Des poignards dans les sourires de Cécile Cabanac
"Ici je vois des poignards dans les sourires, et celui qui est le plus près par le sang est le plus prêt à le verser." William Shakespeare, Macbeth, 1605.
Je dois avouer que le début de ce roman m’a fait douter. Deux petites incohérences de scénario m’ont fait un peu tiquer mais je pinaille souvent sur des détails qui, finalement, n’auront pas d’importance.
Il faut dire que j’ai été surprise par la suite parce qu’il s’avère que ce roman est un très bon polar, d’autant plus qu’il s’agit d’un premier roman.
Nous sommes entre Clermont Ferrand et Vichy et l’hiver est déjà présent en Auvergne. Un corps « non identifiable » est retrouvé alors que le mari de Catherine s’est volatilisé. Quand la police confirmera que le corps retrouvé est bien celui du mari de Catherine, toutes les anciennes rancunes familiales vont surgir, les secrets se dévoiler, faisant exploser des familles et les apparences qu’elles s’étaient évertuées à conserver depuis des années. La police aura bien du mal à trouver la vérité dans le flot de mensonges.
Alors, ce la peut ressembler à un scénario banal. Oui mais non. Les personnages nous mènent en bateau, du plus jeune ou plus vieux.
L’auteur réalise un tour de maître en arrivant à nous faire détester la victime en nous mettant face aux sentiments des membres de la famille ou des proches.
Une approche psychologique travaillée des personnages et des relations familiales donne de l’épaisseur à cette histoire, faisant passer finalement les faits au second plan.
Jamais une citation comme celle de Shakespeare n’aura autant collé à un roman.
Le style est un petit peu formaté au début du roman avec des petites erreurs de scénario, comme je le disais plus haut : un ciel étoilé alors qu’il neige de gros flocons ou un médecin légiste face à un corps décapité qui montre une blessure au couteau sur le cou de la victime. Mais ce style évolue avec l’histoire en intégrant des personnages bien marqués, tous très crédibles et une trame cohérente même si la fin pourra en étonner certains.
Il reste peut-être une « signature » à affirmer mais ce polar peut faire concurrence aux meilleures productions françaises de ce début d’année.
4ème de couverture :
Catherine Renon n'a plus vu son mari François depuis des jours et ne semble pas s'en émouvoir. Dans ce coin d'Auvergne où les rumeurs blessent et tuent, pas question de prêter le flanc à la calomnie. Et surtout pas à sa belle-mère, veuve solitaire qui voue à son fils un culte tout en démesure.
Virginie Sevran et Pierre Biolet, du SRPJ de Clermont-Ferrand, ont été appelés pour constater la présence d'un corps démembré et en partie brûlé au Col des Goules.
C'est la première enquête de Virginie depuis qu'elle a quitté le 36, quai des Orfèvres pour la province, à la stupéfaction de ses proches. Quant à Pierre, il observe sa nouvelle coéquipière d'un œil à la fois bienveillant et inquiet. Qu'est-elle venue chercher ?
Quand l'enquête met un nom sur ce corps, celui de François Renon, les questions les plus folles surgissent, avec une seule certitude : tous les meurtriers possibles de ce fils de bonne famille sont autant de facettes d'une victime annoncée.
L'auteur :
Cécile Cabanac est née au Pays basque en 1976. Elle a commencé sa carrière de journaliste à Sud-Ouest en parallèle de ses études d’histoire à Bordeaux, avant de s’orienter vers l’audiovisuel après l’obtention de son diplôme à l’ESJ Lille. Pigiste pour de nombreuses émissions et chaînes télévisées pendant dix-sept ans (France 2, 5, TF1, M6, Arte...), elle a notamment réalisé cinq documentaires retraçant des affaires judiciaires pour « Faites entrer l’accusé ».
Elle a quitté Paris il y a quelques années pour repartir au Pays basque avec son mari et son fils.
- Editeur : Fleuve Editions (février 2019)
- Collection : Fleuve Noir
- ISBN : 978-2265118492
Des poignards dans les sourires, de Cécile CABANAC (Auteur). Avec ce huis clos provincial où les faux-semblants ont de beaux jours devant eux, Cécile Caban...
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