La transparence du temps de Leonardo Padura
Traduction d’Elena Zayas.
Je découvre un peu sur le tard l’auteur Leonardo Padura.
Vous allez me dire que je commence par la fin. Mais quelle importance ?
J’ai donc fait la connaissance de Conde, un ancien policier Cubain qui tente de survivre dans un pays où la misère est omniprésente.
Un des ses anciens copains de lycée lui demande son aide pour retrouver une statue de vierge noire qu’on lui a volé.
Cette trame de traque de cambrioleurs où les cadavres s’accumulent est prétexte à nous parler du passé et du présent.
Leonardo Padura nous relate au travers de ce superbe polar la guerre en Espagne, dans les années 30 et l’exode de bon nombre de ses ressortissants emportant, pour certains leurs maigres richesses ou quelques reliques chères à leur foi et à leur cœur. Cette statue tant convoitée n’est pas cubaine mais bien espagnole, réchappée du pillage d’un village où on lui prêtait bien des vertus.
Puis l’auteur nous dépeint aussi Cuba d’aujourd’hui, ses villes, la Havane, les bidonvilles, la pauvreté, les trafics de drogues ou de recels d’objets volés, la prostitution et la fuite de ses richesses vers les Etats-Unis.
Quant à l’intrigue, cette quête de la statue est réellement prenante et construite avec brio. La distribution des rôles pour les personnages frise la perfection. Nul besoin de scènes d’action décoiffantes, ce polar se déguste lentement tant il est riche.
L’écriture est magnifique et la traduction de Elena Zayas semble largement maîtrisée. Nous sommes loin des images de cartes postales de ce pays et des polars contemporains qui misent plus sur l’action, les muscles et les images choc. Ici, la littérature, les personnages, les lieux et la trame sont travaillés et magnifiés.
La Transparence du temps est donc le dernier volet publié des enquêtes de Conde après :
- Passé parfait, traduit par Caroline Lepage, éditions Métailié, 2000
- Vents de carême, traduit par François Gaudry, éditions Métailié, 2006
- Électre à La Havane, traduit par Mara Hernández et René Solis, éditions Métailié, 1998
- L'Automne à Cuba, traduit par Mara Hernández et René Solis, éditions Métailié, 1999
- Mort d'un chinois à La Havane, traduit par René Solis, éditions Métailié, 2001
- Adiós Hemingway, traduit par René Solis, éditions Métailié, 2004
- Les Brumes du passé, traduit Elena Zayas, éditions Métailié, 2006
- Hérétiques, traduit Elena Zayas, éditions Métailié, 2013
Malgré cela, La Transparence du temps peut parfaitement être lu séparément et sans être gêné par des rappels des enquêtes précédentes.
Et si vous voulez en savoir encore plus, rendez-vous du 12 au 14 octobre 2019 au Festival Toulouse Polars du Sud pour lequel il nous fait l’honneur d’être le parrain à l’occasion des 40 ans de Métaillié.
Plus d’infos ici :
Photos © Philippe-Matsas et © Ivan Gimenez Leonardo Padura est le parrain de cette 11ème édition du Festival Toulouse Polars du Sud. Né en 1955 à La Havane, il a fait ses études au lycée de La Vibora, lieu essentiel dans son œuvre. Après des études consacrées à la littérature...
http://2019.toulouse-polars-du-sud.com
4ème de couverture :
Alors qu'il approche de son 60e anniversaire, Mario Conde broie du noir. Mais le coup de fil d'un ancien camarade de lycée réveille ses vieux instincts.
Au nom de l'amitié (mais aussi contre une somme plus qu'honorable), Bobby le charge de retrouver une mystérieuse statue de la Vierge noire que lui a volée un ex-amant un peu voyou.
Conde s'intéresse alors au milieu des marchands d'art de La Havane, découvre les mensonges et hypocrisies de tous les "gagnants' de l'ouverture cubaine, ainsi que la terrible misère de certains bidonvilles en banlieue, où survit péniblement toute une population de migrants venus de Santiago.
Les cadavres s'accumulent et la Vierge noire s'avère plus puissante que prévu, elle a traversé les siècles et l'Histoire, protégé croisés et corsaires dans les couloirs du temps. Conde, aidé par ses amis, qui lui préparent un festin d'anniversaire somptueux, se retrouve embarqué lui aussi dans un tourbillon historique qui semble répondre à l'autre définition de la révolution : celle qui ramène toujours au même point.
Un voyage éblouissant dans le temps et dans l'histoire porté par un grand roman plein d'humour noir et de mélancolie.
L’auteur :
Leonardo PADURA est né en 1955 à La Havane, dans le quartier excentré de Mantilla, où il vit toujours. Romancier, essayiste, journaliste et auteur de scénarios pour le cinéma, il a obtenu de nombreux prix pour son œuvre (prix Raymond Chandler en Italie, prix Roger Caillois en France, Prix national de littérature à Cuba et prix Princesse des Asturies pour l'ensemble de la langue espagnole). Il est l'auteur, entre autres, d'une tétralogie intitulée Les Quatre Saisons. Ses deux derniers romans, L'Homme qui aimait les chiens (2011) et surtout Hérétiques (2014), ont démontré qu'il fait partie des grands noms de la littérature mondiale. En 2016 Les QuatreSaisons ont été portées à l'écran. L'Homme qui aimait les chiens est en cours d'adaptation cinématographique.
Editeur : Anne-Marie Métailié (janvier 2019)
Collection : Bibliothèque hispano-américaine
Traduction : Elena Zayas
ISBN : 979-1022608329
Leonardo PADURA est né à La Havane en 1955. Diplômé de littérature hispano-américaine, il est romancier, essayiste, journaliste et auteur de scénarios pour le cinéma. Il a obtenu le Prix Café Gijón en 1997, le Prix Hammett en 1998 et 1999 ainsi que le Prix des Amériques Insulaires en 2002.
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