Le siège de Mossoul de Félix Jousserand
Je participe rarement aux #Massecritiques de Babélio sauf quand l’opération porte sur la littérature dite générale et où on peut dénicher de bons romans parfois passés inaperçus ou simplement différents.
Cette fois-ci j’ai participé pour Le siège de Mossoul de Félix Jousserand paru aux éditions Au diable vauvert.
Pour ceux qui ne connaissent pas, cette maison offre très souvent des textes aux thèmes peu abordés ailleurs, des auteurs inédits et offre un choix éditorial très vaste.
Ce livre n’échappe pas à la règle.
Son thème est le siège de Mossoul qui a duré près de neuf mois entre 2016 et 2017. La ville est alors contrôlée par l’Etat Islamique et des groupes issus d’Irak et de diverses ethnies s’allieront pour reconquérir le territoire.
Ce livre n’est pas vraiment un roman.
C’est d’avantage une énumération de faits de guerre, de tactique militaire, qui montre aussi que bien souvent ce sont les civils qui souffrent de la guerre, beaucoup plus que les forces armées, militaires ou paramilitaires.
La construction même de ce récit est assez déroutante. Visuellement, cela ressemble à un long poème mais sans rime, sans structure régulière.
Des phrases courtes mais percutantes et un déroulé des opérations sans aucun artifice de personnages récurrents ou de description de l’environnement.
On aimera ou on détestera. Pour ma part j’ai trouvé la découverte intéressante et ne regrette pas la curiosité que j’ai pu avoir en choisissant ce livre.
Je ne vous inciterai jamais assez à être curieux et à tenter de nouvelles expériences littéraires, plutôt que de vous précipiter vers le dernier bouquin à la mode.
4ème de couverture :
l’attaque se préparait tout l’été deux mille seize,
à l’intérieur, chaque jour était mis à profit ;
le temps et l’invention compensaient les millions
dépensés par l’armée, les tunnels retrouvaient
leur fonction ancestrale. les civils s’activaient
pour transformer Mossoul en piège, en labyrinthe.
les maçons étayaient, à cinq mètres sous terre,
les boyaux excavés, béton contre aviation.
les comptables listaient et géraient les ressources,
dans le réseau en toile souterrain de la ville
dont le coeur stratégique était la partie ouest,
une armée de forçats au service du calife
ne comptait pas sa sueur. ceux qui traînaient les pieds
finissaient volontaires pour les groupes kamikazes.
les pensions n’étaient plus versées qu’aux combattants ;
les indigents mendiaient leur survie au marché
sous les yeux compassés des émirs bien portants.
L’auteur :
Félix Jousserand est né en 1978 à Paris. Chansonnier expérimental, activiste de l’underground parisien, chanteur du collectif Spoke Orkestra et du groupe Dum Dum, slameur, auteur et interprète, Félix Jousserand est de ces belles voix qui demeurent d’une scène initiale du slam français étendue et influente jusqu’à dynamiter la scène poétique contemporaine. Il a publié une dizaine d’albums et de livres, dont Blah ! une Anthologie du slam en 2008 et Rhapsodes : anthologie du rap français en 2016 au Diable vauvert. Il dirige des ateliers d’écriture dans les quartiers populaires et est également auteur pour le théâtre et la radio. Ses recueils de poésie Basketville et Mauvais penchant sont publiés au Diable vauvert.
l'attaque se préparait tout l'été deux mille seize, à l'intérieur, chaque jour était mis à profit ; le temps et l'invention compensaient les millions dépensés par l'armée, les tunnels retrouvaient leur fonction ancestrale. les civils s'activaient pour transformer Mossoul en piège, en labyrinthe. les maçons étayaient, à cinq mètres sous terre, les boyaux excavés, béton contre aviation.
https://audiable.com
Editeur : Au Diable Vauvert (mai 2019)
Collection : LITT GENERALE
ISBN : 979-1030702637