Bombes de Dominique Delahaye
Lyon. Tout le monde doit avoir entendu parler de sa fête des lumières, les gastronomes de sa rosette, les amateurs de sport de son club, l’Olympique. Les lecteurs de polars pensent « Quais du Polar ».
Avec son roman Bombes, Dominique Delahaye nous montre un autre Lyon et peint en bombe noire sur ses murs la réalité, loin des paillettes du showbiz éditorial, du foot et des restaurants chics.
Ce roman est paru il y a deux ans, en 2017, et pourtant, certains passages restent terriblement d’actualité.
Ce qui était le plus difficile, c’était de comprendre comment et pourquoi la vie semblait continuer en ville, comme si de rien n’était. Comme si un gosse n’était pas mort dans la nuit parce qu’il avait bombé quelques lettres sur un pont. D’autres constatations, plus tristes encore, étaient ensuite venues l’assaillir. Par association d’idées. Il s’était dit que lui-même ces derniers mois, ces dernières années, avait été témoin des signes avant-coureurs d’un désastre, qui là, lui pétait au nez. Il avait fait comme tout le monde, continué à faire comme si.
Dans ce roman noir, l’auteur aborde la pauvreté, la débrouille, l’art, la liberté mais aussi l’extrémisme nocif des cathos donneurs de leçons, du fascisme, de ce racisme qui est devenu ordinaire. Tous ces endoctrinements qui peuvent conduire à libérer les pires instincts au mépris de la vie.
C’est un roman violent mais qui ne fait que montrer du doigt la réalité, ce qu’on ne voit jamais des grandes villes qu’on visite et même, parfois qu’on habite.
Quelle part des habitants des centres villes bourgeois est déjà allée, pour quelque raison que ce soit, dans ces quartiers souvent repoussés vers les rocades péri-urbaines ?
L’écriture de l’auteur est à l’image de ses personnages. Vive, elle restitue parfaitement la peur, la violence, le désespoir.
On retrouve également beaucoup de l’auteur, musicien et qui vit sur une péniche, un lieu où se déroulent plusieurs scènes de ce texte.
C’est une belle découverte que ce roman peut-être encore plus percutant aujourd’hui que lors de sa sortie. Plus qu’un roman, le témoignage d’une époque.
4ème de couverture :
Greg est grapheur militant à Lyon : sa cible ? Les symboles des catholiques intégristes, remobilisés à l’occasion des manifestations contre le mariage pour tous. Annabelle est une jeune fille de la bourgeoisie lyonnaise qui va passer quelques jours avec son amoureux, dans le respect des convenances : Annabelle a des valeurs. Elle croit en la famille et elle partage cet engagement avec ses amis. Lorsque ces derniers surprennent Greg et son pote Choukri à graffer sur un pont, des insultes volent, puis des pierres. L'une d'elles atteint Choukri qui s’effondre sur le quai, mort…
À partir de cet accident, l’escalade effrayante des non-dits, des malentendus, de la culpabilité et de la vengeance vont aboutir à une traque qui nous laisse le souffle coupé.
L’auteur :
Dominique Delahaye a enseigné en école élémentaire et a mené des activités syndicales et associatives. Il écrit depuis une quinzaine d’années des nouvelles et des romans noirs, des scénarios de BD, des chansons et des spectacles théâtraux. Il est un des fondateurs du festival du « Polar à la plage » du Havre. Il est également musicien et animateur du collectif « Polaroïds rock ». Il vit et navigue à bord d’une péniche.
Dominique DELAHAYE Greg est grapheur militant à Lyon : sa cible ? Les symboles des catholiques intégristes, remobilisés à l'occasion des manifestations contre le mariage pour tous. Annabelle est une jeune fille de la bourgeoisie lyonnaise qui va passer quelques jours avec son amoureux, dans le respect des convenances : Annabelle a des valeurs.
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Editeur : Manufacture de livre éditions (2017)
ISBN : 978-2358871563