times comme une "voix puissante", Alyson Hagy aime emprunter aux mythes de l'Est américain. Les Sœurs de Blackwater est son premier roman traduit en français.

 

Editeur : Zulma (janvier 2020)

ISBN : 978-2843049293

 

 

Les Sœurs de Blackwater - Editions Zulma

dans laquelle une femme qui sait lire et écrire exerce un superpouvoir " La littérature américaine doit se moderniser, et vite. Nous avons besoin de personnages féminins et de voix féminines, pour compenser le déséquilibre de siècles d'inégalité, mais aussi parce que les femmes font des héros puissants - il serait grand temps de le reconnaître.

https://www.zulma.fr



 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Archives
Publicité